• Les Vieux Fourneaux, tome 7 : Chauds comme le climat

    Titre : Chauds comme le climat
    Cycle/Série : Les Vieux Fourneaux, tome 7
    Scénariste : Wilfrid Lupano
    Illustrateur : Paul Cauuet
    Éditeur : Dargaud
    Date de publication : 2022

    Synopsis : C’est la fête à Montcoeur ! Le maire a décidé d’organiser un « pique-nique de l’amitié et du vivre-ensemble ». Hélas, le vivre-ensemble a du plomb dans l’aile, ou plutôt un pic à brochette dans les fesses. Celles du maire, en l’occurrence, victimes d’une agression de Berthe, l’ancienne amante de Mimile. La fête est donc de courte durée, d’autant qu’on apprend bientôt la mort d’Armand Garan-Servier, le patron de l’entreprise qui porte son nom. À son décès s’ajoutent d’ailleurs plusieurs incendies inexpliqués qui ne font qu’attiser les tensions déjà palpables dans le village…

    -T’achètes le Figaro, toi, maintenant ? T’as perdu la boule ?
    – Ah, tiens, t’as retrouvé ta langue ? Je l’ai pas acheté, je l’ai chouré. C’est pour toi.
    – C’était pas la peine. L’hôpital public n’a peut-être plus beaucoup d’argent mais il y a quand même encore du papier dans les chiottes.

  • Métamorphoses, tome 3 – Brevi finietur – Migrant

    Titre : Migrant – Brevi finietur
    Cycle/Série : Métamorphoses, tome 3
    Auteur/Autrice : Marina et Sergeï Diatchenko
    Éditeur : L’Atalante
    Date de publication : 2024 (janvier)

    Synopsis : « Bienvenue sur Raa, dit un homme émacié d’une quarantaine d’années, un moustachu au teint hâlé. Je suis l’officier des services de l’immigration. » Et Krokodile, Andreï Stroganov pour l’état civil, d’apprendre qu’à sa demande il a été « soustrait » à son existence sur Terre par un mystérieux Bureau universel de migration. À sa demande vraiment ? Et pourquoi ? Il ne se souvient de rien. Reste qu’il va lui falloir s’adapter dans une société dont il ignore les codes. S’adapter… ou plutôt s’affirmer. En commençant par revendiquer le statut de citoyen à part entière alors qu’il est sommé d’accepter celui de « dépendant » comme tous les migrants. Le temps des choix est venu. Jusqu’à celui qui l’engagera pour la survie de ce monde qui n’est pas le sien, un monde suspect de dépendre lui-même d’êtres ou de forces qui le régiraient à leur gré.

  • Nickel boys

    Titre : Nickel boys
    Auteur : Colson Whitehead
    Éditeur : Albin Michel
    Date de publication : 2020

    Synopsis : Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université pour y faire de brillantes études, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s’engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu’il s’agit en réalité d’un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d’amitié. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes.

    Les garçons auraient pu devenir tant de choses si cette école ne les avait pas anéantis. Naturellement, tous n’étaient pas des génies, mais ils avaient été privés du simple plaisir d’être ordinaires. Entravés et handicapés avant même le départ de la course.

  • Après l’abolition : Les fantômes noirs de l’esclavage

    Titre : Après l’abolition : Les fantômes noirs de l’eslavage
    Auteur : Kris Manjapra
    Éditeur : Autrement
    Date de publication : 2023

    Synopsis : Suivant cette intuition forte, l’historien Kris Manjapra examine dans un essai important comment les esclaves africains ont été dépossédés par les mouvements mêmes qui étaient censés les libérer. Selon lui, en se préoccupant seulement de la question des abolitions et non de leur mise en oeuvre, les historiens ne racontent que la moitié de l’histoire. Grâce à un travail de première main, l’auteur analyse les politiques établies en Europe et aux Amériques, qui dédommagent les planteurs plutôt que les affranchis ou, comme en Haïti, qui imposent le fardeau de la dette pour prix de la liberté. L’historien insiste sur la façon dont les esclaves, loin de rester passifs, ont pris en main leur destinée et travaillé à leur propre libération. La question si sensible des réparations est au coeur de ce livre en quête de justice.

    En développant de nouvelles institutions comme l’esclavage pour dette, le métayage et les contrats de travail forcé, l’ordre établi força des générations de Noirs à payer leurs oppresseurs longtemps après la date « finale » de leur émancipation. De bout en bout, ce sont les propriétaires d’esclavages qui ont maîtrisé le processus et influencé le jeu politique. 

