-
La Commune de Paris
Titre : La Commune de Paris
Auteur : Sebastian Haffner
Éditeurs : Éditions de Fallois et Éditions Europolis
Date de publication : 2019Synopsis : Le court essai qu’Haffner a consacré à la Commune de Paris occupe une place singulière dans son œuvre. C’est le regard d’un grand intellectuel allemand sur la plus grande tragédie sociale du XIXe siècle en France. Que trouve-t-on dans ce texte ? Non pas une nouvelle histoire de la Commune mais une réflexion approfondie sur sa signification et ses répercussions. Les faits essentiels sont rappelés sans rien omettre de la barbarie versaillaise ni de la répression judiciaire qui en a prolongé les effets.Mais Haffner évoque également les idées «communardes» qui allaient plus tard être reprises dans la législation sociale. Il s’attache à montrer l’attitude évolutive de Marx d’abord très sévère pour l’aventurisme du soulèvement populaire spontané avant de reprendre le flambeau de la Commune assassinée dans La Guerre civile en France, flambeau qui sera repris à son compte par Lénine.
La malédiction que ce monde bourgeois s’est attiré par l’éradication de la Commune n’est pas éteinte pour autant. Les spectres des fusillés continent de se battre, aujourd’hui encore. Ils hantent toutes les révolutions du XXe siècle.
Comme vous le savez, ce blog est d’ordinaire majoritairement consacré aux littératures de l’imaginaire en général, et à la fantasy en particulier, même si d’autres types d’ouvrages viennent de temps à autre émailler nos publications (bandes dessinées, romans historiques, littérature générale…). Les essais politiques ont également récemment fait leur apparition, et c’est à présent au tour des synthèses historiques de venir s’ajouter à la liste. Anciens étudiants en histoire tous les deux, nous nous sommes en effet depuis peu replongés dans des lectures de type universitaire traitant d’une période sur laquelle nous avions globalement fait l’impasse lors de nos études : le XIXe français. Un siècle complexe à appréhender car caractérisé notamment par la fréquence et la rapidité de ses changements de régime puisqu’on passe tout de même en l’espace de cent ans d’une monarchie absolue à une république, puis à un empire, une restauration monarchique, une nouvelle révolution, suivie d’une nouvelle restauration, elle-même suivie d’une troisième révolution, à laquelle s’ajoute ensuite une nouvelle république, un nouvel empire, et enfin une nouvelle république. C’est dense, c’est complexe, et c’est souvent une période très méconnue. Mes sensibilités politiques m’ont pour le moment plutôt amenée à me pencher sur des périodes de structuration du mouvement ouvrier ou de révolution (même si je ne devrais pas tarder à aller regarder de plus près la Restauration grâce à l’excellente chaîne de vulgarisation historique Veni Vedi Sensi), et c’est donc tout naturellement que je me suis intéressée à la Commune de Paris dont, hasard du calendrier, nous fêtons aujourd’hui même les 150 ans. A cette occasion je vous propose donc de découvrir pendant les semaines à venir plusieurs ouvrages consacrés à cette période brève (72 jours !) mais marquante de notre histoire, tout en continuant bien sur à vous parler en parallèle de nos découvertes en SFFF. Voici donc le programme des prochaines semaines sur le sujet :
–18 mars : La Commune de Paris – Sebastian Haffner (synthèse historique)
–25 mars : Louise Michel, la vierge rouge – Mary et Bryan Talbot (roman graphique)
–1er avril : Dans l’ombre du brasier – Hervé le Corre (roman)
–8 avril : C’est la nuit surtout que le combat devient furieux – Une ambulancière de la Commune – Témoignage d’Alix Payen retranscrit par Michèle Audin (témoignage d’époque)
–15 avril : Les damnés de la Commune – Raphaël Meyssan (bande dessinée en trois tomes) -
Des oeillets pour Antigone
Titre : Des oeillets pour Antigone
Auteur : Charlotte Bousquet
Éditeur : Scrinéo
Date de publication : 2020 (juin)Synopsis : 1991, France. En triant les affaires de sa soeur disparue cinq ans plus tôt dans des circonstances tragiques, Luzia retrouve son vieux médaillon ainsi que son journal intime. A sa lecture, elle s’interroge : et si son suicide était lié à ce bijou et à la mort de leur tante vingt ans auparavant à Evora ? Quand elle commence à être assaillie de cauchemars et d’hallucinations, la jeune femme se lance sur les traces de la vérité. Une quête qui la plongera dans le passé de sa famille, dans un Portugal déchiré par la dictature de Salazar…
…
-
Les empoisonneurs – Antisémitisme, islamophobie, xénophobie
Titre : Les empoisonneurs : Antisémitisme, islamophobie, xénophobie
Auteur : Sébastien Fontenelle
Éditeur : Lux
Date de publication : 2020 (juin)Synopsis : Quotidiennement, des agitateurs prennent d’assaut les tribunes pour attiser colères identitaires et passions xénophobes. Leur brutalité verbale, qui vise principalement les «migrants» et les «musulmans», rappelle la violence de ceux qui, dans la première moitié du siècle précédent, vilipendaient les «métèques» et les «juifs». Or ces mêmes accusateurs font parfois preuve d’une étonnante complaisance lorsqu’ils se trouvent confrontés, dans leurs alentours culturels et idéologiques, à des considérations pour le moins équivoques sur les juifs ou sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Soudain ils deviennent magnanimes et peuvent même trouver à leurs auteurs des circonstances atténuantes. Et ainsi se perpétue l’abject.
