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L’événement
Titre : L’événement
Auteur/Autrice : Annie Ernaux
Éditeur : Folio
Date de publication : 2000Synopsis : «Depuis des années, je tourne autour de cet événement de ma vie. Lire dans un roman le récit d’un avortement me plonge dans un saisissement sans images ni pensées, comme si les mots se changeaient instantanément en sensation violente. De la même façon entendre par hasard La javanaise, J’ai la mémoire qui flanche, n’importe quelle chanson qui m’a accompagnée durant cette période, me bouleverse.»
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Tout pour tout le monde
Titre : Tout pour tout le monde
Auteur/Autrice : M. E. O’Brian et Eman Abdelhadi
Éditeur : Argyll
Date de publication : 2024 (mai)Synopsis : À quoi peut ressembler une révolution au XXIe siècle ? Vingt ans après un bouleversement social mondial, deux historiennes interrogent les acteurs et actrices de ce changement. Du Bronx à la Chine continentale, du Midwest américain au Proche-Orient, douze voix abordent les années troubles, les moments d’espoir. Douze gens ordinaires guidés par un seul principe : Tout pour tout le monde ! Voici, à travers les mots de celles et ceux qui l’ont vécu, l’effondrement économique, les catastrophes climatiques, les révoltes populaires autant que la répression. Et puis, plus tard, le temps de la reconstruction et l’avènement de sociétés plus égalitaires, écologiques et coopératives. Voici le récit d’un printemps qui vint reverdir le monde.
-Qu’est-ce que la commune signifie pour vous ?
-Ça veut dire qu’on prend soin les un.es des autres. Ça veut dire tout pour tout le monde. Ça veut dire qu’on a pris quelque chose qui était de la propriété et qu’on en a fait de la vie. -
La boîte de petits pois
Titre : La boîte de petits pois
Scénariste : GiedRé
Illustrateur : Holly R
Éditeur : Delcourt (Une case en moins)
Date de publication : 2020Synopsis : C’est la petite histoire d’une famille de Lituanie au temps de la grande Histoire de l’URSS. C’est le récit d’un oncle envoyé au goulag pour avoir collé des affiches dans la rue, d’un grand-père apparatchik qui a accès aux magasins secrets on paie en dollars, d’une grand-mère qui trouvera quoi qu’il arrive un moyen d’acheter une bouteille de Cognac même quand on lui dit qu’il n’y en a pas, de chewing-gum qu’on mâche à tour de rôle quand on parvient à en avoir un. C’est le quotidien d’une République soviétique, ses files d’attentes, ses idéaux et ses paradoxes, racontés par GiedRé, une petite fille qui découvrira en arrivant à Paris en 1991 qu’il existait pendant tout ce temps un autre monde, rempli de bananes, où chaque enfant a sa propre gomme à l’école et où les boîtes de petits pois n’étaient pas le met le plus raffiné qui soit. Une autre planète débordant de supermarchés pleins de produits mais où, apparemment, il ne suffit pas de se servir pour avoir le droit de les avoir.
Tout était différent ici, déjà on pouvait avoir des bananes quand on voulait. Et il y avait tellement de chewing-gums qu’ils étaient vendus par sac. Et il y avait des gens qui avaient plein plein de trucs. Et d’autres qui n’avaient presque aucun truc, pas même de maison. Dans les magasins, il y avait plein de trucs partout. Mais pas tout le monde pouvait en avoir. En tout cas, une chose était sûre : ici, il y avait plein de petits pois.
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A bord du négrier – Une histoire atlantique de la traite
Titre : A bord du négrier – Une histoire atlantique de la traite
Auteur : Marcus Rediker
Éditeur : Points Histoire
Date de publication : 2017Synopsis : Pendant les quatre cents ans que dura la traite négrière, plus de quatorze millions de prisonniers africains, réduits en esclavage, traversèrent l’Atlantique pour devenir une main-d’oeuvre de masse, précieuse et gratuite. Marcus Rediker nous entraîne à bord de ces monstrueux « donjons flottants » et reconstitue ces voyages terrifiants au cours desquels périrent deux millions de personnes. Il se fait ainsi le narrateur des conditions de vie terrifiantes des esclaves, de la peur des équipages enfermés à bord de ces poudrières, des rapports hiérarchiques extrêmement durs, des relations entre marins et prisonniers. Il fait, enfin, une large place aux révoltes, à l’issue souvent sanglante, que les esclaves issus d’ethnies diverses ont été capables d’organiser.
