La voie du sabre, tome 1 : Les cendres de l’enfance
Titre : Les cendres de l’enfance
Série : La voie du sabre, tome 1
Scénariste : Mathieu Mariolle
Dessinateurs : Federico Ferniani, Mikaël Bourgouin et Yann Tisseron
Éditeur : Glénat
Date de publication : 2013
Synopsis : La vie du jeune Mikédi, fils du chef de guerre Nakamura, est bouleversée lorsque débarque dans la forteresse où il vit un samouraï de légende, Miyamoto Musashi. Cet homme, puissant et repoussant à bien des égards, est pourtant le plus grand maître de sabre qu’ait connu l’Empire. Nakamura souhaite en faire son premier samouraï, mais Musashi préfère reprendre la route en prenant Mikédi comme élève. La Voie du Sabre ne s’offre néanmoins pas au premier venu, et auprès de Musashi l’apprentissage de Mikédi aura souvent un goût amer…
Confie-moi plutôt ton fils, il est vierge de toute mauvaise influence, son esprit est souple comme une herbe… Quinze années, vingt années, il me faudra bien cela pour vider sa tête complètement et lui enseigner la Voie du Sabre qui met dieux et femmes à genoux.
Presque dix ans après la parution du roman « La voie du sabre » du prolifique et talentueux auteur français Thomas Day, voilà que Glénat nous propose de (re)découvrir cette histoire par le biais de la bande dessinée. Avec ce premier tome intitulé « Les cendres de l’enfance », Mathieu Mariolle et Federico Ferniani se concentrent toutefois uniquement sur la première partie de l’initiation du jeune Mikédi auprès du grand samouraï Miyamoto Musashi, héros légendaire aujourd’hui encore réputé au Japon. Pour ceux qui auraient donc découvert l’univers de l’Empire des Quatre Poissons-Chats par le truchement du roman, il faudra donc attendre un peu pour pouvoir apprécier en image certaines des étapes les plus marquantes de la formation du narrateur telles que ses séjours au Palais des Saveurs, à la Pagode du Plaisir, ou encore à Edo, la capitale de l’Empire abritant le fameux Empereur-Dragon. Fort heureusement, le lecteur a déjà fort à faire avec la découverte des bases de cet univers et surtout des principaux personnages dont la complexité et l’ambiguïté est ici brillamment rendue.
Les amateurs du roman de Thomas Day (qui expose d’ailleurs sa satisfaction à l’égard de cette adaptation dans un sympathique avant-propos) ne manqueront ainsi pas d’être à nouveau séduits par ce Japon du XVIIIe réinventé dont il est plaisant de découvrir visuellement certains des éléments les plus originaux tels que les îles de Kido, le dragon d’eau sculpté à la pointe du katana de Musashi, et bien sûr les légendaires monstres de Shô, probablement la plus belle réussite de ce premier volume. Il est également sympathique de retrouver certains des dialogues les plus savoureux du roman qui sont ici retranscrits quasiment tel quel. Les lecteurs totalement étrangers à cet univers devraient toutefois eux-aussi apprécier cet album, que ce soit grâce au soin apporté à l’histoire ou à la beauté des graphismes (à noter que les passages consacrés à la narration des légendes du Daïsho Papillon et de l’encre de Shô sont d’ailleurs l’œuvre de deux autres dessinateurs, Mikaël Bourgouin et Yann Tisseron, tous deux aussi talentueux que Federico Ferniani).
Au final, ce premier volume de « La voie du sabre » se révèle être une bande dessinée remarquable tant par la qualité de ses dessins que celle de son adaptation. C’est avec beaucoup d’impatience que j’attends la sortie du deuxième album, « Les braises de l’enseignement », dont je ne doute pas qu’il se montre lui aussi à la hauteur.
Voir aussi : Tome 2 ; Les romans (tome 1 et tome 2)
Autres critiques : Apophis (Le culte d’Apophis)