Science-Fiction

  • Les machines fantômes

    Titre : Les machines fantômes
    Auteur : Olivier Paquet
    Éditeur : L’Atalante
    Date de publication : 2019

    Synopsis : Dans un monde où la société est devenue artificielle, les intelligences artificielles pourraient-elles faire société ? Quatre personnages – un trader, une chanteuse pop, un ancien tireur d’élite, une joueuse de jeu vidéo multijoueurs : chacun croit jouer pleinement sa carte sur l’échiquier de la société sans percevoir qu’il est piégé dans des fictions confortables dont il n’est pas le seul acteur. Plus un. Hans / Joachim dont ils croisent tous la route. Ce mystérieux jeune homme, tantôt séduisant, tantôt menaçant, est décidé à confier le destin de nos sociétés à des machines. Ce qui va contraindre nos personnages à coopérer, à se rencontrer pour empêcher l’irréversible.

     

    Maurice écoutait, buvait son café, se raclait la gorge avant de cracher noir sur le sol, mais ne parlait pas. Depuis la grève, son mal de dos continuel s’était calmé, seules les jointures de ses doigts demeuraient douloureuses. Même loin des fourneaux, son nez se sentait toujours attaqué par les vapeurs du métal rougi, une vague odeur de sang qui asséchait la bouche. Lui, il savait ce qu’il devait à l’usine : un bon salaire et une destruction pesante. Maurice se battait pour ses camarades, pas pour ComAcier, mais il n’osait pas le dire. Qui assumerait que dans ces entrepôts, on tuait des êtres humains ? Un abattoir lent, mais un abattoir quand même.

  • Nécropolitains

    Nécropolitains

    Répliques

    Titre : Nécropolitains
    Auteur : Rodolphe Casso
    Éditeur : Critic
    Date de publication : 2019

    Synopsis : Paris, un an après l’apocalypse zombie. Depuis la base souterraine de Taverny, où vit reclus et impuissant ce qui reste de l’armée régulière, le capitaine Franck Masson est envoyé en mission diplomatique au coeur de la capitale pour établir le contact avec plusieurs poches de survivants. Dans une ville lumière en lambeaux, investie par les morts-vivants et les bêtes sauvages, le soldat part en quête des derniers sursauts de l’humanité, de Dieu et de la France ! De buttes en îles, de parcs en souterrains, de chemins de fer en canaux, sa traversée lui apprendra par dessus tout que l’homme, même après la fin du monde, demeure un spécimen bien difficile à cerner. Un road movie drôle et mélancolique dans un Paris ensauvagé.

     

     -Tu sais ce qu’ils font ces mecs là ? Et ben ces mecs là, ils ont appris chacun un livre par cœur. Ils portent en eux la mémoire d’un livre. Et tu sais ce qu’ils disent, hein ? Tu sais ce qu’ils disent ? Clochards au-dehors, bibliothèque au-dedans.(…) Nous c’est clochards au-dehors, discothèque au-dedans !
    Masson semblait perdu.
    -Mais alors, pourquoi ne pas apprendre un livre plutôt ?
    -Mais réfléchis une minute ! Est-ce que tu vois ici un gouvernement qui nous empêche de lire ? On n’est pas dans Fahrenheit 451 ! On a autant de livre qu’on veut ici. Va dans un immeuble, là, tout autour du parc et tu trouveras des bouquins à la pelle. Si t’as envie de te faire l’intégrale des Rougon-Macquart, vas-y ! Éclate-toi ! Mais si tu veux écouter une chanson, tu fais comment ? Ah ça, dans les appart’ tu vas en trouver des CD ! Tu vas en trouver des vinyles ! Et, crois-le ou non, y a même quelques connards qui ont conservé des cassettes. Et après ? Tu fais comment pour écouter tout ça ?

  • AssaSynth 2 Schémas artificiels

    Journal d’un AssaSynth, tome 2 : Schémas artificiels

    AssaSynth 2 Schémas artificiels

    Titre : Schémas artificiels
    Cycle/Série : Journal d’un AssaSynth, tome 2
    Auteur : Martha Wells
    Éditeur : L’Atalante [site officiel]
    Date de publication : 20 juin 2019 (2018 en VO)
    Récompenses : Prix Hugo du meilleur roman court 2019, Prix Locus du meilleur roman court 2019

