Lore
Titre : Lore
Auteur : Alexandra Bracken
Éditeur : De Saxus / J’ai lu
Date de publication : 2021 / 2023
Synopsis : Tous les sept ans, pendant sept jours, les dieux de l’Olympe descendent sur Terre et perdent momentanément leur immortalité. La chasse est ouverte : celui qui tue un dieu s’approprie ses pouvoirs et sa place aux cieux. Lore, dernière survivante de la maison de Persée, a tourné le dos à ces jeux cruels et tente désormais de vivre une existence anonyme à New York. Mais son passé et son héritage la rattrapent le soir où elle trouve Athéna, mourante, sur le pas de sa porte…
…
Une chasse aux divinités grecques dans le New York moderne…
New York. De nos jours. Lore, une jeune femme d’une vingtaine d’années à priori tout à fait ordinaire, se prépare à replonger dans sa douloureuse histoire familiale. Devenue orpheline très jeune suite au décès de ses parents mais aussi des ses plus jeunes sœurs, cette dernière appréhende de plus en plus le retour de l’Agôn, un événement ayant lieu tous les sept ans et dont on comprend qu’il est intimement lié à son deuil. L’Agôn ? Une sorte de chasse aux divinités, puisqu’il s’agit d’une période au cours de laquelle les dieux et déesses de la mythologie grecque se réincarnent en mortels et deviennent par conséquent vulnérables. Des hommes et des femmes issus des plus grandes lignées de héros antiques ont quant à eux été formés depuis des siècles pour traquer et venir à bout de ces êtres mystiques totalement intouchables en dehors de cette courte période. Il faut dire que la récompense pour le tueur est alléchante puisque, à la mort de la divinité occise, son meurtrier récupère aussitôt ses pouvoirs ainsi que sa place dans le panthéon. Lore, elle, est héritière de Persée, le fameux vainqueur du combat contre Méduse, mais elle est désormais la dernière de sa lignée et compte bien ne plus jamais se mêler des affaires des dieux et des héros. Seulement, le terrain de jeu choisi pour la chasse de cette année se déroule dans sa ville, ce qui, inévitablement, va l’obliger à recroiser certaines figures oubliées de son passé, pour le meilleur comme pour le pire. D’ailleurs, la voilà qui retrouve le soir même une déesse à l’agonie sur le pas de sa porte… Voilà pour le scénario de base qui, en ce qui me concerne, me paraissait plutôt alléchant. Certes, on est immédiatement tenté de penser à « Percy Jackson », mais j’avais plutôt en tête des références comme le très bon « Vegas mytho » de Christophe Lambert ou encore la série des « Lasser » de Philippe Ward et Sylvie Miller (en plus sérieux peut être). Il se trouve que j’aurais du me méfier et que le présent roman tient plus de la première œuvre que des autres puisqu’on a affaire à une sorte de « Percy Jackson » au féminin version young adult, avec donc un peu plus de baston et surtout une grande importance accordée à la vie sentimentale de l’héroïne.
… dont on peine à venir à bout
Le roman est long (près de sept cents pages), et s’il serait exagéré de dire que l’on s’ennuie d’un bout à l’autre il faut tout de même reconnaître que l’intrigue ne décolle jamais véritablement. Les rebondissements quoique nombreux, sont aisément prévisibles et ne relancent que mollement l’intérêt du lecteur qui se lasse vite de cette succession de courses poursuites / combats / réunion d’équipe. Les personnages sont stéréotypés au possible (et par conséquent peu convaincants) et aucun de possède de véritable profondeur. Le summum est atteint avec Castor, ami d’enfance de l’héroïne, beau gosse peu sûr de lui et torturé avec lequel elle va évidemment jouer au chat et à la souris tout au long du roman, s’ébaubissant régulièrement de sa parfaite musculature et de son petit côté mystérieux. Au secours ! Le style est quant à lui passe-partout mais difficile de ne pas remarquer la pauvreté des dialogues qui alternent entre vannes creuses et remarques naïves. Le seul intérêt pour le lecteur réside dans les références mythologiques abondantes, même s’il s’agit de connaissances très basiques et que les amateurs de mythes grecs n’apprendront par conséquent pas grande chose. Tout juste éprouve-t-on une légère curiosité à apprendre quel dieu a été replacé par qui, et de quelle manière, ce qui ne pèse malheureusement pas bien lourd. Enfin, le choix de replacer des figures mythiques antiques dans un décor contemporain aurait pu inciter l’autrice à une modernisation de ces personnages archétypaux, ou du moins à une réflexion sur la vision du monde que leur modèle laisse entrevoir. Or ce n’est jamais le cas, à l’exception d’un seul passage intéressant mais trop bref qui pointe du doigt le biais sexiste des mythes grecs et questionne le choix d’Athéna de ne consacrer que des héros masculins quand les femmes, même innocentes et fortes, sont cruellement punies par elle (le cas de Méduse étant l’exemple le plus flagrant). Cela mis à part, les dieux et déesses mis en scène se révèlent aussi creux que les autres personnages, voir même davantage dans le sens où l’autrice ne se donne même pas la peine de les caractériser un minimum, leur nom devant manifestement suffire.
Alexandra Bracken signe avec « Lore » un roman young adult bourré d’action qui met en scène le combat ritualisé ayant lieu régulièrement à notre époque entre les divinités de la mythologie grecque et les descendants des grands héros grecs. Le résultat est malheureusement très décevant, la faute à une intrigue manquant de surprise, des personnages creux, et des dialogues peu percutants qui émoussent progressivement l’intérêt du lecteur.
Autres critiques : ?
4 commentaires
Ma Lecturothèque
Bon, j’en avais le sentiment malgré les retours positifs que j’en lisais mais maintenant, c’est clair et net, je passe mon tour. Merci pour ton retour !
Boudicca
Je t’en prie 😉
Micha
Ah quel dommage ! Le pitch semblait vraiment super intéressant !
Boudicca
Oui c’est ce qui m’avait attirée mais le récit n’est vraiment pas à la hauteur, c’est dommage 🙁