Pax Germanica, tome 1 : Les âmes envolées
Titre : Les Âmes envolées
Cycle : Pax Germanica, tome 1
Auteur : Nicolas Le Breton
Éditeur : Les Moutons électriques (La Bibliothèque voltaïque)
Date de publication : 6 novembre 2014
Synopsis : L’automobile n’a jamais été inventée. On parcourt le monde en ballons, dirigeables et autres aérostats. En cette année 1912 monsieur Louis Lépine, préfet de Seine et père du célèbre concours, s’embarque dans une drôle d’affaire. Des morts qui s’animent et enlèvent de belles dames et de savants messieurs (ou l’inverse). Des moteurs étranges qui soufflent le feu et le froid. Des automates fous et des mécaniques hantées. Une conspiration qui éclaire sinistrement les enjeux secrets de la Première Guerre mondiale.
Dans une course de Paris aux Indes, de l’Himalaya aux champs de bataille d’Ypres, un roman échevelé, qui swingue comme les premières notes d’un jazz endiablé, qui gigue comme le pont du dirigeable dans la tempête, qui siffle de vapeur sous pression et chauffe comme une section de cuivres bien lubrifiée.
Les livres, après tout, sont comme les dirigeables : ils vous permettent de voyager et surtout, de se donner un autre point de vue sur le Monde. Non seulement un autre point de vue mais, ce qui est plus important encore : avec lenteur. La vie, irrémédiablement, nous file entre les doigts, et les actions nous absorbent tout entiers. Mais les livres, madame Blanchon, les livres ! Ils sont autant de portes sur la plus grande, j’allais dire l’unique liberté : celle de l’esprit ! Les mots, voyez-vsn sont la clef de la liberté. Derrière les mots, sont les définitions, et celles-ci délimitent plus que de simples concepts, elles forment la réalité que nous voyons, que nous sentons, que nous percevons. Les mots ouvrent sur d’autres portes que celles, directes, de nos sens. Étudier les langues étrangères, s’en pénétrer ; lire, écrire, étendre son vocabulaire, c’est dévorer plus de vie, comprendre plus profondément la mascarade ; c’est se libérer de ses passions rancies et se rapprocher de la Liberté dans le même mouvement.
Depuis le temps que je voulais attaquer ces Âmes envolées, offert par ma chère et tendre depuis plusieurs mois, c’est la nouvelle année qui m’a décidé. Les Âmes envolées sont le premier volume d’un diptyque écrit par le lyonnais Nicolas Le Breton chez Les Moutons électriques.
Un petit prologue nous lance directement dans l’action et le sujet de ce roman. 28 avril 1912, dans le ciel de Paris, Louis Lépine, préfet de police du département de la Seine (de Paris donc, si vous préférez), procède à l’arrestation de la fameuse « bande à Bonnot ». Les bandits meurent au cours de l’opération de police, mais leurs cadavres sont habilement subtilisés et emportés vers d’autres cieux. À partir de cette affaire normalement définitivement réglée, le débrouillard Louis Lépine va devoir sortir de sa retraite quatre ans plus tard, alors qu’une Guerre mondiale fait rage, que les Allemands semblent bien en avance du point de vue technologique, que des sociétés secrètes se font bizarrement jour, que d’éminents savants disparaissent et surtout que les morts reviennent à la vie pour son plus grand déplaisir ! Quel programme, me direz-vous.
Les âmes envolées, c’est ainsi un grand voyage des hauteurs de Paris à celles de l’Himalaya avec des incursions à Evian et au fin fond de l’Inde colonisée. À poursuivre des conspirateurs germanophiles sectaires, forcément il y a du grabuge à attendre et que ce soit dans les airs, au fond des mers ou, plus rarement, sur le plancher des vaches, l’action prime dans cette aventure aux accents verniens très largement assumés. Les péripéties s’enchaînent et les apparitions, vaporeuses ou non, de personnages historiques plus ou moins connus, le Tigre en tête (et d’ailleurs seulement cette partie !). Progressivement, les éléments d’une uchronie efficace sont convoqués et l’Histoire dévie vers un horizon inconnu de nos mémoires.
Pour le reste, autant le dire tout net, je n’ai malheureusement pas pu apprécier cette aventure à sa juste valeur, car la multiplication des coquilles, bien souvent toute bêtes (le manque d’accents sur les prépositions, des accords de verbes à revoir et surtout des petits mots oubliés), désorganise particulièrement le texte et donc la bonne tenue d’une lecture qui devrait se dérouler sans accroc. C’est vraiment dommage, car cette accumulation de coquilles m’a sorti du texte à intervalles réguliers, tout simplement. En revanche, je ne peux que saluer (une nouvelle fois, tant j’adore ce qu’il fait chez cet éditeur) le travail de Melchior Ascaride pour la couverture ; c’est vraiment ce qui nous happe directement vers le mystère et la découverte !
Les Âmes envolées composent donc un bon roman d’aventure steampunk, avec de bonnes idées uchroniques et quelques personnages historiques qu’il est intéressant de re-découvrir.
Voir aussi : Tome 2
Autres critiques :
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