-
La peste du léopard vert
Titre : La peste du léopard vert
Auteur : Walter Jon Williams
Éditeur : Le Bélial (collection Une Heure Lumière)
Date de publication : 2023Synopsis : Après avoir été un singe, Michelle est désormais une sirène planant sur les coraux micronésiens. Car ici, dans ce lointain futur où le travail, la famine et la mort ne sont plus que des reliques obscures, recombiner son génome pour adopter l’apparence et les aptitudes les plus diverses est monnaie courante. Longues ailes rétractiles et branchies, donc, pour Michelle, qui mène une existence paisible dans les îles Chelbacheb. Jusqu’à ce qu’elle entreprenne des recherches biographiques au sujet d’un certain Jonathan Terzian, philosophe et auteur de la révolutionnaire Théorie de la Corne d’abondance. Un homme disparu depuis des siècles, mais dont le destin semble lié à la première épidémie transgénique — la fameuse Peste du Léopard vert ayant pavé le chemin de ce futur inouï… Qu’est-il advenu de Terzian et de celle qui semblait être sa compagne ? Que postule sa théorie, et en quoi son héritage a-t-il façonné le monde de Michelle ? Le prix du savoir est parfois drastique. Nul doute que la sirène devra s’en acquitter…
Ce que je crains, c’est que lorsque la situation deviendra désespérée, nous ne soyons pas plus gentils que vos Soviétistes pour parvenir à nos fins. Nous veillerons à ce que le bas peuple fasse son boulot, même si nous devons en tuer une moitié pour convaincre l’autre que nous ne plaisantons pas. Le terme technique pour ça, c’est l’esclavage. Et si une personne d’ascendance africaine n’est pas sensible à ce problème potentiel, alors vous m’en voyez fort surpris.
-
Ou ce que vous voudrez
Titre : Ou ce que vous voudrez
Auteur : Jo Walton
Éditeur : Denoël
Date de publication : 2022 (septembre)Synopsis : À soixante-treize ans, Sylvia Harrison est une autrice à succès ayant déjà publié plus d’une trentaine de romans. Le prochain se déroulera à Thalia, une cité qui ressemble beaucoup à Florence et qu’elle a imaginée pour la trilogie qui a lancé sa carrière. Afin de nourrir son inspiration, elle se rend en Italie et va, une nouvelle fois, faire appel à lui. Lui ? Il apparaît dans presque tous ses romans. Il a été dragon, voleur, guerrier et même dieu. Il est celui grâce à qui Sylvia a créé ses personnages les plus marquants. Celui à qui elle parle en son for intérieur depuis des décennies. Celui qui l’a sauvée, qu’elle a chassé, qu’elle a accueilli de nouveau. Celui qui s’éteindra avec elle, lorsqu’elle décédera. S’éteindre ? Ça, il ne peut l’accepter.
-Dans le monde extérieur où je vis, il me faudra bien… mourir un jour ou l’autre.
-Quand ce jour-là arrivera, vais-je devoir mourir avec toi ?
-Tu survivras dans mes histoires, répond-elle sans trop de conviction.
-Alors invente-moi une nouvelle histoire, celle de tout ce que je suis. -
Zapping ciné décembre 2021 (bis)
Quatre films pour vous donner envie d’aller au chaud dans les salles obscures ce mois-ci !
-
Passé déterré
Titre : Passé déterré
Auteur : Clément Bouhélier
Éditeur : Critic
Date de publication : 2017 (octobre)Synopsis : Quelque part dans la campagne autour de Vernay, un car scolaire conduit par un chauffeur saoul s’écrase dans le fossé. Sept enfants périssent dans l’accident. Six ans plus tard, lorsque l’ancien conducteur du car est retrouvé assassiné chez lui, les souvenirs se réveillent. Marquée par la disparition de son fils, Estelle Baupin est aspirée dans le tourbillon de l’enquête. Elle comprend rapidement que des forces mystérieuses œuvrent dans l’ombre, bien décidées à faire payer les responsables du drame. Alors que les morts se multiplient, Estelle sait que pour les arrêter, elle doit découvrir le lourd secret qui pèse sur Vernay. Et faire face à son propre passé.