Une fois de plus, Alain Finkielkrault, qui selon Mathieu Dejean de l’hebdomadaire Les Inrockuptibles « reprend à son compte la théorie du « grand remplacement » de Renaud Camus », ne conteste nullement le fond d’un propos xénophobe – mais préférerait que son auteur se montre plus précautionneux lorsqu’il exprime son intolérance.
-
La Guerre des trois rois
Titre : La guerre des trois rois
Auteur : Jean-Laurent del Socorro
Illustrateur : Marc Simonetti
Éditeur : ActuSF (ActuSF Graphic)
Date de publication : 2020 (mai)Synopsis : Royaume de France, XVIe siècle. Les guerres de Religion font rage entre le roi Henri III de France, le duc de Guise et Henri de Navarre le protestant. Le roi de France se réfugie dans Paris, protégé par la Compagnie du chariot, une bande de lansquenets avec à leur tête Axelle, leur nouvelle capitaine. Le roi décide en dernier recours de faire appel au pouvoir alchimique de l’Artbon pour maintenir son pouvoir. Mais peut-on user impunément de la magie de la Pierre d’équilibre ?
-Les rumeurs étaient donc fondées. Le duc de Guise ne s’est pas contenté de prendre Paris. Il a également placé Rouen sous son influence.
-Si vous craignez une forfanterie, Sire, il est encore temps de rebrousser chemin.
-Et laisser croire à la Ligue que j’ai peur d’elle ? Je ne lui ferai pas ce plaisir. -
La Guerre des trois rois
Titre : La Guerre des trois rois
Auteur : Jean-Laurent Del Socorro
Illustrateur : Marc Simonetti
Éditeur : ActuSF (ActuSF Graphic) [site officiel]
Date de publication : 29 mai 2020Synopsis : Royaume de France, XVIe siècle. Les guerres de Religion font rage entre le roi Henri III de France, le duc de Guise et Henri de Navarre le protestant. Le roi de France se réfugie dans Paris, protégé par la Compagnie du chariot, une bande de lansquenets avec à leur tête Axelle, leur nouvelle capitaine. Le roi décide en dernier recours de faire appel au pouvoir alchimique de l’Artbon pour maintenir son pouvoir. Mais peut-on user impunément de la magie de la Pierre d’équilibre ?
La roue tourne et le Chariot avec elle.
À l’occasion d’un nouveau financement participatif via Ulule, les éditions ActuSF ont lancé une nouvelle collection intitulée ActuSF Graphic, qui a pour but de publier des textes courts mais surtout largement illustrés. Le premier opus est La Guerre des trois rois, l’œuvre conjointe de Jean-Laurent Del Socorro et de Marc Simonetti.
-
Vivre en Macronie, Années 1 et 2
Titre : Vivre en Macronie
Cycle/Série : Année 1 : Les premiers de cordée | Année 2 : Qu’ils viennent me chercher !
Auteur : Allan Barte
Éditeur : Ant Editions [site officiel]
Date de publication : 11 novembre 2018 et 19 mai 2019Synopsis : L’élection d’Emmanuel Macron a vu arriver dans le paysage politique français de nouvelles personnalités ainsi que le retour de quelques anciennes têtes.
La Start-up Nation, le Nouveau Monde de Macron, ne fait pas l’unanimité au sein de la population française : Président des riches, petits mots qui choquent, entourage proche des multinationales, majorité parlementaire marchant au pas…
En Marche… Et En Image !
Une BD consacrée au quinquennat d’Emmanuel Macron ! Le dessinateur Allan Barte livre ici un regard critique et plein d’humour sur cette vaste scène politique.