Le navire négrier et les relations sociales qui émergèrent à son bord donnèrent sa forme au monde moderne et pourtant leurs histoires restent sous bien des aspects inconnus.
Entre la fin du XVe siècle et la fin du XIXe, 12,4 millions d’esclaves furent déportés et 1,8 millions d’entre eux moururent au cours du Passage du Milieu (expression utilisée pour désigner la traversée de l’Atlantique), sans compter les nombreux autres qui décédèrent avant même d’avoir atteint le navire et auxquels il faut ajouter les 1,5 million qui décéderont au cours de leur première année de captivité. Entre 1700 et 1808, période qu’on considère comme l’âge d’or de la traite négrière, 3 millions d’Africains ont été transportés par des navires, essentiellement britanniques ou américains. Cette époque, ces navires, leurs capitaines, leurs équipages et leurs cargaisons de captifs sont au cœur du travail de documentation réalisé ici par Marcus Rediker, historien américain spécialiste de l’histoire maritime. L’ouvrage comporte un peu plus de cinq cent pages et vise à la fois à pallier l’absence d’études sur le navire négrier en lui-même, et à élargir notre champ de vision historique. Le chercheur part en effet du constat que, lorsqu’il est question de la traversée des esclaves, les historiens ont tendance à ne se focaliser que sur la mortalité dont les chiffres seraient, à eux seuls, révélateurs de l’horreur de la traite (bien que certains s’en servent aussi pour la minimiser, arguant que, les esclaves étant précieux pour les marchands, ces derniers prenaient garde à ne pas trop les « abîmer »). Or, pour Marcus Rediker, au-delà de la mort, c’est avant tout la terreur qui reste la principale caractéristique définissant l’enfer du navire négrier. Pour étayer son propos, l’auteur va compiler un nombre colossal de témoignages émanant des quatre principaux acteurs impliqués dans le Passage du Milieu : les capitaines, les marins, les captifs eux-mêmes et enfin les mouvements abolitionnistes anglais et américains. L’ouvrage comporte dix chapitres mais peut être découpé en trois grandes parties : la première, plus générale mais néanmoins remplie de témoignages particuliers, vise à dépeindre les caractéristiques de la traite (pratiques commerciales, évolution et organisation des navires négriers, chemins africains vers le Passage du Milieu…) ; la seconde se focalise sur trois témoignages qui permettent de se familiariser avec les trois grandes figures se partageant l’espace sur le navire négrier ; la dernière réunit les quatre derniers chapitres et se consacre aux spécificités propres à chaque profil (capitaine, marin, captif, abolitionniste).
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Les damnés de la Commune [Tomes 1, 2 et 3]
Titre : Les damnés de la Commune
Cycle/Série : Les damnés de la Commune : A la recherche de Lavalette ; Ceux qui n’étaient rien ; Les orphelins de l’histoire
Auteur : Raphaël Meyssan
Éditeur : Delcourt
Date de publication : 2017 – 2019Synopsis : Découvrez cette incroyable bande dessinée, réalisée exclusivement à partir de gravures de l’époque de la Commune, qui nous raconte la quête d’un Parisien pour exhumer l’histoire de son voisin communard.Parti à la recherche de Lavalette, le narrateur rencontre Victorine, dont le témoignage bouleversant l’accompagne dans sa quête. Tandis que sa ville se charge peu à peu d’histoires, il découvre les années de tourments qui ont conduit à la révolution de 1871. Témoignage exceptionnel sur la Commune de Paris, ce roman graphique, réalisé à base de gravures du XIXème siècle, présente la manière dont l’époque se voyait elle-même.
