Fantasy

Fantasy : Les coups de coeur de l’année 2018

Nous voilà arrivés en décembre, le moment idéal pour faire un point sur les lectures les plus marquantes de 2018 ! Mon bilan lecture de cette année est plutôt positif par rapport à l’objectif que je m’étais fixée puisque j’en suis actuellement à 87 romans (contre 73 l’année passée). Pour plus de clarté, j’ai classé les romans qui m’ont le plus enthousiasmée cette année en trois catégories : ceux sortis cette année ; les suites de séries publiées dans l’année ; de plus vieilles parutions découvertes en 2018. [Un simple clic sur le titre de l’ouvrage vous permettra d’accéder directement à l’article complet le concernant.]

1- Le Cycle de Syffe, tome 1 : L’Enfant de poussière – Patrick Dewdney (Au Diable Vauvert- 2018)
La grosse révélation de cette année 2018 aura été pour moi ce premier tome marquant le début d’une superbe série de fantasy « made in France ». Le roman met en scène un orphelin livré à lui-même, petit garçon débrouillard qui vit au jour le jour, entouré d’une petite bande d’enfants au parcours similaire au sien. Jusqu’à ce qu’une succession d’événements vienne totalement transformer le quotidien du petit vagabond qui va dès lors passer entre les mains de différents mentors, tous plus différents les uns que les autres Sous des atours à priori plutôt classiques (roman initiatique dans un décor médiéval-fantastique), l’auteur parvient à donner vie à des personnages difficiles à oublier et à une intrigue qui nous embarque dès les toutes premières lignes. A noté que le deuxième tome est d’ores et déjà disponible.

L'enfant de pousière
 

2- Enfants de la Terre et du Ciel – Guy Gavriel Kay (L’Atalante – 2018)
Le maître incontesté de la fantasy historique s’attaque cette fois aux Balkans de la fin du XVe siècle. Vingt-trois ans après la chute de Sarrance, l’auteur nous dévoile les bouleversements rencontrés par les habitants de trois cités : Venise, Dubrovnik et Senji. Minutieusement documenté et porté par une galerie de personnages plus émouvants les uns que les autres, le roman parvient à aborder des thématiques très actuelles avec la délicatesse et la sensibilité propre à l’auteur. Une lecture très émouvante.

enfant-du-ciel.indd
 

3- Les nouveaux mystères d’Abyme, tome 1 : La cité exsangue – Mathieu Gaborit (Mnémos – 2018)
Près de vingt ans après « Agone » et « Aux ombres d’Abyme », Mathieu Gaborit signe avec « La cité exsangue » son grand retour dans les Royaumes crépusculaires et renoue pour l’occasion avec l’un de ses héros les plus emblématiques : le farfadet Maspalio. Un univers foisonnant, des personnages hauts-en-couleur, une plume soignée et poétique, une intrigue passionnante : les raisons de se plonger dans ce premier tome ne manquent pas et devraient ravir tout bon amateur de fantasy qui se respecte.


 
 
Sans atteindre à mon avis le niveau des trois précédemment cités, d’autres romans m’ont également fait passer d’excellents moments cette année :

Olangar – Bans et barricades, tome 1 – Clément Bouhélier (Critic – 2018)
Premier tome d’un diptyque, Olangar pose les bases d’un univers très prometteur et propose un savoureux mélange entre fantasy et industrialisation. Le roman a également le mérite d’aborder (pour une fois) la politique du point de vue du peuple, et non plus seulement des grands de ce monde. Cela permet évidemment à l’auteur d’aborder des thématiques qui font fortement échos avec notre actualité : suppression du pouvoir par les élites, grève générale, révolte du peuple, manipulation des masses… A noter que le second volume est déjà disponible.

Bans et barricades, tome 1
 

La dynastie des Dents-de-Lions, tome 1 : La grâce des rois – Ken Liu (Fleuve – 2018)
Considéré comme l’œuvre fondatrice du courant « silkpunk », le roman de Ken Liu a pour ambition de relater l’émergence, dans un contexte politique particulièrement troublé, d’une nouvelle dynastie. Un premier tome surprenant par bien des aspects, à commencer par son mode de narration et son univers inspiré de la culture chinoise et mâtiné d’un soupçon de technologie. L’ensemble se lit avec une facilité déconcertante (en dépit d’un nombre de pages conséquent) et, quand bien même ce premier tome pourrait tout à fait se suffire à lui-même, on a hâte de connaître ce que l’auteur réserve aux personnages pour la suite.