Les albums sont chronologiques : chaque album correspond à une année du quinquennat et à l’intérieur de chaque album, les pages suivent aussi cette logique chronologique.
Ils peuvent être lus de façon indépendante, vous pouvez très bien commencer par le tome 2 avant de lire le 1 et même ne pas lire l’album linéairement.[Gilets Jaunes : ça va trop loin ! Emmanuel Macron à un Gilet Jaune :]
— Alors, sous prétexte qu’on casse le droit du travail, qu’on détruit l’Éducation Nationale, qu’on dépouille la SNCF et que, plus généralement, on privatise tout ce qu’on peut, des aéroports à la FDJ en passant par les barrages et Engie, pour, au final, précariser plus encore les pauvres… toi, tu abîmes le Fouquet’s ?
Bah, pour la peine, je t’enlève en plus ton droit de manifester ! Tu l’as bien cherché ! Assassin !Aujourd’hui, coup de projecteur sur Emmanuel Macron (et non « coup de projecteur dans Emmanuel Macron », je vous vois venir… clin d’œil à Pierre-Emmanuel Barré) ! Le dessinateur Allan Barte présente aux éditions Ant une chronique du quinquennat en cours (2017-2022) avec un tome par année (de mai à avril à chaque fois), et ça envoie !
-
Les Délaissés
Titre : Les Délaissés (Comment transformer un bloc divisé en force majoritaire)
Auteur : Thomas Porcher
Éditeur : Fayard [site officiel]
Date de publication : 26 février 2020Synopsis : Des Etats-Unis à la France en passant par l’Italie et le Royaume-Uni, partout les cadeaux fiscaux en faveur des plus riches se multiplient au même rythme que les coupes budgétaires pour les plus pauvres. Une minorité d’individus, s’accaparant déjà une importante partie des richesses, semble tout mettre en œuvre pour en récupérer encore plus. De l’autre côté, la majorité de la population subit la dégradation des services publics, les fins de mois difficiles, la précarité et le manque d’espérance.
Des gilets jaunes aux banlieusards en passant par les cadres et les agriculteurs, cette majorité délaissée est multiple, et sa division est largement instrumentalisée par la minorité dominante et les partis politiques qui veulent s’assurer une base électorale. La lutte des classes a laissé place à une lutte entre pauvres. Et le système, intrinsèquement inégalitaire et destructeur pour la planète, ne tient qu’à ces dissensions.
Pour sortir de l’impasse, il faut que les différentes catégories que forment « les délaissés » se constituent en une classe majoritaire à même de soutenir une lutte commune : celle d’en finir avec le modèle économique actuel pour proposer un autre projet répondant aux urgences sociale et écologique.
Membre des économistes atterrés, docteur en économie de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, Thomas Porcher est professeur associé à la Paris School of Business. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et de publications dans des revues académiques internationales. Son dernier livre, Traité d’économie hérétique (Fayard, 2018), s’est écoulé à plus de 50 000 exemplaires.Cerise sur le gâteau, le 1 % des ménages les plus riches, qui possède déjà 25 % du patrimoine français et qui a été le principal bénéficiaire de la croissance économique ces trente dernières années, a obtenu une diminution d’impôts de 4 milliards d’euros avec la réforme de l’impôt sur la fortune ISF), tandis que symétriquement étaient annoncées une diminution des APL et des baisses de moyens pour le service public, notamment l’hôpital qui a dû faire 1,6 milliard d’économie en 2018.
À son tour, l’économiste Thomas Porcher s’engage politiquement et régulièrement dans le débat public. Après avoir participé au coup d’épée dans l’eau que fut (est) Place Publique, il le fait de façon un peu plus radicale dans son essai paru début 2020 aux éditions Fayard : Les Délaissés.