    Synopsis : Les SecUnits se moquent pas mal des actualités. Même après avoir piraté mon module superviseur et débloqué mes accès, je n’y ai jamais prêté grande attention. D’abord, parce que les téléchargements de contenu multimédia risquent moins de déclencher les alarmes éventuelles des réseaux locaux et satellitaires, mais surtout, parce que les informations sont d’un ennui mortel et que je me fiche éperdument des querelles entre humains tant que je n’ai pas 1) à y mettre un terme, 2) à nettoyer après eux.
    Où AssaSynth se fait passer pour un humain augmenté et embaucher comme consultant de sécurité auprès de trois scientifiques en litige avec leur employeur…
    Entre voyage dans la galaxie et exploration de mine abandonnée, Schémas artificiels sonde davantage la conscience émergente du narrateur. Ses relations avec d’autres intelligences artificielles dessinent une fresque de personnages non-humains d’une grande profondeur, rappelant le cycle de « La Culture » de Iain Banks. Et à se mettre au service d’humains, AssaSynth découvre à quel point il est délicat de ne pas s’attacher émotionnellement à ceux qu’on protège.

    Les humains, souvent inattentifs, ont beau rater nombre de petits détails, me voir déployer des canons à énergie de mes avant-bras leur mettrait sans doute la puce à l’oreille.

    La série de l’AssaSynth, robot mercenaire à apparence humaine, se poursuit avec une autre novella : Schémas artificiels. Martha Wells, toujours publiée par les éditions L’Atalante en France, approfondit la psychologie de son personnage un brin particulier.

  • Les affamés

    Les affamés

    Titre : Les affamés
    Auteur : Silène Edgard
    Éditeur : J’ai lu (Nouveaux millénaires)
    Date de publication : 2019

    Synopsis : Auteur à succès, Charles noie son ennui dans l’alcool, le tabac, la bonne chère et les conquêtes faciles. Un style de vie proscrit depuis que les Lois de la Santé ont mis le pays au régime sec : travail et nourriture saine pour tous, sport obligatoire et interdiction formelle de nuire à sa santé. Mais Charles est adulé par les foules, alors on le laisse faire… jusqu’au jour où un politicien aux dents longues décide de censurer la production littéraire. Commence alors pour l’écrivain une descente aux enfers qui lui donnera à voir l’envers du décor de cette société prétendument idéale.

     

  • Nécropolitains

    Nécropolitains

    Répliques

    Titre : Nécropolitains
    Auteur : Rodolphe Casso
    Éditeur : Critic (Hors Collection)
    Date de publication : 3 octobre 2019

    Synopsis : « On ne sait absolument pas à qui vous aurez affaire. Vous pouvez aussi bien tomber sur des Prix Nobel de la paix que sur une bande de réducteurs de têtes. »
    Paris, un an après l’apocalypse zombie.
    Depuis la base souterraine de Taverny, où vit reclus et impuissant ce qui reste de l’armée régulière, le capitaine Franck Masson est envoyé en mission diplomatique au cœur de la capitale pour établir le contact avec plusieurs poches de survivants. Dans une Ville lumière en lambeaux, investie par les morts-vivants et les bêtes sauvages, le soldat part en quête des derniers sursauts de l’humanité, de Dieu et de la France.
    De buttes en îles, de parcs en souterrains, de chemins de fer en canaux, sa traversée lui apprendra par dessus tout que l’Homme, même après la fin du monde, demeure un spécimen bien difficile à cerner.

    — Hé, capitaine Masson, c’est quoi ton prénom, au fait ?
    — Franck.
    — Pas pour longtemps.
    — Qu’est-ce que tu veux dire ?
    — Billecoq va t’en trouver un autre. C’est comme ça, ici.
    — Heureusement, Jean-Benoît et Marie-Philippe sont déjà pris, gloussa Franck.
    Son compagnon de chambrée se gaussa avec lui dans l’obscurité.
    — Et toi, comment tu t’appelais avant de devenir Jean-Marie ?
    — Je m’appelle vraiment Jean-Marie.
    — Sans blague ?
    — Sans blague.

    Après PariZ, Rodolphe Casso, journaliste à Écran total, remet le couvert du roman post-apo mettant en scène des morts-vivants avec Nécropolitains, à nouveau chez les éditions Critic. Il s’agit d’une suite tout à fait indépendante de PariZ, un an après les événements de l’apocalypse zombie en plein Paris : ici, avec Nécropolitains, nous ne suivons plus des clochards qui se débrouillent, mais un capitaine de l’armée française en mission commandée, en trois temps, trois lieux symboliques, trois ambiances.