La grace des rois
 

Pyramides – Romain Benassaya (Critic – 2018)
Grâce à Romain Benassaya je ne pourrais à présent plus dire que je n’aime pas le space-opera ! L’auteur met en scène les passagers d’un immense vaisseau spatial qui se réveillent après un temps indéterminé passé en stase pour découvrir qu’ils sont coincés au beau milieu de l’espace et surtout que leur sommeil a duré bien plus longtemps de prévu. Un excellent roman qui place l’humain au centre du récit et qui séduit aussi bien par la qualité de son intrigue que par l’épaisseur du mystère qui entoure le naufrage du vaisseau spatial.

Pyramides
 

Grish-mère – Isabelle Bauthian (ActuSF – 2018)

Le roman met en scène un jeune homme, autrefois membre d’une prestigieuse école formant des serviteurs d’élite, et désormais forcé de fuir afin d’échapper à ses anciens collègues qui le poursuivent sans relâche à la suite d’un vol. Un très bon roman qui met en scène un personnage complexe qu’on aimerait détester sans pouvoir s’y résoudre. Mention spéciale également pour le décor qui permet de se familiariser avec la politique telle que pratiquée dans cet univers, tout en traitant de questions d’actualité qu’on a plaisir à voir ainsi décortiquées dans un roman de fantasy.

Grish mère
 

Les mondes-miroirs – Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge (Mnémos – 2018)

Elsy est une mercenaire avec un passé et un casier judiciaire bien rempli, tandis qu’Elodianne est une magicienne occupant un poste au palais de Mirinèce. Deux profils opposés qui vont pourtant être forcés de collaborer alors que la capitale se retrouve secouée par une succession d’attaques terroristes perpétrées par des créatures inconnues mais redoutables. Une intrigue qui tient la route, un univers riche et original, une ambiance sombre d’un bel effet, et surtout des personnages bien campés, qu’on retrouverait bien pour certains dans d’autres aventures : le roman ne manque pas de qualités !

Les mondes-miroirs
 

Entends la nuit – Catherine Dufour (L’Atalante – 2018)

Après plusieurs années d’absence, Catherine Dufour nous revient avec un roman de fantasy urbaine présenté comme un « anti-Twilight tout en humour ». Le pari était risqué mais le résultat est assez savoureux ! Le roman n’échappe pas à quelques écueils mais se révèle dans l’ensemble cohérent et surtout très rafraîchissant. Une histoire d’amour improbable dénuée de toute mièvrerie, une héroïne avec du mordant, des promenades extraordinaires dans les murs de Paris, des problématiques liées au monde de l’entreprise : autant d’ingrédients détonnant que l’auteur est parvenu à arranger de manière surprenante pour un rendu réussi.

Entends la nuit
 

Le chant du coucou – Frances Hardinge (L’Atalante – 2018)

Une très belle réécriture du mythe du changelin, transporté dans un contexte post Première Guerre mondiale. Frances Hardinge parvient à créer une véritable atmosphère d’étrangeté, alimentée notamment par la confrontation entre un folklore plus volontiers médiéval et un décor moderne dont elle s’amuse à exploiter les innovations. L’auteur tisse aussi et surtout un très beau portrait de la relation que peuvent entretenir deux sœurs, relation dont elle parvient à saisir toute la complexité et la tendresse sans jamais tomber dans le mièvre ou le convenu. Une vraie réussite !

 
 
Je passe rapidement sur les suites de séries de fantasy poursuivies en 2018 et qui m’ont encore offert de belles heures de lecture : le troisième tome des « Sentiers des astres » de Stefan Platteau, le troisième tome de « Haut-Royaume » de Pierre Pevel, le final de la série « Le fou et l’assassin » de Robin Hobb, ou encore le dernier tome de la trilogie du « Chant des épines » d’Adrien Tomas.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 
 
Un mot, enfin, sur les romans plus anciens que je n’ai découvert que cette année mais qui m’ont beaucoup marqué.

