Science-Fiction

Le Choix

Le Choix

Titre : Le Choix (The Choice)
Auteur : Paul J. McAuley
Éditeur : Le Bélial’ (Une Heure-Lumière) [site officiel]
Date de publication : 11 février 2016 (2011 en VO)
Récompenses : Prix Theodore Sturgeon 2012

Synopsis : Ils sont amis depuis toujours, ils ont seize ans ou presque. Damian vit et travaille avec son père, éleveur de crevettes et cogneur d’enfants. Lucas s’occupe de sa mère, ancienne passionaria d’un mouvement écologiste radical clouée au lit par la maladie dans la caravane familiale. Le monde est en proie à un bouleversement écologique majeur — une montée des eaux dramatique et une élévation de la température moyenne considérable. Au cœur du Norfolk noyé sous les flots et écrasé de chaleur, la rumeur se répand : un Dragon est tombé du ciel non loin des côtes. Damian et Lucas, sur leur petit voilier, entreprennent le périlleux voyage en quête du mystérieux artefact extraterrestre, avec en tête un espoir secret : décrocher la clé des étoiles…
Biologiste de formation (spécialisé en botanique), Paul James McAuley est né à Stroud, en Angleterre, en 1955. Il est l’auteur de plus d’une vingtaine de romans, principalement dans le champ science-fictif, mais aussi dans celui du techno-thriller. Ses récits, dont beaucoup sont disponibles en français, lui ont entre autres valu les prix Philip K. Dick, Arthur C. Clarke, ou encore le prestigieux Sidewise, voué à l’uchronie. Paul J. McAuley vit à Londres.
Bibliocosme Note 3.5

« E.T. go home.
— Comment ça ?
— C’est ce qu’on écrivait partout, à l’époque. Y compris en lettres de trente mètres de haut sur la piste principale de l’aéroport de Luton. On a aussi creusé des fossés de la forme des lettres, dans les South Downs, on les a remplis de gazole auquel on a mis le feu. Ça se voyait de l’espace. Histoire de faire savoir aux inhumains qu’ils n’étaient pas les bienvenus… Que nous n’avions pas besoin d’eux. »

Autre opus de la collection Une Heure-Lumière des éditions Le Bélial’, Le Choix est une novella britannique de Paul J. McAuley ayant reçu le prix Theodore Sturgeon 2012 ; dark SF et anticipation apocalyptique sont au programme.

Deux ados sont dans un bateau

Davantage que dans un roman, la force d’une nouvelle ou d’une novella doit déjà se trouver dans les tout premiers mots. C’est le cas ici où, dès les premiers paragraphes, la situation est rapidement posée. Ainsi, Damian vient chercher Lucas pour partir en vadrouiller : un Dragon s’est échoué non loin de là ! Tous deux sont des adolescents plutôt indépendants, vivant chacun avec leur seul parent restant. Damian vit avec un père qui peut être violent et Lucas vit avec sa mère qui dépend de lui après une vie longtemps passée dans un militantisme qui l’a usée. Ces précisions sont importantes, car ce sont ces interactions qui sont amenées à se tendre dans le contexte science-fictif proposé par l’auteur.

Un monde d’anticipation réaliste

L’auteur met en scène un petit bout de l’Angleterre côtière qui, comme le reste de la planète, subit les graves conséquences environnementales après différents événements d’anticipation (clairement, cela se déroule dans un laps de temps très proche du nôtre). Nous sommes là dans un monde post-apocalyptique très intéressant où les Flots sont montés, montés après des désastres écologiques, où des mutations biologiques peuvent apparaître et où les extraterrestres sont présents, influençant de leur technologie le devenir de l’humanité. Le « Dragon » qui déclenche l’intrigue se révèle ainsi bien plus qu’une attraction ou qu’un bouleversement de l’environnement humain.

Un récit intimiste

L’organisation scénaristique de cette novella est intéressante, car la première partie s’appuie sur la complémentarité entre les deux adolescents, sur leur destin parallèle, destin notamment familial. Toutefois, suite à leur arrivée sur le lieu du crash dudit « Dragon », le récit se centre définitivement sur Lucas afin de suivre ses réactions et de comprendre ses décisions. Les possibilités sont intéressantes et fouillées au point qu’on peut se demander longtemps quel est ce fameux « choix » tant attendu qui mériterait une emphase particulière. La fin nous le dévoile, nous faisant comprendre que le but était ici de suivre la quête initiatique d’un adolescent passant douloureusement à l’âge adulte. Dans cette optique, l’auteur n’hésite pas à mettre l’anticipation apocalyptique au service d’une science-fiction intimiste et plutôt sombre.
Le Choix est donc une novella très intéressante, recelant un mystère qui a davantage des conséquences intimes, ce qui rend les personnages d’autant plus attachants.

Autres critiques : Belette (The Cannibal Lecteur) ; Blackwolf (Blog-O-Livre) ; Célindanaé (Au pays des Cave Trolls) ; Jean-Philippe Brun (L’Ours inculte) ; Lorhkan (Lorhkan et les mauvais genres) ; Lune (Un Papillon dans la Lune) ; Nicolas Winter (Just a Word) ; Ombrebones ; Ptitelfe (Le Blog de Ptitelfe) ; Samuel Ziterman (Lecture 42) ; Vil Faquin (La Faquinade) ; Yogo (Les Lectures du Maki)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.