    L’étude réalisée par Kris Manjapra dans ce livre vise à démontrer que les politiques et les lois regroupées sous le nom d’« émancipation » au XIXe siècle, loin d’avoir libérées immédiatement et efficacement les populations noires, ont au contraire aggravé le traumatisme historique que représente l’esclavage et consolidé le suprématisme blanc car elles ont maintenu le système de castes raciales nées de l’esclavage. Pour Kris Manjapra, on a procédé en ce qui concerne l’émancipation des Noirs à une « fantômisation », c’est-à-dire qu’on oublie la moitié de l’histoire en passant sous silence les suites juridiques de cette émancipation, qui n’est bien souvent que de papier. En effet, si les institutions de l’esclavage sont abolies, les droits de l’esclavagiste, eux, sont préservés. Cela passe notamment par des compensations financières parfois colossales aux planteurs, mais aussi par de nouvelles formes de servitude. Ce qui fait dire à l’auteur que « de bout en bout, ce sont les propriétaires d’esclaves qui ont maîtrisé le processus et influencé le jeu politique. » L’auteur dénonce aussi une autre forme de « fantômisation », celle qui concerne les révoltes des communautés noires pour se libérer elles-mêmes. L’auteur rappelle en effet que les esclaves n’ont pas attendu les décisions de leurs « émancipateurs » pour se révolter et se créer eux-mêmes des espaces de liberté.

  • L’incivilité des fantômes

    Titre : L’incivilité des fantômes
    Auteur : Rivers Solomon
    Éditeur : Aux forges de Vulcain / J’ai lu
    Date de publication : 2019 / 2020

    Synopsis : Aster est une jeune femme que son caractère bien trempé expose à l’hostilité des autres. Son monde est dur et cruel. Pourtant, elle se bat, existe, et aide autant qu’elle le peut, avec son intelligence peu commune, ceux et celles qu’elle peut aider. Mais un jour, elle comprend qu’elle ne peut plus raser les murs, et qu’il lui faut se tenir grande. Sa rébellion est d’autant plus spectaculaire qu’elle est noire, dans un vaisseau spatial qui emmène les derniers survivants de l’humanité vers un improbable éden, un vaisseau où les riches blancs ont réduit en esclavage les personnes de couleur.

    Sa tanta Mélsuine avait dit, une fois : « Les fantômes, en fait, c’est le passé qui ne veut pas qu’on l’oublie. Les fantômes, ça pue, ça tache, ça laisse des traces. Tout est en ruine, et tout est un indice. L’histoire veut qu’on la connaisse. Les Ancêtres sont partout, si tu sais où regarder. »

  • Mégapoles, tome 2 : Némésis de la cité

    Titre : Némésis de la cité
    Cycle/Série : Mégapoles, tome 2
    Auteur : N. K. Jemisin
    Éditeur : Nouveaux Millénaires
    Date de publication : 2023 (mai)

    Synopsis : Toutes les grandes villes ont une âme, incarnée par un avatar humain, un gardien doté de pouvoirs immenses. New York, elle, en a six : Brooklyn, Manny, Bronca, Venezia, Padmini et Niik. Bien qu’ils aient temporairement réussi à empêcher la Dame Blanche d’envahir la ville, la mystérieuse Ennemie a d’autres tours dans son sac. Un nouveau candidat à la mairie, qui brandit la rhétorique populiste de la xénophobie, pourrait bien réussir à changer la nature même de New York. Pour le vaincre, ainsi que l’Ennemie qui tient les cordons de sa bourse, les avatars doivent s’unir aux autres mégapoles du monde afin de protéger leur univers – et tous les autres – d’une destruction totale.

    Elle empoigne maladroitement son téléphone pour envoyer un texto aux autres. Impossible. Ses doigts moites dérapent sur les touches virtuelles. Elle finit donc par activer la reconnaissance vocale et par l’annoncer à voix haute :
    -Salut, les amis. Euh, bon, on va tous mourir. Je me suis dit qu’il fallait vous prévenir.

  • Afrofuturisme

    Titre : Afrofuturisme – L’avenir change de visage
    Auteurs/Autrices : Rivers Solomon (Soif de sang) ; Sara Doke (Léopard cha-cha) ; Sofia Samatar (Demande de prolongation de contrat de travail à bord du Clarity) ; Richard Canal (Miss Washington) ; Raphaël Granier de Cassagnac (Itinéraire d’une migrante martienne) ; Yann-Cédric (Agbodan-Aolio) ; Charlotte Bousquet (L’amour est source de vie) ; Alex Evans (La tête d’Olokun) ; Michael Roch (La paraphrase du masque) ; Sylvia Saeba (Les ciseaux de sang) ; Floriane Soulas (Souvenir organique) ; Lionel Davoust (Dans les matongo de coton et de polymère) ; Laura Nsafou (De l’autre côté de la nuit) ; Ketty Steward (Blanche Neige et le triangle quelconque) ; David Bry (Plus que la Terre encore) ; Emilie Querbalec (Venus Requiem) ; Christophe Gros-Dubois (Nine Inch Man) ; Corinne Guitteaud (La Reine égarée) ; Nadia Chonville (Twati an vè a)
    Éditeur : Mnémos
    Date de publication : 2022 (mai)

