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Les Rhéteurs, tome 2 : Grish-Mère
Titre : Grish-Mère
Cycle/Série : Les Rhéteurs, tome 2
Auteur : Isabelle Bauthian
Éditeur : ActuSF
Date de publication : 2018 (février)Synopsis : C’est à Landor qu’on trouve la plus importante école de serviteurs de Civilisation. Ceux qui en sortent, les factotums, savent repasser le linge de leur maître, réciter sa généalogie et éviscérer ceux qui le regardent de travers. Leur fidélité, garantie par des années de lavage de cerveau à la lessive patriotique, n’est plus à démontrer. C’est pourquoi, lorsque Sylve trahit son seigneur et lui dérobe une précieuse relique, c’est l’incompréhension… puis la chasse à l’homme. Sauf que Sylve n’a jamais rien volé. Et peut-on qualifier de traître celui qui a ajusté ses principes par amour ? Le guerrier naïf qui n’a jamais quitté Landor est en route pour la baronnie de Grish-Mère. Il espère y laver sa réputation, mais il se retrouve à la merci de la puissante Guilde des Épiciers. Son érudition et son excellence au combat ne lui sont alors que d’un faible secours..
-Constance, il n’existe pas de crime plus abominable à Landor que le viol. Les monstres qui s’y adonnent sont passible des plus terribles humiliations.
Elle avait ri, mais cela ressemblait à un crachat.
-Des monstres ? On encourage les jouvenceaux à la conquête et les demoiselle à la délicatesse ; on accepte que les hommes commentent, interpellent et touchent tout ce qui est féminin sans y être invités ; la voix des rares dames qui osent se révolter est réduite au silence, par la moquerie ou la menace, et vous prétendez, Monsieur, que le viol n’est pas encouragé à Landor, de fait sinon de droit ? -
Interview de Lionel Davoust (Utopiales 2017)
À l’occasion du festival des Utopiales de Nantes 2017 et en complément d’une autre interview qui posait déjà les bases, Lionel Davoust a bien voulu répondre à quelques questions à propos de son univers de fantasy, Évanégyre, et notamment de sa série en cours chez les éditions Critic, Les Dieux sauvages, dont le premier, La Messagère du ciel, est sorti courant 2017 et le deuxième est attendu sous peu.
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La servante écarlate
Titre : La servante écarlate
Auteur : Margaret Atwood
Éditeur : Robert Laffont (grand format) / Robert Laffont (poche)
Date de publication : 1987 / 2017Synopsis : Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Rien ne change instantanément. Dans une baignoire qu se réchaufferait progressivement, on mourrait bouilli avant de s’en rendre compte. Il y avait des histoires dans les journaux, bien sûr, de cadavres dans des fossés ou des forêts, matraqués à mort ou mutilés, mais il s’agissait d’autres femmes et les hommes qui faisaient ces choses là étaient d’autres hommes. Les articles des journaux étaient pour nous comme des rêves, de mauvais rêves, rêvés par d’autres. Nous étions les gens dont on ne parlait pas dans les journaux. Nous vivions dans les espaces blancs et vides en marge du texte imprimé. Nous vivions dans les brèches entre les histoires.
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Shi, tome 1 : Au commencement était la colère
Titre : Au commencement était la colère
Cycle/Série : Shi, tome 1
Scénariste : Zidrou
Dessinateur : Homs
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 20 janvier 2017Synopsis : Pour cacher un scandale qui pourrait nuire à la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d’un nourrisson est enterré dans les jardins du lieu qui accueille cet événement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mère de l’enfant, partent en croisade contre l’Empire britannique pour élucider ce crime. Entre société secrète et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s’unir pour exposer la face cachée d’une machination infernale.
Si ces dames veulent bien nous excuser, nous allons à présent nous retirer dans le fumoir, histoire de perpétuer la tradition multiséculaire qui veut qu’à la fin des repas, femme et homme se séparent afin, sans doute, de pouvoir plus communément dire du mal de l’autre !