  • L’enfance attribuée

    Titre : L’enfance attribuée
    Auteur : David Marusek
    Éditeur : Le Bélial (collection Une Heure Lumière)
    Date de publication : 2019 (août)

    Synopsis : En cette fin de siècle surpeuplée, quand les traitements anti-vieillissements rendent chaque individu virtuellement immortel, avoir un enfant relève du luxe le plus extrême. Sam Harger, artiste spécialisé en design intérieur, ne s’attendait pas à tant de bonne fortune lorsqu’il rencontra l’ambitieuse Eleanor Starke. Couler le parfait amour, puis obtenir l’autorisation d’avoir un bébé… une chance inouïe pour le couple, qui ne cache pas son bonheur. Mais dans ce monde surveillé à l’extrême, dominé par l’informatique et les intelligences artificielles, est-on jamais à l’abri des bugs ?

     

  • Lumières noires

    Titre : Lumières noires
    Nouvelles : Ceux qui restent et qui luttent ; Grandeur naissante ; La sorcière de la terre rouge ; L’alchimista ; Le moteur à effluent ; Nuages dragons ; La Fille de Troie ; Major de promotion ; Le remplaçant du conteur ; Les épouses du ciel ; Les Évaluateurs ; Vigilambule ; La danseuse de l’ascenseur ; Cuisine des mémoires ; Avide de pierre ; Les berges de la Lex ; Le narcomencien ; Henosis ; Trop d’hiers, manque de demains ; MétrO ; Probabilités non nulles ; Pécheurs, saints, spectres et dragons – la cité engloutie sous les eaux
    Auteur : N. K. Jemisin
    Éditeur : Nouveaux millénaires (J’ai lu)
    Date de publication : 2019

    Synopsis : À La Nouvelle-Orléans, des dragons hantent les rues inondées après le passage de Katrina ; dans les États esclavagistes du Sud, une mère noire tente de sauver sa fille d’impossibles promesses ; tandis que, dans cette autre réalité, les monstres et les héros créés par l’humanité survivent à la mort de celle-ci, mais pour combien de temps encore, et dans quel but ? Recueil de nouvelles sombres et engagées, Lumières noires donne à voir notre société contemporaine à travers le prisme d’une myriade de miroirs déformants mais terriblement réels.

     

    Cette fois j’ai vérifié. La ligne K n’existe plus depuis 88. D’ailleurs elle n’est jamais passée par là. A mon avis, il me surveillait, tu vois ? En fait je crois qu’ils me surveillent tous. Les métros disparus qui n’existent plus. A mon avis, ils n’ont jamais vraiment cessé de circuler. Je veux dire, tous les jours, il y a quelqu’un, quelque part, pour se tromper en disant « Prenez le 1/9 » au lieu de juste le 1 ; ou le T en pensant au V… Et puis tous ces gens qui regardent les tunnels déserts, persuadés qu’ils vont voir quelque chose alors qu’il n’y a rien. Peut-être qu’elles se disent qu’on a encore besoin d’elles. Peut-être qu’elles restent là, à attendre qu’on les appelle.

  • L'Examen

    L’Examen (nouvelle)

    L'Examen

    Titre : L’Examen (The Test)
    Auteur : Richard Matheson
    Éditeur : Le Passager clandestin (Dyschroniques) [site officiel]
    Date de publication : 21 novembre 2019 (1954 en VO)

    Synopsis : Que diriez-vous si votre père, comme toutes les personnes de plus de 60 ans, devait passer régulièrement un test qui détermine si sa vie offre encore quelque intérêt pour la communauté ? En 2003, dans une société régie par la productivité, les personnes âgées ne peuvent être un « poids » pour les actifs. Aussi, passé un certain âge, chacun est contraint par la loi de passer un examen pour évaluer ses aptitudes intellectuelles et physiques et dont le résultat déterminera la suite de son existence… À l’heure où nos sociétés occidentales contemporaines sont confrontées au vieillissement de la population et à la « gestion » des personnes non autonomes, il est urgent de relire Richard Matheson et sa vision des dérives d’une société gouvernée par l’utilitarisme économique qui peine de plus en plus à cohabiter avec ses aînés.

    Si seulement il pouvait oublier le passé et prendre son père pour ce qu’il était à présent : un vieillard impotent, radoteur, qui leur gâchait la vie. Mais il était difficile d’oublier combien il avait aimé et respecté son père, difficile d’oublier les randonnées dans la campagne, les parties de pêche, les longues conversations le soir venu et toutes les joies qu’ils avaient partagées.
    Voilà pourquoi il n’avait jamais eu le courage de signer la demande. Il ne s’agissait que de remplir un formulaire, d’une procédure des plus simples, beaucoup plus simple que d’attendre le retour de cet examen tous les cinq ans. Mais cela aurait signifié l’arrêt de mort de son père, le droit pour l’État de se débarrasser de lui comme d’un déchet. Il ne pourrait jamais s’y résoudre.