    Synopsis : Les auteurs, dont beaucoup sont afrodescendants, nous entraînent dans des mondes qui ont déjà changé de base (Blanche Neige et le triangle quelconque, Dans les matongo de coton et de polymère, Miss Washington, La Paraphrase du Masque). D’autres évoquent le moment où tout bascule (Les Ciseaux de sang, De l’autre côté de la nuit, Nine Inch Man, Twati an vè-a). D’autres encore nous emmènent dans l’espace (La Tête d’Olokun, Venus Requiem, Itinéraire d’une migrante martienne, Plus que la terre encore) ou dans les arcanes du temps (Reine égarée) ; ils évoquent aussi une utopie (Le Nombril du monde), une alternative au renoncement (L’Amour est source de vie), la façon de sortir d’un piège (Souvenir organique) ou Patrice Lumumba, héros de la décolonisation (Léopard cha-cha). Mouvement culturel profondément original, l’afrofuturisme nous offre d’autres visages de l’avenir.

    Grandir en Europe, être une lectrice façonnée par la littérature et la culture occidentale, c’est avoir nourri son imaginaire de puissantes et inspirantes histoires, mais aussi de clichés à abattre. Il y a pourtant pire que ces clichés : il y a les absences, les angles morts. (Valérie Lawson)

  • Underground Railroad

    Titre : Underground Railroad
    Auteur : Colson Whitehead
    Éditeur : Albin Michel / Le livre de poche
    Date de publication : 2016 / 2019

    Synopsis : Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
    De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable cœur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.

    La première fois que Caesare proposa à Cora de s’enfuir vers le Nord, elle dit non. C’était sa grand-mère qui parlait à travers elle. (…) Trois semaines plus tard, elle dit oui. Cette fois, c’était la voix de sa mère.

  • Lady astronaute, tome 3 : Sur la Lune

    Titre : Sur la Lune
    Cycle/Série : Lady astronaute, tome 3
    Auteur : Mary Robinette Kowal
    Éditeur : Denoël
    Date de publication : 2022 (novembre)

    Synopsis : Sur Terre, la situation est critique : le climat se détériore inexorablement et les tensions politiques s’accroissent. Une coalition internationale espère envoyer le plus de gens possible sur Mars avant que la planète bleue ne devienne inhabitable, mais il est évident que tout le monde ne pourra pas partir. Les manifestations contre le projet de conquête spatiale virent à l’émeute et des tentatives de sabotage des fusées sont mises au jour. Le FBI craint désormais un attentat de grande ampleur visant la colonie lunaire, première étape vers Mars, ce qui condamnerait définitivement le programme spatial. Nicole Wargin, l’une des premières femmes astronautes, amie d’Elma York, se voit confier une mission en urgence pour le déjouer sur place. Malheureusement, le moment est plutôt mal choisi pour quitter la Terre : son mari, gouverneur du Kansas, envisage de se lancer dans la course à la nouvelle Maison-Blanche. Alors qu’Elma est à mi-chemin de Mars, si Nicole échoue, la survie de l’humanité pourrait être compromise.

  • Le livre de Phénix

    Titre : Le livre de Phénix
    Auteur : Nnedi Okorafor
    Éditeur : ActuSF
    Date de publication : 2022 (juin)

    Synopsis : À l’abri de tours gigantesques, manipulations et expérimentations génétiques façonnent le futur de l’humanité. Phénix est l’une d’elles, un organisme accéléré capable de prouesses bien supérieures à celles d’un humain normal. Entourée d’autres individus aux pouvoirs hors normes, elle grandit sans se rendre compte de la cruauté de ses créateurs.Sa vie bascule le jour où Saeed, son seul ami et amant, se suicide après avoir été témoin de l’horreur de trop. Sa mort allume en Phénix le feu d’une rébellion qu’elle ignorait posséder. Elle n’a alors plus qu’une idée en tête : s’échapper et détruire toutes les tours… quitte à entraîner le monde entier dans leur chute.

    Dans le vocabulaire de la guerre, il existe une stratégie dite de la « terre brûlée ». Cela consiste en le fait de détruire tout ce qui pourrait s’avérer utile à l’ennemi lors de l’avancée, ou au contraire, en cas du retrait des troupes dans un territoire donné. Cette politique est cruelle, violente, impitoyable. L’une des méthodes qu’elle emploie, la destruction des lignes d’approvisionnement en nourriture des civils dans les zones de conflit, a été interdite par l’article 54 du protocole 1 des conventions de Genève. Mais cette convention n’est applicable que par les pays qui l’ont ratifiée. Il n’y a que les États-Unis et Israël qui n’ont pas signé. Dans ce sens, je suis très américaine.