…
-
Les furtifs
Titre : Les furtifs
Auteur : Alain Damasio
Éditeur : La Volte
Date de publication : 2019 (avril)Synopsis : Ils sont là, parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de nos quotidiens. On les appelle les furtifs. Une légende ? Un fantasme ? Plutôt l’inverse : des êtres de chair et de sons, aux facultés inouïes de métamorphoses, qui nous ouvrent la possibilité précieuse, à nous autres humains, de renouer avec le vivant. En nous et hors de nous, sous toutes ses formes et de toutes nos forces. Dans nos villes privatisées et sentientes, où rien ne se perd, ils restent les seuls à ne pas laisser de traces. Nous, les citoyens-clients, la bague au doigt, couvés par nos Intelligences Amies, nous tissons la soie de nos cocons numériques en travaillant à designer un produit de très grande consommation : être soi. Dans ce capitalisme insidieux, à la misanthropie molle – féroce pour ceux qui s’en défient -, l’aliénation n’a même plus à être imposée, elle est devenue un « self-serf vice ». Et tu penses y échapper ?
A quoi tient une prise de conscience ? A quoi se joue un engagement politique ? Lorca pensait qu’il n’y avait pas de meilleure immersion que la lutte partagée. Rien de plus efficace que de participer à l’action pour lever toute réticence. Bien que je soupçonnasse maintenant qu’il avait voulu simplement en être. Et que j’en sois. Voulu que je voie de mes yeux ce qu’on faisait de cette ville, ce qu’était l’habitat princier d’un citoyen privilège. Afin qu’au delà et sans blabla, je saisisse, qui sait ? que cette brutalité économique n’avait rien d’une fatalité ? Qu’il « suffisait » au fond de se dresser contre ? Prendre sa part de l’orage, prendre place dans cette pluie ?
Quinze ans ont passé depuis la publication de « La Horde du Contrevent », véritable best-seller, et pourtant Alain Damasio dispose toujours d’une très forte popularité, au-delà même du cercle des lecteurs de science-fiction. Son prochain roman était donc attendu avec impatience et n’a pas manqué de susciter l’intérêt du public et de la presse (même généraliste, chose rarissime dès qu’il s’agit de « littérature de genre » !) qui s’accordent pour l’instant majoritairement à saluer la qualité de cette nouvelle œuvre.
-
Le chant du coucou
Titre : Le chant du coucou
Auteur : Frances Hardinge
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 2018 (mai)Synopsis : Quand Triss se réveille à la suite d’une noyade dont elle a réchappé, elle comprend que quelque chose ne tourne pas rond : elle est prise de fringales incoercibles, elle se réveille la nuit des brindilles dans les cheveux, et sa sœur a peur d’elle. Frances Hardinge écrit telle une des sorcières de Macbeth en train de danser autour du chaudron à potion. Dans Le chant du coucou, au lieu d’yeux de tritons et de pattes de grenouilles, il y a une petite fille mangeuse de poupées et un écran de cinéma avaleur de petite fille, mais le résultat final est le même : une mixture délicieusement sombre et dangereuse qui vous ensorcelle.
Nous vivions dans les régions reculées, au fond des forêts, dans les montagnes désolées, là où personne n’allait. Parce que personne ne connaissait ces pays. Des pays perdus. Qui ne figuraient sur aucune carte. Et… c’était ce qu’il nous fallait. Nous ne pouvons pas survivre là où règne la certitude, où tout est connu, cartographié, commenté, divisé en colonnes. La certitude nous empoisonne.
-
Faux-semblance
Titre : Faux-semblance
Nouvelles : Synesthésie ; Rudyard Kipling 2210 : Cauchemar d’enfants ; Une fille aux pieds nus
Auteur : Olivier Paquet
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 2017Synopsis : Nous recherchons les correspondances entre les univers… Quatre zones de conflit. Entre humains et extraterrestres ; entre mémoire et oubli ; entre adultes et enfants ; entre nature déchaînée et ce qu’il reste de la civilisation. Sous les cieux étrangers de galaxies lointaines, sur des champs de bataille envahis de cadavres, ou bien face à la vague qui a tout balayé, il faut imaginer de nouvelles façons d’aller plus loin. Même s’il faut achever de détruire pour renaître. Les personnages d’Olivier Paquet ne renoncent jamais. Ce sont avant tout des survivants, des héros abîmés qui tentent de redonner du sens à leur vie. Grâce à la catastrophe qui les a laissés nus, ils redécouvrent ce qu’ils sont. Et ils trouvent la force de tendre la main vers l’autre, l’étranger, pour ouvrir ensemble des portes. (Jean-Claude Dunyach)
Raconter, c’est flétrir.