    On découvre (ou redécouvre) parfois des textes oubliés ou passés inaperçus ; c’est le cas ici de L’Examen, de Richard Matheson, réédité chez Le Passager clandestin.

  • AssaSynth 1

    Journal d’un AssaSynth, tome 1 : Défaillances systèmes

    AssaSynth 1

    Titre : Défaillances systèmes
    Cycle/Série : Journal d’un AssaSynth, tome 1 (The MurderBot Diairies)
    Auteur : Martha Wells
    Éditeur : L’Atalante [site officiel]
    Date de publication : 25 avril 2019 (2017 en VO)

    Synopsis : « J’aurais pu faire un carnage dès l’instant où j’ai piraté mon module superviseur ; en tout cas, si je n’avais pas découvert un accès au bouquet de chaînes de divertissement relayées par les satellites de la compagnie. 35 000 heures plus tard, aucun meurtre à signaler, mais, à vue de nez, un peu moins de 35 000 heures de films, de séries, de lectures, de jeux et de musique consommés. Comme impitoyable machine à tuer, on peut difficilement faire pire. »
    Et quand notre androïde de sécurité met au jour un complot visant à éliminer les clients qu’il est censé protéger, il ne recule ni devant le sabotage ni devant l’assassinat ; il s’interpose même face au danger, quitte à y laisser des morceaux.

    Je ne sais pas m’y prendre avec les vrais humains, d’accord ? Ça n’a rien à voir avec mon module superviseur piraté (je ne suis pas paranoïaque), ni même avec eux ; c’est moi. Je suis un effroyable AssaSynth, on le sait tous, et ça rend tout le monde nerveux, ce qui me stresse encore plus. D’autant que, si je ne porte pas mon armure, c’est parce que je suis mal en point ; imaginez qu’un de mes composants biologiques se détache et s’éclate par terre. Personne n’a envie de voir ça.

    Exceptionnellement, les éditions L’Atalante publient une novella en grand format, il s’agit de Défaillances systèmes, de Martha Wells, autrice de nombreuses fois éditée par eux par le passé.

  • Acadie

    Acadie

    Acadie

    Titre : Acadie
    Auteur : Dave Hutchinson
    Éditeur : Le Bélial’ (Une Heure-Lumière) [site officiel]
    Date de publication : 29 août 2019 (2017 en VO)

    Synopsis : Il y a la Colonie, une constellation d’habitats spatiaux cachée au sein d’un système stellaire isolé et sans intérêt. Et puis il y a Duke, le Président de ladite Colonie, élu au poste car il était précisément le type qui le désirait le moins. Essentiellement honorifique, le job s’avère toutefois offrir certains avantages. En temps normal… Car voilà qu’une sonde terrienne franchit les limites du système. La pire des nouvelles au regard des membres de la Colonies, eux qui, sous la houlette d’Isabel Potter, généticienne de légende, ont élaboré une utopie contrainte de fuir l’autorité du Berceau depuis plus de cinq siècles. Or, en ce qui concerne le viol des strictes lois bioéthiques terriennes, il n’existe aucune prescription, et la Colonie n’encourt rien moins que l’annihilation. Sauf à ce que Duke, contre toute attente, ne se révèle l’homme de la situation…

    La Colonie ne possède pas de gouvernement en tant que tel. Chaque habitat élit annuellement le représentant d’une sorte de vague corps consultatif dont le but est de s’assurer que la machine fonctionne sans heurts. D’après le principe voulant qu’on ne peut décemment pas confier le pouvoir politique aux personnes qui le recherchent, les seuls membres admis au sein de ce collège sont ceux qui ne désirent absolument pas en faire partie. Comme ça vaut pour à peu près tout le monde, les deux ou trois mois précédant les élections voient généralement s’orchestrer une avalanche de campagnes guignolesques à l’enthousiasme suffisant pour disqualifier le moindre candidat. J’ai moi-même mené de belles campagnes par le passé, et j’ai longtemps réussi à esquiver le tir, mais je me trouvais hors-système lors du dernier suffrage, occupé à ramener quelqu’un jusqu’à Nova California. Les autres y ont vu le signe d’un désintérêt envers la politique, et à mon retour, j’ai découvert que non seulement j’avais été élu, mais que les sales fourbes avaient interprété mon absence comme la preuve que je n’en avais vraiment rien à battre, aussi m’avaient-ils carrément nommé Président.

    Nouvel opus de la collection Une Heure-Lumière et forcément de l’attente pour découvrir un texte habile, ici de Dave Hutchinson paru fin août 2019 chez Le Bélial’, cet « Acadie » a été nommé au prix Locus 2017.