Les Meurtres de Molly Southbourne
Titre : Les Meurtres de Molly Southbourne
Auteur : Tade Thompson
Éditeur : Le Bélial’ (Une Heure-Lumière) [site officiel]
Date de publication : 18 avril 2019 (2017 en VO)
Récompenses : Prix Nommo 2018 ; Prix Julia-Verlanger 2019
Synopsis : Molly est frappée par la pire des malédictions. Aussi les règles sont-elles simples, et ses parents les lui assènent depuis son plus jeune âge.
Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents.
Molly se les récite souvent. Quand elle s’ennuie, elle se surprend à les répéter sans l’avoir voulu… Et si elle ignore d’où lui vient cette terrible affliction, elle n’en connaît en revanche que trop le prix. Celui du sang.
Avant que Molly ait appris à parler, on ne lui avait dit qu’une chose : survis.
À l’annonce de la parution prochaine, courant 2020 en VF, de la novella La Survie de Molly Southbourne, il m’est apparu plus pressé de lire la novella qui la précède et qui date de 2017 : Les Meurtres de Molly Southbourne, de Tade Thompson dans la collection Une Heure-Lumière des éditions Le Bélial’, avec logiquement Jean-Daniel Brèque à la traduction et Aurélien Police à l’illustration.
Molly aux mille visages
Molly Southbourne est une héroïne particulière. Dès la première scène, on la découvre dans les yeux d’une personne qu’elle semble torturer et elle s’installe pour nous raconter son histoire atypique. En effet, depuis son plus jeune âge, Molly Southbourne souffre d’une pathologie étrange liée à son sang. Ses parents lui rabâchent chaque jour qu’elle ne doit pas se blesser ; que si c’est le cas, il faut détruire ses compresses ; que si elle ne le fait pas pour une quelconque raison et qu’elle trouve soit un trou soit une fille qui lui ressemble, il faut qu’elle coure. Enfance, école, université, premiers émois, tentations adolescentes… on visite l’existence de Molly Southbourne sous toutes les coutures pour découvrir quelle vie elle a dû mener, ainsi confrontée à un quotidien aussi cloisonné.
Lutter contre une violence quotidienne
Confronté à des apparitions le plus souvent agressives, Molly Southbourne a adopté une attitude très extrême. Tade Thompson nous décrit ici quasiment une « Dexter au féminin » : elle joue, elle expérimente, elle apprend l’art de tuer et de torturer sur ce qu’elle appelle « ses molly ». On comprend assez vite que l’héroïne, comme l’auteur, met à distance violence qui est finalement quotidienne et familière. L’horreur n’est même tant dans les détails apportés à la description de ces actes, mais plutôt dans le fait que l’héroïne s’y est tellement habituée que désormais elle le raconte avec une froideur extrême, comme si ça allait de soi. Malgré ce recul, Molly a probablement une limite à cette acceptation de la violence quotidienne, qui lui est également rappelée par la perte progressive de ce qu’elle a pu construire au fil du temps avec toutes les précautions nécessaires. Tout l’enjeu de cette novella est donc de trouver cette limite.
Les Meurtres de Molly Southbourne, c’est donc une novella efficace et prenante, dérangeante par moments, avec ce qu’il faut de malsain tout du long et de surprenant à la toute fin ; bref, une lecture à s’offrir avec plaisir ! Et vivement la suite de son histoire.
Autres critiques :
Aelinel (La Bibliothèque d’Aelinel)
Apophis (Le culte d’Apophis)
Baroona (233°C)
Blackwolf (Blog-O-livre)
Boudicca (Le Bibliocosme)
Célindanaé (Au pays des Cave Trolls)
Le Chroniqueur (Les Chroniques du Chroniqueur)
Elhyandra (Le monde d’Elhyandra)
Jean-Philippe Brun (L’Ours inculte)
Lutin82 (Albédo – Univers imaginaires)
Maëlle (La BiblioBlog de Maëlle)
Xapur (Les lectures de Xapur)
Cette critique est la 11e de ma participation au Projet Maki 2020.
6 commentaires
Célindanaé
La suite arrive bientôt, je l’ai commandé.
Dionysos
Yep ! ça ne tardera pas pour nous non plus, on fera sûrement une commande au moment du déconfinement (en 2023 donc^^).
belette2911
Oh, ça alors, tu n’avais pas lu les meurtres de Molly ? J’étais persuadée que c’était ici que j’avais puisée l’envie de le lire (une riche idée).
Puisque le premier tome m’avait plu, je pense lire la suite.
Dionysos
C’était Boudicca ! 😀
Je me suis permis d’en faire une 2e critique un peu plus tard.
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