Vostok – Laurent Kloetzer (Denoël – 2016)
Installée par les Russes dans les années 1950, la base de Vostok est réputée pour être la station de recherches la plus difficile d’accès du Pôle sud. C’est pourtant là que vont s’établir pour plusieurs semaines les membres d’un gang chilien, bien décidés à récupérer sur place un code laissé par des scientifiques et permettant d’accéder à un logiciel aux propriétés extraordinaires. Un roman splendide et remarquable aussi bien par la qualité de ses personnages que de son intrigue ou encore de son univers. L’Antarctique occupe une place centrale dans le récit qui, grâce à une documentation minutieuse, nous fait découvrir le travail incroyable réalisé sur place par des scientifiques du monde entier, leur rendant pour l’occasion un très bel hommage. Un gros coup de cœur !


 

Hysteresis – Loïc Le Borgne (Le Bélial – 2014)
Quarante ans après la Panique, événement ayant causé l’effondrement de notre monde moderne, les survivants se sont organisés en petites communautés aujourd’hui peuplées de gens qui, à de rares exceptions près, n’ont jamais connu le monde avant le drame. Parmi les exceptions, on trouve justement Jason Marieke, un voyageur qu’on voit un beau jour débarquer à Rouperroux, un petit village isolé dont les habitants voient d’un très mauvais œil l’arrivée de cet homme dont les questions font remonter de vieux secrets que certains ont tout intérêt à ne pas voir divulguer. Un excellent roman qui séduit aussi bien par son ambiance inquiétante que par son traitement original du post-apo. Une très belle surprise que je vous recommande chaleureusement !


 

La servante écarlate – Margaret Atwood (Robert Laffont – 1987)
Après avoir visionné les deux excellentes premières saisons de la série, j’ai eu envie de me plonger dans le texte d’origine. Le roman nous met face à ce que l’humanité peut faire de pire et se révèle d’autant plus dérangeant que la moindre des atrocités perpétrées par ce nouveau régime est inspirée d’un exemple avéré, et qui plus est pas si éloigné. A l’image du « Fahrenheit 451 » de Bradbury, du « 1984 » d’Orwell ou du « Meilleur des mondes » d’Huxley, « La Servante écarlate » peut ainsi sans mal revendiquer sa place parmi les meilleures dystopies du XXe siècle. Une découverte bouleversante, à lire absolument !


 

La séparation – Christopher Priest (Denoël – 2005)
L’action prend place pendant la Seconde Guerre mondiale, période à laquelle on va suivre les parcours très différents de deux frères jumeaux : l’un est pilote dans la RAF et s’engage pleinement dans le conflit ; l’autre refuse de prendre part à la guerre et devient objecteur de conscience, statut qui lui permet de se mettre au service de la Croix Rouge. Deux destins différents, donc, mais aussi deux versions de l’histoire, puisque les récits des deux frères présentent de sacrées divergences. Le roman repose sur une construction minutieusement orchestrée qui s’amuse à faire perdre au lecteur tous ses repères et le marque ainsi durablement. Il séduit aussi et surtout par la reconstitution particulièrement soignée et documentée de l’Europe des années 1940 !


 

Mes vrais enfants – Jo Walton (Denoël – 2017)
Patrica se rappelle de deux vies différentes qu’elle est persuadé d’avoir menées mais qui ne peuvent pourtant coexister. Dans l’une, elle épousera Mark, avec qui elle aura plusieurs enfants pour lesquels elle sacrifiera tout, sans que personne ne lui témoigne aucune gratitude. Dans l’autre, elle rencontrera Béatrice, son grand amour, se découvrira une passion pour l’Italie et aura également plusieurs enfants, tous très épanouis et très attachés à leurs deux mamans. Un roman magnifique que j’ai dévoré en une journée tant les deux vies vécues par cette femme sont bouleversantes et les possibilités qu’elles dévoilent passionnantes. Une lecture émouvante qui questionne l’amour, la famille, la place de la femme, mais aussi l’incidence parfois énorme de nos décisions, d’abord sur nous même, mais aussi sur le monde. A lire absolument !


 

En espérant que ce petit bilan vous donnera envie de vous plonger à votre tour dans tous ces univers ! Et vous, quels ont été vos coups de cœur cette année ?

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

12 commentaires

Répondre à Davalian Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.