– Bonne idée ! Allons de ce pas enfumer les dernières alvéoles de nos poumons que l’air de Londres n’ait point encore viciées !Paru en tout début d’année chez Dargaud, Shi avait suscité beaucoup d’engouement à l’occasion des différents rendez-vous de la bande-dessinée de cette période. C’est avec un retard certain, et à vrai dire grâce à la sortie du second opus (sur les quatre que comptera ce cycle) que j’ai enfin jeté mon dévolu sur l’un des nombreux titres de Zidrou de cette année. Indéniablement, Shi, sorti des mains de Zidrou donc, et du dessinateur espagnol Homs est l’un des coups de cœur de l’année.
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Paroles d’honneur
Titre : Paroles d’honneur
Scénaristes: Leïla Slimani et Laetitia Coryn
Dessinateur : Laetitia Coryn
Éditeur : Les Arènes BD
Date de publication : 2017 (septembre)Synopsis : Rabat, été 2015. Suite à la parution de son livre « Dans le jardin de l’ogre », un roman cru et audacieux qui aborde la thématique de l’addiction sexuelle, Leila Slimani part à la rencontre de ses lectrices marocaines. Face à cette écrivaine franco-maghrébine décomplexée qui aborde la sexualité sans tabou, la parole se libère. Au fil des pages, l’auteur recueille des témoignages intimes déchirants qui révèlent le malaise d’une société hypocrite dans laquelle la femme ne peut être que vierge ou épouse, et où tout ce qui est hors mariage est nié : prostitution, concubinage, homosexualité.
La société marocaine est bipolaire : on dit que l’on veut se moderniser et protéger nos habitants, mais la question de la sexualité reste taboue. Il faut en parler, ce n’est pas un problème strictement médical. Les avortements mal faits, les septicémies, les infections, les suicides, les crimes d’honneur, les abandons et les infanticides sont un vrai problème au sein de la société marocaine, que l’on doit résoudre une bonne fois pour toute.
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Zapping ciné octobre 2017
Un zapping ciné d’octobre plutôt alléchant. En tout cas, l’un des quatre films présentés ici se place directement dans mon ton top 3 de l’année !
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Edelweiss
Titre : Edelweiss
Scénariste : Cédric Mayen
Dessinateur : Lucy Mazel
Éditeur : Vents d’Ouest
Date de publication : 14 juin 2017Synopsis : Été 1947, Boulogne-Billancourt. Lors d’un bal typique de l’après-guerre, Edmond, jeune ouvrier chez Renault, rencontre Olympe, fille de politicien. Il ne se doute pas qu’elle va bouleverser sa vie. Passionnée d’alpinisme, la jeune femme n’a qu’un rêve : escalader le Mont-Blanc pour égaler la prouesse de son aïeule Henriette d’Angeville. Malgré son manque d’expérience, Edmond promet qu’il l’aidera à le réaliser. Seulement, le train-train quotidien et plusieurs drames vont petit à petit émousser leur détermination… Mais qu’importe, l’amour est plus fort que tout, dit-on. Et s’il est capable de déplacer des montagnes, il peut aussi aider à les gravir.
La montagne, c’est l’essence de notre famille, depuis tatie Henriette. La première femme a avoir réussi l’ascension du Mont-Blanc par ses propres moyens. Une femme fière et têtue, un peu comme Olympe, et qui aimait la montagne… Comme vous apprendrez à l’aimer, j’en suis sûr.
Après avoir fait montre brillamment de son talent sur le second volume de Communardes ! aux côtés de Wilfrid Lupano, Lucy Mazel est de retour avec Edelweiss, sur lequel elle a planché avec Cédric Mayen. Une histoire d’amour tendre, touchante, qui raconte aussi la France d’après-guerre et l’aspiration des femmes à plus de reconnaissance dans la seconde moitié du XXème siècle. Un one-shot enchanteur, à l’image de sa couverture.
