Batman, tome 4 : L’An Zéro, 1ère partie
Titre : L’An Zéro, 1ère partie
Série : Batman, tome 4
Scénaristes : Scott Snyder et James Tynion IV
Dessinateur : Greg Capullo, Rafael Albuquerque et Andy Clarke
Éditeur : Urban Comics (DC Renaissance)
Date de publication : 3 octobre 2014 (2014 en VO chez DC Comics)
Synopsis : Il y a cinq ans, Bruce Wayne, jusqu’alors porté disparu, est revenu à Gotham, bien décidé à mener une guerre au crime. Mais le poids de son héritage le pèse, et son plus grand adversaire ne sera pas le Red Hood et son gang mais bel et bien une nouvelle menace issue des Entreprises Wayne !
Mener une croisade à Gotham, c’est se condamner à une vie de solitude.
Il est clair que le run de Scott Snyder sur la série principale Batman cultive les extrêmes. Après avoir refondu l’origine historique de la ville et de la famille Wayne, puis avoir fait revenir en grandes pompes macabres le Joker, le scénariste de la série-phare de DC Comics attaque, dans ce quatrième tome, l’arc dénommé « L’An Zéro ». Toutefois, nous n’avons là que la première partie car cet arc fut particulièrement longuet, au point de durer sur plus d’une année en version originale.
Batman, depuis 2010, est toujours dirigé par le désormais traditionnel duo composé de Scott Snyder et de Greg Capullo, avec ici des histoires complémentaires (des back-ups si vous préférez) signés James Tynion IV (proche ami de Scott Snyder) et Andy Clarke (dont j’apprécie vraiment le dessin), sachant que ceux-ci composent des épisodes largement nécessaires en termes de continuité pour le Bat-verse.
L’arc « L’An Zéro » part d’un constat simple, d’où découle toute l’histoire : « Batman : Année Un » de Frank Miller était parfait, mais il date d’il y a trop longtemps (juste le milieu des années 1980, mais c’est sûrement déjà trop quand on imagine que les lecteurs ne sont pas capables de le relire aujourd’hui) pour cimenter un public d’aujourd’hui. C’est pourquoi, Scott Snyder, dans sa volonté perpétuelle de marquer à jamais l’histoire de Batman, va nous narrer ses propres origines du personnage. Il est clair que celui-ci en a profondément besoin quand on sait combien l’univers des New 52 (débuté en 2011) a condensé en trop peu de temps un trop grand nombre de faits marquants dans une Gotham engoncée dans les guerres de super-vilains à répétition. Scott Snyder nous livre-t-il un scénario qui résout ces problèmes ? Clairement, non. En tentant de replacer l’arrivée de Bruce Wayne dans une Gotham en proie aux pires mafias, en incorporant d’ores et déjà un possible Joker au sein du fameux gang des Red Hood (au passage, le scénariste ne brille carrément pas par son originalité, mais il sait écrire, alors même si c’est mécanique ça passe pour beaucoup de personnes) et en immisçant une vague « menace suprême » que nous ne voyons pas du tout du tout venir (non, du tout !), Scott Snyder lasse plus qu’il ne fascine. La lecture est-elle désagréable ? Parfois. Est-elle enrichissante ? Pas vraiment.
Du côté du dessin, Greg Capullo nous offre encore et toujours son trait caractéristique qui met parfaitement en valeur les paysages de Gotham sans pour autant donner à chacun des personnages une identité propre, puisqu’il est encore possible de confondre Bruce Wayne avec plusieurs personnages, d’un peu tous les âges. En revanche, son Batman rajeuni pour l’occasion est encore une fois prenant, charismatique et imposant malgré ses gadgets.
Le grand écart constant au sein de chacune des caractéristiques de ce comics rend l’ouverture de « L’An Zéro » plutôt poussive et pourrait indiquer la porte de sortie à certains lecteurs assidus dont je fais partie. La deuxième partie arrive très vite en VF, ce ne peut être qu’un bien pour ne pas rester sur une telle impression.
Voir aussi : Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 5
Autres critiques : Comics Batman, Yaneck Chareyre (Chroniques de l’Invisible) et Yann Tilleul (Sin City)
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