-
Le Vieil homme et la guerre
Titre : Le Vieil homme et la guerre (Old Man’s War)
Cycle/Série : Le Vieil homme et la guerre, tome 1
Auteur : John Scalzi
Éditeur : L’Atalante (La Dentelle du Cygne) [site officiel] / Milady
Date de publication : janvier 2007, puis septembre 2016 en poche (2005 en VO)Synopsis : J’ai fait deux choses le jour de mes soixante-quinze ans : je suis allé sur la tombe de ma femme. Puis je me suis engagé.
À soixante-quinze ans, l’âge requis, John Perry n’est pas le seul à intégrer les Forces de défense coloniale, billet pour les étoiles, mais sans retour. Rien ne le retient plus sur Terre. Combien d’années peut-il espérer vivre ? S’engager, c’est protéger l’expansion de l’humanité dans la Galaxie, retrouver une seconde jeunesse et, à l’issue du service, obtenir le statut de colon sur une planète nouvelle. Mais qu’advient-il réellement de ces recrues ?
Dans la lignée de Starship Troopers de Robert Heinlein et de La guerre éternelle de Joe Haldeman, John Scalzi, pour son premier roman, a été finaliste du prix Hugo et a obtenu le prix Campbell du meilleur nouvel auteur de s.-f.
Quelqu’un d’autre a-t-il eu une surprise ?
— Cancer des poumons, dit Harry. Des petites taches.
— Kystes ovariens, ajouta Jesse.
Maggie renchérit.
— Arthrite rhumatoïde naissante, dit Alan.
— Cancer du testicule, annonçai-je.
Tous les hommes autour de la table sourcillèrent.
— Ouille, fit Thomas.
— On m’a dit que je vivrai.
— Oui, mais tu vas marcher penché.La traduction d’un titre peut parfois être lourde de sens : ici, le choix du Vieil homme et la guerre renvoie clairement à l’œuvre d’Ernest Hemingway où nous suivons un vieux marin en lutte ; de même, dans ce roman de John Scalzi, nous suivons un vieux guerrier en lutte, et c’est peu de le dire.
-
Ar-Men : L’Enfer des Enfers
Titre : Ar-Men : L’enfer des enfers
Scénariste et dessinateur : Emmanuel Lepage
Date de publication : 2017 (novembre)Synopsis : Au loin, au large de l’île de Sein, Ar-Men émerge des flots. Il est le phare le plus exposé et le plus difficile d’accès de Bretagne, c’est-à-dire du monde. On le surnomme « l’Enfer des enfers ». Germain en est l’un des gardiens. Il y a trouvé sa place exacte, emportant avec lui sa solitude et ses blessures. La porte du phare cède sous les coups de butoir de la mer en furie, et l’eau vient griffer le crépi de l’escalier. Sous le crépi, médusé, Germain découvre des mots, des phrases, une histoire. Un trésor.
Dans la nuit du 30 au 31 août 1881, le phare s’allume. Il aura fallu quinze ans de travail, deux cent quatre-vingt-quinze accostages, mille quatre cent vingt-et-une heures de travail… et un mort. Je deviens le gardien du rêve.
-
Paysage après la Bataille
Titre : Paysage après la Bataille
Auteur : Philippe de Pierpont
Dessinateur: Eric Lambé
Éditeur : Actes Sud et Frémok
Date de publication : Octobre 2016Synopsis : L’auto-radio passe Blackbird, Fanny roule vers son ultime refuge, un camping/caravaning sous la neige. Là, avec l’aide des derniers habitants du lieu, elle tentera de chasser ses oiseaux noirs et de soigner ses blessures.
Le Festival International de la Bande-Dessinée d’Angoulême 2017 à offert son 44ème Fauve d’Or aux deux auteurs belges Eric Lambé et Philippe de Pierpont pour leur quatrième collaboration autour de Paysage après la bataille, impressionnant pavé de plus de 400 pages. Il faut avouer que je ne savais guère à quoi m’attendre une fois décidé à prendre cet ouvrage à bras le corps. La couverture est pour beaucoup dans l’attrait que peut exercer ce livre. S’y trouve dépeinte une immense toile illustrant une bataille napoléonienne. Pourtant, il n’est nullement question du XIXème siècle ici.