Fantasy

Rois du monde, tome 2 : Chasse royale (partie 1)

Chasse royale

Titre : Chasse royale
Cycle : Rois du monde, tome 2
Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Éditeur : Les Moutons Électriques
Date de publication : 2015 (mai)

Synopsis : Voici neuf ans que le haut roi Ambigat m’a admis à la cour du Gué d’Avara. Voici neuf ans que j’ai trouvé ma place parmi les héros biturige. Toutefois, quoiqu’il demeure redoutable, le souverain vieillit. Sa force vitale s’épuise et les royaumes de la Celtique déclinent. Nos troupeaux sont malades. Nos blés pourrissent sur pied. Les jeunes fils du souverain meurent… La disette et le mécontentement grondent au sein des tribus. Si les dieux se sont détournés du haut roi, que feront les chefs des nations clientes ? Certains ne rêvent-ils pas de renverser Ambigat, de s’emparer du pouvoir, de restaurer la prospérité ? Et moi, Bellovèse ! Moi qu’Ambigat a jadis privé de son père et de son royaume ! Moi qu’Ambigat a naguère voué à la mort ! Moi qu’Ambigat a fini par admettre parmi les siens ! Quel parti épouserai-je ? Deviendrai-je un chasseur de roi ? Ou serai-je le jeune roi traqué par la meute ?

Note 4.5
 
Coup de coeur

Car c’est la guerre qui se rue derrière le cerf. Cette fringale carnassière pousse sur ses voies les pires tueurs du Gué d’Avara. Coude à coude se pressent des vieux et des jeunes, des gros et des maigres, des vifs et des forts. Mais tous, nous arborons la prestance tape-à–l’œil des guerriers. Les fibules qui accrochent nos sayons, les torques qui ceignent nos cous, les bracelets qui galbent nos muscles valent plus que dix vies d’hommes : ils publient notre mépris du danger. Des tatouages bleus s’enroulent sur nos bras et cyanosent nos mufles ; sabrés qui sur la joue, qui sur le nez, qui dans l’orbite par de méchantes balafres, nos faciès de guède et de coutures grimacent la cruauté.

 

C’est une lourde tâche que celle qui incombe au Grec venu réclamer l’hospitalité de Bellovèse car c’est à lui qu’il revient d’écouter le récit de la vie du grand héros afin d’empêcher que son nom ne sombre dans l’oubli. Après avoir évoqué la défaite de son père et ses conséquences pour sa famille ainsi qu’une partie de son enfance et ses premiers faits d’armes, Bellovèse entame ici sa seconde nuit de narration. Si la précédente levait le voile sur plusieurs années de l’existence du protagoniste, notre héros choisit cette fois de se focaliser sur seulement deux jours de sa vie. Mais deux jours ô combien éprouvants et déterminants pour la suite de son existence. Plusieurs années ont passé depuis sa réconciliation avec son oncle et la fin de son exil et on découvre un Bellovèse plus âgé, plus charismatique et surtout plus sage qu’auparavant. Le voici désormais marié, père de deux filles et guerrier respecté ayant gagné sa place parmi les redoutables héros formants la garde rapprochée du haut-roi. Seulement la révolte commence à gronder au sein des royaumes celtes : les récoltes se font de moins en moins abondantes, des maladies frappent le bétail et beaucoup sont ceux qui blâment Ambigat pour cela. C’est au cours du banquet célébré à Autricon à l’occasion de l’arrivée de l’été que la situation va toutefois vraiment basculer tandis que les échos d’une guerre passée se font de nouveau entendre.

Bien qu’initialement prévu comme un deuxième tome à part entière, « Chasse royale » n’est au final qu’une première partie et se termine donc de manière assez abrupte. Jean-Philippe Jaworski réussit malgré tout son pari et nous offre un second opus à mon sens largement supérieur au premier car beaucoup plus épique. La colère, l’épuisement, la nervosité, l’excitation précédant le combat…, autant de sentiments émanant de ces guerriers livrant ici un combat désespéré et que l’auteur parvient à transmettre à son lecteur au moyen de scènes de combat d’une grande intensité. Les intrigues politiques occupent également une place plus importante dans le récit et on suit avec intérêt l’évolution des relations entretenues par tous ces hommes comptant parmi les plus redoutables et les plus influents du monde celte. La puissance du roman tient cela dit avant tout à l’ambiance dont il est imprégné. Que ce soit par le biais des décors, du comportement des personnages ou encore des précisions apportées concernant telles coutumes ou traditions, Jean-Philippe Jaworski parvient l’espace de trois cent pages à véritablement nous faire basculer dans le mode de pensée celte. L’existence de magie, d’esprits ou de divinités capables d’interférer dans la vie des mortels semble alors on ne peut plus naturelle et on ne doute pas une seule seconde avoir eu affaire au dieu Cernnunos ou au maître des forêts et non à des êtres ordinaires.

 

Une première partie alléchante mettant en scène un bref mais déterminant moment de la vie de Bellovèse qui se fait plus attachant et plus profond que dans le précédent opus. On attend maintenant avec beaucoup d’impatience de découvrir le sort que connaîtra le héros et surtout le camp pour lequel il choisira de combattre dans la terrible guerre qui s’annonce…

Voir aussi : Tome 1 ; Tome 2 (partie 2) ; Tome 2 (partie 3) ; Tome 2 (partie 4)

Autres critiques : Arakasi (Scrogneugneu de scrogneugneu !) ; Gromovar (Quoi de Neuf sur ma Pile ?) ; Jean-Philippe Brun (L’ours inculte) ; Nébal (Welcome to Nebalia)

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

2 commentaires

  • Lupa

    Encore une énorme tentation pour moi !!! Cet auteur n’en finit pas de m’interpeller, et je me demande ce que j’attends pour le sortir de ma monstrueuse PAL ^^ Merci 🙂

    • Boudicca

      C’est un auteur que j’ai découvert il n’y a pas si longtemps et que j’apprécie de plus en plus à chaque nouveau roman. Bonne lecture à toi 😉

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