-
Par les routes
Titre : Par les routes
Auteur : Sylvain Prudhomme
Éditeur : Gallimard (L’Arbalète) [site officiel]
Date de publication : 1er juin 2019
Récompenses : Prix Femina 2019, Prix Landernau des Lecteurs 2019Synopsis : « J’ai retrouvé l’autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la France, après des années sans penser à lui. Je l’ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m’avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J’ai frappé à sa porte. J’ai rencontré Marie. »
Avec Par les routes, Sylvain Prudhomme raconte la force de l’amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles.Vivre c’est maintenir entier le petit nuage que nous formons, malgré le temps qui passe, malgré les bonnes et les mauvaises rencontres. c’est réussir à faire tenir ensemble toutes les petites gouttes de vapeur qui font que ce nuage c’est nous, et personne d’autre. Depuis que j’ai lu Spinoza je m’encourage, elle racontait, , je me suis dit allez petit nuage, avanti, fends vaillamment le monde, reste le petit nuage que tu es, sois-le toujours plus, un petit nuage vaillant et unique. Parfois je tombe amoureuse, elle disait, je rencontre un autre nuage qui me plaît très fort et l’autre nuage me bouscule, son intégrité chamboule la mienne, nous ne pouvons empêcher nos parties de se mêler, tous les deux nous sommes un peu confus.Je suis heureuse, je suis triste, tout est brouillé, il me faut du temps pour m’habituer à ce nouvel état. Et puis petit à petit je me retrouve, je me ressaisis au sens propre. Vaille que vaille je ramasse les parties de moi-même. Le petit nuage que je suis reprend son chemin.
-
Nécropolitains
Titre : Nécropolitains
Auteur : Rodolphe Casso
Éditeur : Critic (Hors Collection)
Date de publication : 3 octobre 2019Synopsis : « On ne sait absolument pas à qui vous aurez affaire. Vous pouvez aussi bien tomber sur des Prix Nobel de la paix que sur une bande de réducteurs de têtes. »
Paris, un an après l’apocalypse zombie.
Depuis la base souterraine de Taverny, où vit reclus et impuissant ce qui reste de l’armée régulière, le capitaine Franck Masson est envoyé en mission diplomatique au cœur de la capitale pour établir le contact avec plusieurs poches de survivants. Dans une Ville lumière en lambeaux, investie par les morts-vivants et les bêtes sauvages, le soldat part en quête des derniers sursauts de l’humanité, de Dieu et de la France.
De buttes en îles, de parcs en souterrains, de chemins de fer en canaux, sa traversée lui apprendra par dessus tout que l’Homme, même après la fin du monde, demeure un spécimen bien difficile à cerner.— Hé, capitaine Masson, c’est quoi ton prénom, au fait ?
— Franck.
— Pas pour longtemps.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Billecoq va t’en trouver un autre. C’est comme ça, ici.
— Heureusement, Jean-Benoît et Marie-Philippe sont déjà pris, gloussa Franck.
Son compagnon de chambrée se gaussa avec lui dans l’obscurité.
— Et toi, comment tu t’appelais avant de devenir Jean-Marie ?
— Je m’appelle vraiment Jean-Marie.
— Sans blague ?
— Sans blague.Après PariZ, Rodolphe Casso, journaliste à Écran total, remet le couvert du roman post-apo mettant en scène des morts-vivants avec Nécropolitains, à nouveau chez les éditions Critic. Il s’agit d’une suite tout à fait indépendante de PariZ, un an après les événements de l’apocalypse zombie en plein Paris : ici, avec Nécropolitains, nous ne suivons plus des clochards qui se débrouillent, mais un capitaine de l’armée française en mission commandée, en trois temps, trois lieux symboliques, trois ambiances.
-
Récidive 1938
Titre : Récidive 1938
Auteur : Michaël Foessel
Éditeur : PUF (Presses Universitaires de France) [site officiel]
Date de publication : 27 mars 2019Synopsis : Tombé presque par hasard sur l’année 1938, un philosophe inquiet du présent est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée «faiblesse des démocraties »), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles à ce que nous vivons aujourd’hui. L’abandon de la politique du Front populaire, une demande insatiable d’autorité, les appels de plus en plus incantatoires à la démocratie contre la montée des nationalismes, une immense fatigue à l’égard du droit et de la justice : l’auteur a trouvé dans ce passé une image de notre présent.
Récidive ne raconte pas l’histoire de l’avant-guerre. Il n’entonne pas non plus le couplet attendu du « retour des années 30 ». Les événements ne se répètent pas, mais il arrive que la manière de les interpréter traverse la différence des temps. En ce sens, les défaites anciennes de la démocratie peuvent nous renseigner sur les nôtres. Récidive est le récit d’un trouble : pourquoi 1938 nous éclaire-t-elle tant sur le présent ?Quand le vrai et le faux se confondent et que les faits les mieux établis semblent suspects, l’impossible devient crédible.
Historien de formation, j’ai peu l’habitude (voire jamais, en fait) de lire des ouvrages écrits par des philosophes. Exceptionnellement, j’ai été très fortement attiré par la récente sortie de Récidive 1938, où le philosophe Michaël Foessel plonge dans la presse de 1938 et s’interroge, en philosophe et citoyen, sur le degré de démocratie que proposait la fin de la IIIe République en France.