Fantasy

Fable (nouvelle)

Fable Charles Yu

Titre : Fable (nouvelle)
Auteur : Charles Yu
Éditeur : Aux Forges de Vulcain (Fiction) [site officiel]
Date de publication : 2019 (2016 en VO)

Synopsis : En mai 2016, Charles Yu publie dans le New Yorker une courte nouvelle, Fable, où un psychiatre suggère à son patient de raconter sa vie sous la forme d’un récit de fantasy. L’homme se plie à l’exercice. Et Charles Yu rédige une des nouvelles les plus touchantes et fines qu’il vous sera donné de lire. Une nouvelle traduite par Aurélie Thiria-Meulemans et illustrée par Tom Gauld.
Cette nouvelle peut être lue en anglais sur le site du New Yorker. Sur ce site, vous trouverez aussi une version audio du texte, lu par Charles Yu lui-même. Cette nouvelle n’est pas en vente. Elle est disponible gratuitement en librairie (selon les stocks disponibles).

Dans un petit format, les éditions Aux Forges de Vulcain proposent à la lecture (non pas à la vente, mais comme outil promotionnel) la nouvelle « Fable », de Charles Yu, récit initialement paru dans le journal New Yorker le 23 mai 2016.

Contes enchâssés

Il était une fois un homme qui enchaînait les récits débutant par « il était une fois ». En effet, sa thérapeute l’enjoint à s’épancher sur ses problèmes en inventant des récits sous forme de contes ou de fables. Alors il s’épanche. Au départ, doucement, voire avec beaucoup de réticence, et finalement le récit s’allonge. Il raconte ses envies, ses regrets, ses souvenirs douloureux surtout. Il se met en scène dans un récit de plus en plus long, à la fois dans le fond et dans la forme. Ce sont bien des mini-contes qu’il compose, même avec difficulté, et le narrateur use de références fantasy pour se mettre en scène (sans pour autant être sûr qu’on soit réellement dans notre monde) : capable ni de porter les armes, ni d’avoir le courage d’affronter un dragon, il se cherche une voie, un métier suffisamment honnête, calme et rémunérateur, quelqu’un avec qui passer le temps, bref une vie simple.

Réflexion sur une vie

Grâce à ces quelques récits successifs, le lecteur découvre le véritable parcours et les réelles déceptions du narrateur. À force de recommencer son récit, le narrateur se livre et apprend à disséminer ses pensées dans les aventures non-héroïques de son protagoniste. La thérapeute l’écoute, le plus souvent dans un silence religieux, mais elle représente au fond le lecteur qui attend que le narrateur apprenne par lui-même à prendre du recul sur sa famille, ses métiers, son entourage. C’est un jeu de miroirs intéressant, car tout un chacun pourrait très bien imaginer un de ces récits pour mettre en scène ses pensées quotidiennes sur le bien-fondé de ses choix passés ou en cours.

Avec ses trente-deux pages vite lues, Fable est donc une nouvelle assez simple, mais très efficace et particulièrement touchante quand on se fond dans le personnage du narrateur qui nous repeint une vie pleine de regrets.

Autres critiques :

The Maki Project

Cette critique est la 27e de ma participation au Projet Maki 2020.

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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