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Madame Livingstone
Titre : Madame Livingstone
Scénariste : Christophe Cassiau Haurie
Dessinateur : Barly Baruti
Éditeur : Glénat
Date de publication : 2014 (juillet)
Récompenses : Éléphants d’Or de Chambéry 2015 du meilleur scénario, du prix du public France 3 Alpes et du meilleur albumSynopsis : En Afrique centrale durant la Première Guerre mondiale, l’aviateur Gaston Mercier, lieutenant de l’armée royale belge, est chargé de couler un cuirassé allemand sur le lac Tanganyika. Pour en découvrir la position exacte, on lui assigne un guide un peu particulier… Ce dernier, un métis énigmatique en kilt qui semble beaucoup plus instruit que les autres autochtones, prétend être le fils du célèbre explorateur David Livingstone. Petit à petit, alors que la guerre entre puissances coloniales belge et allemande fait rage au cœur du continent noir, le jeune pilote belge va essayer d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de cet homme qu’on appelle « Madame Livingstone ».
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La 25e Heure du Livre, Entretien #1 : Alain Mabanckou
Cette année, à l’occasion de la 25e Heure du livre, la ville du Mans a eu l’honneur de recevoir l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou qui s’est confié à ses lecteurs dans un entretien donné dans le nouveau théâtre du centre ville et animé par Bernard Magnier. Une conférence passionnante lors de laquelle les visiteurs du salon n’ayant pas encore eu l’occasion de rencontrer l’auteur (comme c’était mon cas) ont eu le plaisir de découvrir un écrivain sympathique et plein d’enthousiasme qui, c’est certain, aura donné à tous les auditeurs envie de lire ses livres.
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La 25e Heure du Livre, Conférence #3 : Arcanes du pouvoir et de la corruption
Après deux conférences sur des sujets très difficiles (« Crimes de guerre : femmes, premières victimes » et « Enfants-soldats »), la 25e Heure du livre du Mans s’est proposé de revenir sur un aspect non moins reluisant de la situation au Congo avec un débat consacré aux arcanes du pouvoir et de la corruption. Étaient présent trois intervenants : Thomas Dietrich, auteur de « Là où la Terre est rouge » ; In Koli Jean Bofane, auteur, entre autre, de « Mathématiques congolaises » ; et enfin Fiston Mwanza Mujila, auteur de « Tram 83 ». Une conférence intéressante bien que certains points ait été beaucoup trop survolés à mon goût.
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La 25e Heure du Livre, Conférence #2 : Les enfants-soldats
Comme tous les ans à l’occasion de la 25e Heure du Livre du Mans, de nombreuses conférences consacrées au thème de l’année ont été données au théâtre des Quinconces. C’est le Congo qui était à l’honneur, un pays à l’histoire troublée qui aura permis d’aborder des sujets très difficiles, de la conditions des femmes, premières victimes des crimes de guerre, au phénomène des enfant-soldats. Quatre invités se sont réunis autour de Gérard Noiret pour ce débat : Serge Amisi, ancien enfant-soldat lui-même et auteur de « Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain » ; Emmanuel Dongala dont le roman « Jonny Chien Méchant » paru il y a quelques années et adapté depuis au cinéma traite de cette question ; Déo Namujimbo qui relate dans « Je reviens de l’Enfer » sa vision du Congo après avoir vécu une année avec des soldats rebelles ; et enfin Jean-Philippe Stassen, auteur d’une bande dessinée intitulée « Les enfants ».
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La 25e Heure du Livre, Conférence #1 : Crimes de guerre : femmes, premières victimes
C’est le Congo qui était cette année à l’honneur à l’occasion de la 25e heure du livre, un salon qui aura réuni plus de 28 000 visiteurs en deux jours et qui se déroulait pour la toute première fois au sein du nouveau théâtre du centre ville. Outre une meilleure visibilité et une plus grande aisance de circulation, la nouvelle formule a également pour gros avantage d’isoler l’espace « Café du monde » réservé aux débats et conférences. Les visiteurs ont ainsi eu la chance de bénéficier d’une meilleure acoustique et de davantage de confort que les années précédentes puisque les interventions se sont toutes déroulées au sein de la plus grande salle du théâtre. Férus de ce type de conférences, les membres du Bibliocosme s’en sont cette année donnés à cœur joie ! Voici donc le premier compte-rendu des quelques débats auxquels nous avons pu assister.
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Brazzaville plage
Titre : Brazzaville plage
Auteur : William Boyd
Éditeur : Le Seuil
Date de publication : 1991Synopsis : Hope Clearwater, jeune, belle et savante éthologue, analyse les circonstances qui l’ont conduite à sa retraite volontaire de Brazzaville Plage, entre ciel, sable et océan. D’abord son mariage raté avec le mathématicien John Clearwater. Puis, après la fin tragique de cette union, sa fuite en Afrique, dans un Centre de primatologie où elle se retrouve aux prises avec une colonie de chimpanzés cannibales.