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Poumon vert
Titre : Poumon vert
Auteur : Ian R. MacLeod
Éditeur : Le Bélial’ (collection Une Heure-Lumière)
Date de publication : 2017 (avril)
Récompenses : Prix Asimov’s (2003)Synopsis : Lors de sa douzième année standard, pendant la saison des Pluies Douces habarienne, Jalila quitte les hautes plaines de Tabuthal. Un voyage sans retour – le premier. Elle et ses trois mères s’installent à Al Janb, une ville côtière bien différente des terres hautes qui ont vu grandir la jeune fille. Jalila doute du bien-fondé de son déménagement. Ici, tout est étrange. Il y a d’abord ces vaisseaux, qui percent le ciel tels des missiles. Et puis ces créatures d’outre-monde inquiétantes, qu’on rencontre parfois dans les rues bondées. Et enfin, surtout, la plus étrange des choses étranges, cet homme croisé par le plus pur des hasards – oui, un… mâle. Une révélation qui ne signifie qu’une chose : Jalila va devoir grandir, et vite ; jusqu’à percer à jour le plus extraordinaire secret des Dix Mille et Un Mondes…
La Cité au Bout des Multiples Routes était vivante. Pas dans le maigre sens où la moindre ville possédait une sorte de vie, mais au sens propre. Gezira pensait. Croissait. Réagissait. Sa conscience n’incluait toutefois ni esprit central, ni faculté de concentration, parce que Gezira elle-même, ses rues populeuses, ses minarets, ses fleuves, ses calèches et ses millions de vies constituaient cet esprit…
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Zapping ciné mars 2017 (ter)
Des envies de sortie ciné ? Cet article est fait pour vous !
20th Century women
Il y a plein de raisons pour aller voir « 20th century women » ! En partie autobiographique, le film de Mike Mills nous offre une galerie de personnages aussi attachants que tourmentés. Un arrêt sur image sur la fin des années 70 qui parle de sexualité, de liberté, de choix de vie, de solitude, d’incompréhension entre génération, de culture etc… Tout est parfaitement maitrisé par un cinéaste qui s’affirme vraiment après le déjà réussi « Beginners ». Cerise sur le gâteau, les actrices et acteurs sont formidables, à commencer par la géniale Annette Bening qui nous offre un de ses meilleurs rôles.
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Mes vrais enfants
Titre : Mes vrais enfants (My Real Children)
Auteur : Jo Walton
Éditeur : Denoël (Lunes d’Encre) [fiche officielle]
Date de publication : 19 janvier 2017 (2014 en VO)Synopsis : Née en 1926, Patricia Cowan finit ses jours dans une maison de retraite. Très âgée, très confuse, elle se souvient de ses deux vies. Dans l’une de ces existences, elle a épousé Mark, avec qui elle avait partagé une liaison épistolaire et platonique, un homme qui n’a pas tardé à montrer son véritable visage. Dans son autre vie, elle a enchaîné les succès professionnels, a rencontré Béatrice et a vécu heureuse avec cette dernière pendant plusieurs décennies. Dans chacune de ces vies, elle a eu des enfants. Elle les aime tous… Mais lesquels sont ses vrais enfants : ceux de l’âge nucléaire ou ceux de l’âge du progrès? Car Patricia ne se souvient pas seulement de ses vies distinctes, elle se souvient de deux mondes où l’Histoire a bifurqué en même temps que son histoire personnelle.
Petit à petit, elle commença à se faire des amis. Ses engelures l’y aidèrent ; comme tout le monde en avait ou connaissait quelqu’un qui en souffrait, on lui suggérait des remèdes. Les engelures annihilaient plutôt efficacement les barrières sociales.
Jo Walton a d’ores et déjà une belle bibliographie et la collection Lunes d’Encre des éditions Denoël a largement misé sur ses publications. Ainsi, après Morwenna et la trilogie du Subtil Changement (Le Cercle de Farthing, Hamlet au paradis, Une demi-couronne), nous est proposé Mes vrais enfants !