De cette première réunion du comité central à l’Hôtel de Ville, il n’existe aucune archive. Personne n’a pensé à rédigé un compte rendu. Pourtant, de cette réunion est sortie la décision la plus importante et la plus surprenante du Comité, celle qui va fonder la Commune de Paris. Depuis des mois, ses membres rêvaient de l’Hôtel de Ville. A présent, ils y sont. Ils ont le pouvoir. Leur première décision est de le rendre. A la fin du jour, une affiche annonce l’organisation d’élections à la Commune de Paris.
Dans le cadre des 150 ans de la Commune de Paris, découvrez nos différents articles sur le sujet : « La Commune de Paris » de Sebastian Haffner ; « Louise Michel, la Vierge rouge » de Mary et Bryan Talbot ; « Dans l’ombre du brasier », d’Hervé Le Corre ; « C’est la nuit surtout que le combat devient furieux – Une ambulancière de la Commune» » – Témoignage d’Alix Payen retranscrit par Michèle Audin
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C’est la nuit surtout que le combat devient furieux – Une ambulancière de la Commune, 1871
Titre : C’est la nuit surtout que le combat devient furieux – Une ambulancière de la Commune, 1871
Auteur : Michèle Audin (d’après le témoignage d’Alix Payen)
Éditeur : Libertalia
Date de publication : 2020 (mars)Synopsis : Née dans une famille bourgeoise et fouriériste, Alix Payen (1842-1903) a 29 ans lorsqu’elle s’engage dans le 153e bataillon de la garde nationale. Ambulancière et infirmière, elle participe à la défense du fort d’Issy, qui protège Paris contre les assauts de l’armée versaillaise, puis à celle du fort de Vanves. Pendant les rares moments de calme, elle écrit à sa mère. Alix Payen a peu attiré l’attention des historiens. Pourtant, elle a participé à la lutte avec courage et détermination, et elle a décrit avec sensibilité les combats violents, souvent furieux – et la vie du bataillon sous les obus. Ce livre est formé de lettres, dont beaucoup sont inédites. Ces documents ont été rassemblés et présentés par la romancière Michèle Audin
Subitement et de part et d’autre cet infernal vacarme cessa et le silence semblait plus profond après ces horribles détonations. Tout à coup, au milieu de ce calme, un rossignol s’est mis à chanter. Le contraste entre ce joli chant si pur, si doux, et ce que nous venions d’entendre était frappant. Pour moi, les larmes me vinrent aux yeux ; il me semblait comprendre le rossignol : il chantait la paix, l’amour, la famille.
Dans le cadre des 150 ans de la Commune de Paris, découvrez nos différents articles sur le sujet : « La Commune de Paris » de Sebastian Haffner ; « Louise Michel, la Vierge rouge » de Mary et Bryan Talbot ; « Dans l’ombre du brasier », d’Hervé Le Corre (à venir « Les damnés de la Commune » de Raphaël Meyssan)
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Les Damnés de la Commune, tome 3 : Les orphelins de l’Histoire
Titre : Les orphelins de l’Histoire
Cycle/Série : Les Damnés de la Commune, tome 3
Auteur : Raphaël Meyssan
Éditeur : Delcourt (Histoire & histoires) [site officiel]
Date de publication : 6 novembre 2019Synopsis : Ils ont eu soixante-douze jours pour renverser le roman national. À présent, Victorine, Lavalette et les Communards affrontent une armée. La Semaine sanglante a commencé. Avec les mots et les images de l’époque, ce livre retisse les fils de notre histoire. Pour nous, les orphelins de l’histoire, les enfants perdus de la Commune.
Je vois le monde de Victorine vaciller.
Du sud-ouest de la ville, cent trente mille soldats déferlent dans Paris.
La Semaine sanglante a commencé.Fin 2019, Raphaël Meyssan clôt sa trilogie des Damnés de la Commune chez les éditions Delcourt avec ce tome intitulé Les orphelins de l’histoire.