Salué par la critique et le public comme un chef-d’œuvre, Brazzaville Plage témoigne à nouveau d’un talent qui n’a pas fini d’étonner.J’habite Brazzaville Plage. Brazzaville Plage, au bord de l’Afrique. C’est là que j’ai échoué, que je me suis posée, si vous voulez, comme un bois d’épave, fiché pour un bout de temps dans le sable chaud, juste au dessus de la ligne des hautes marées.
Hope Clearwater, jeune savante raconte en trois épisodes le pourquoi de sa présence sur cette plage de Brazzaville. Son mariage avec John, mathématicien, son travail de primatologue à Grosso Arvore, et donc sa vie à Brazzaville plage.
William Boyd nous raconte sans ordre chronologique les évènements qui ont amené Hope, brillante scientifique à faire ce choix de vie. Si la narration est assez déconcertante au début, force est de constater que Boyd est sacrément doué. Il donne vie de belle manière à cette femme passionnée. Chaque partie de la narration apporte une pièce du puzzle. .
Son étude sur les singes qui se transforment en cannibales est passionnant et son parallèle avec la folie humaine assez troublant.
Une nouvelle fois, Boyd réussit un roman brillant, c’est sa marque de fabrique.
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Photo de groupe au bord du fleuve
Titre : Photo de groupe au bord du fleuve
Auteur : Emmanuel Dongala
Éditeur : Actes Sud (Babel pour la collection poche)
Date de publication : Avril 2010
Récompenses : Prix Virilo 2010, Prix Littéraire des Genêts 2010, Prix Ahmadou Kourouma 2011Synopsis : Ce matin, quand Méréana se réveille, elle sait que la journée qui l’attend ne sera pas comme les autres. Elles sont une quinzaine à casser des blocs de pierre dans une carrière au bord d’un fleuve africain. Elles viennent d’apprendre que la construction d’un aéroport a fait considérablement augmenter le prix du gravier, et elles ont décidé ensemble que le sac qu’elles cèdent aux intermédiaires coûterait désormais plus cher, et que Méréana serait leur porte-parole dans cette négociation.
L’enjeu de ce qui devient rapidement une lutte n’est pas seulement l’argent et sa faculté de transformer les rêves en projets – recommencer des études, ouvrir un commerce, prendre soin de sa famille… Malgré des vies marquées par la pauvreté, la guerre, les violences sexuelles et domestiques, l’oppression au travail et dans la famille, les “casseuses de cailloux” découvrent la force collective et retrouvent l’espoir. Cette journée ne sera pas comme les autres, c’est sûr, et les suivantes pourraient bien bouleverser leur existence à toutes, à défaut de changer le monde.Tu te demandais, en te référant à ce que toi aussi avait vécu, s’il y avait pire endroit pour une femme sur cette planète que ce continent qu’on appelle Afrique.
Une quinzaine de femmes rentre en lutte contre l’injustice faite à leur travail , sous payés. Une lutte pour apporter à leurs enfants un minimum de nourriture et de décence. Mais ici bas, de surcroit en Afrique, vivre au jour le jour est un combat de chaque instant.
Avec une forme narrative qui peut surprendre, Emmanuel Dongala nous offre un magnifique hommage à la femme africaine, réduite à baisser la tête, à supporter la violence des hommes, leur infidélité aussi, la corruption des politiques qui se gave pendant que le peuple se meurt de faim, de maladie, d’indifférence.
Méréana et ces compagnes non rien à perdre, leur abnégation face à un pouvoir manipulateur (conférence internationale des femmes oblige) est leur seule chance.
Elles sont bien décidées à aller au bout de leur revendications malgré les menaces et la violence. Dongala leur donne la parole, les faire vivre avec une empathie qui fait mouche. Il signe un roman plein d’espoir, pour nous rappeler que la misère n’est pas forcément une fatalité. Même si la route est encore bien longue.Qu’elles sont belles ces femmes africaines conté par Emmanuel Dongala.