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Un long voyage
Titre : Un long voyage
Auteur : Claire Duvivier
Éditeur : Aux forges de Vulcain
Date de publication : 2020 (mai)Synopsis : Issu d’une famille de pêcheurs, Liesse doit quitter son village natal à la mort de son père. Fruste mais malin, il parvient à faire son chemin dans le comptoir commercial où il a été placé. Au point d’être pris comme secrétaire par Malvine Zélina de Félarasie, ambassadrice impériale dans l’Archipel, aristocrate promise aux plus grandes destinées politiques. Dans le sillage de la jeune femme, Liesse va s’embarquer pour un grand voyage loin de ses îles et devenir, au fil des ans, le témoin privilégié de la fin d’un Empire.
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Chroniques de la Réa
Titre : Chroniques de la Réa
Auteur : Emmanuel Delporte
Éditeur : Auto-édition
Date de publication : 11 septembre 2020Synopsis : « La seule barrière entre la souffrance et l’apaisement, entre le désespoir et la sérénité, est parfois cet homme ou cette femme en blanc au chevet d’un malade. Pourtant, cet uniforme ne dispense d’aucun devoir, ni ne protège d’aucune souffrance. »
Infirmier et écrivain, Emmanuel Delporte travaille en milieu hospitalier depuis une vingtaine d’années. Connaissant l’hôpital depuis ses locaux à poubelles jusqu’à ses salles d’opérations, il a exercé dans plusieurs services de réanimation (appelés soins intensifs ou Intensive care unit sur le continent américain) en région parisienne, en province et finalement au Québec, où il vit avec sa famille depuis un an.
En tant qu’écrivain, il a été publié chez plusieurs éditeurs dont La Volte, Critic ou Rivière Blanche, et a remporté le prix Masterton 2017 pour son roman Stalingrad.
Ses expériences lui ont inspiré l’écriture de récits du quotidien des soignants dans ces unités spécialisées, qui mettent en lumière les difficultés, les joies, les peines de ce microcosme méconnu. Ces écrits subjectifs et parfois romancés sont également une source de réflexion quant à la gestion et à la finalité du système hospitalier, aux valeurs qui fondent nos sociétés, et aux questions éthiques qui sous-tendent l’amélioration des conditions sanitaires.
Davantage qu’un recueil de chroniques, ce livre constitue un rappel de la fragilité et de l’importance des hommes et des femmes qui prennent soin de l’autre.Nous avons besoin d’entendre que l’on compte sur nous, et que cette société pour laquelle nous nous battons reconnaît nos efforts et les estime.
Emmanuel Delporte, découvert par le thriller Répliques, publie en autoédition des chroniques sur son principal métier, infirmier en réanimation, sobrement intitulées Chroniques de la Réa.
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Censurée – L’enfer France Télécom
Titre : Censurée – L’enfer France Télécom
Auteur : Michèle Arnaud
Éditeur : Évidence (Électrons Libres) [site officiel]
Date de publication : 17 avril 2020Synopsis : En 1990 France Télécom amorce son processus de restructuration, première marche vers la privatisation.
Michèle a atteint le grade d’Inspectrice Principale dans l’entreprise.
Elle présente le double handicap d’être une femme cadre dans une hiérarchie très masculinisée, et de gérer des services sociaux appelés à disparaître. Dans l’entreprise on gomme l’humain décrété non productif et coûteux, au profit de la rentabilité.
Un protocole de « Schémas de courbes de deuil » institué au mépris de toute humanité est censé pousser sans douleur, les indésirables vers la sortie…
Michèle Arnaud, entrée en écriture pour survivre, témoigne de ce procédé d’éviction qui a conduit certains de ses anciens collègues au suicide.
L’ironie douce-amère qui imprègne le récit en facilite la lecture, sans jamais masquer le poids de la souffrance au travail et sa répercussion sur le déroulement de la vie de l’auteure.L’espoir meurt quand on ne peut plus conjuguer le verbe être au futur…
Grâce à une nouvelle Masse Critique, j’ai pu découvrir une des publications des éditions Évidence, le deuxième récit de Michèle Arnaud, Censurée – L’enfer France Télécom.