Elles méritent bien cette photo au bord du fleuve. -
Solo, une nouvelle aventure de James Bond
Titre : Solo, une nouvelle aventure de James Bond
Auteur : William Boyd
Éditeur : Le Seuil
Date de publication : 6 mars 2014Synopsis : 1969. Espion chevronné, membre surdoué des services secrets de Sa Majesté, James Bond célèbre ses quarante-cinq ans avec une mission peu ordinaire : mettre un terme à la guerre civile qui déchire le Zanzarim, petit pays d’Afrique occidentale. Aidé par la ravissante Grâce mais piégé par les forces rebelles, il est grièvement blessé. Dès lors, il ignore les ordres de M, son énigmatique patron. Poussé par un désir téméraire de vengeance, il s’engage en solitaire dans une folle aventure, qui l’emmène à Washington. Il y découvre un réseau dintrigues géopolitiques et devient le témoin d’autres atrocités. 007 tient sa revanche. Mais aura-t-il vraiment raison de son ennemi, l’homme aux deux visages ?
-Ça vous va si je vous accompagne ? suggéra Bond spontanément.
Breed lui jeta un regard en biais …
« Tu t’es déjà battu, toi ? »
Bond eu un sourire las. « La Seconde Guerre mondiale, vous connaissez ? » -
Le roi d’ébène
Titre : Le roi d’ébène
Auteur : Christine Cardot
Éditeur : Mnémos
Date de publication : 2010Synopsis : Le Ratel : c’est le surnom de la Sentinelle Kaïrale. Comme ce petit carnivore africain, elle n’a peur de rien et ne lâche jamais sa proie quant il s’agit de résoudre les intrigues criminelles qui menacent son pays, l’Arrassanie. Quand El Phâ, le Roi dÉbène, entend faire d’elle son Second Regard Clair, la jeune femme croit à une mauvaise blague : être conseiller du souverain demande des compétences qui ne sont pas les siennes. Pourtant, dès sa première mission, elle découvre que sa nomination relève d’une trame politique complexe à laquelle elle est liée, sans le savoir, depuis son plus jeune âge. Le Roi dÉbène a tout du conte africain : la magie des sorciers, les animaux qui hantent les esprits comme les savanes et les bords du grand fleuve…
Je garde la douleur, elle demeure mon bien,
Quand elle résonne en moi, c’est encore de toi.
Puisque je t’ai perdue, pour le seul, l’éternel,
Je ferai de l’absence mon « nous » perpétuel.Un décor évoquant le continent africain, une héroïne au caractère bien trempée, des intrigues de cour, de la magie… : aucun doute, « Le roi d’ébène » possède toutes les qualités requises pour séduire les amateurs d’une fantasy sortant quelque peu des sentiers battus. Et pourtant je ressors de cette lecture avec un sentiment très mitigé.
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Aztechs
Titre : Aztechs
Auteur : Lucius Shepard
Nouvelles : « Aztechs » ; « La présence » ; « Le dernier testament » ; « Ariel » ; « Le rocher aux crocodiles » ; « L’éternité et après »
Éditeur : Le Bélial / J’ai Lu
Date de publication : 2005 / 2008
Récompenses : Grand Prix de l’Imaginaire 2007 (catégorie nouvelle)Synopsis : Embarquez pour le Mexique, théâtre d’une guerre sans merci entre multinationales omnipotentes et armées jusqu’aux dents ; pour New York, où il se passe de bien drôles de choses sur le site de Ground Zero ; pour l’Afrique noire, sur laquelle, dans l’ombre, les hommes-crocodiles règnent sans partage ; pour Moscou, où il vaut mieux ne pas trop s’approcher de l’Eternité — une boîte à la mode — au risque d’y perdre son âme, et bien plus… A travers six longs récits d’une intensité rare, Lucius Shepard repousse les limites de l’imaginaire et nous emmène loin, bien loin de nos repères.
C’est comme s’il allait bosser au Mordor, parmi les ombres omniprésentes. Les cendres et la peine. Au bout d’un temps, vous avez l’impression que le lieu vous transforme en fantôme. Vous n’êtes plus réel, vous n’êtes qu’une relique, un fragment de vie. Quand vous racontez ce genre de merde ça vous fait rire. C’est vraiment de la connerie. Puis vous arrêtez de rire et vous savez que c’est vrai. Ground Zero est un champ de mort. Comme le Cambodge. Ou Hiroshima. Ils parlent déjà de reconstruire quelque chose, mais ils sont cinglés. Autant construire un Dairy Queen à Dachau. Qui aurait envie de manger là-bas ? (La présence)
Un Mexique du futur ravagé par la lutte opposant de puissantes entreprises. Un pays d’Afrique hanté par le fantôme de son précédent dictateur et la présence d’hommes-crocodiles. Une boite russe réservée aux truands dans laquelle se déroulent de bien curieux événements. Voilà le genre d’histoire que nous propose de découvrir Lucius Shepard dans ce recueil de six nouvelles, toutes plus atypiques les unes que les autres. Les quelques commentaires que j’avais pu glaner concernant « Aztechs » promettaient une expérience de lecture inoubliable et je dois avouer être totalement tombée sous le charme de la plume de l’auteur.