Haut-Royaume, tome 5 : L’émissaire
Titre : L’émissaire
Cycle/Série : Haut-Royaume, tome 5
Auteur : Pierre Pevel
Éditeur : Bragelonne
Date de publication : 2021 (décembre)
Synopsis : Après de longues années de conflit, la Guerre des Trois Princes continue de déchirer le Haut-Royaume. À la tête des armées royales, le prince Alan est cependant sur le point de triompher tandis que le prince Yrdel, héritier légitime, s’est replié sur ses terres et se prépare au pire. Yrdel charge alors Lorn, l’un de ses rares fidèles, d’une mission de la dernière chance : tout faire pour obtenir le secours de la puissante cité d’Arcante. Mais Lorn n’en a pas fini avec sa propre destinée, ni avec son passé qui le rattrape alors que, dans les Royaumes Infernaux, le Dragon de la Destruction prépare sa vengeance. Une nouvelle Guerre des Ténèbres s’annonce.
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Le Haut-Royaume en proie à la guerre civile
« Haut-Royaume » est une série au long cours entamée il y a maintenant près de dix ans par Pierre Pevel, auteur de fantasy parmi les plus populaires de la scène littéraire française. « L’émissaire » est le cinquième tome de cette saga qui met en scène les aventures de Lorn, un guerrier commandant une troupe de soldats d’élite au service de la royauté, la Garde d’Onyx. Tombé en disgrâce et rongé par l’obscure, une substance magique qui corrompt tous ceux qu’elle touche, ce dernier va finir par être rappelé par la couronne alors que les menaces qui pèsent sur le royaume n’ont jamais été aussi grandes. Inspirée des romans de cape et d’épées, et notamment des « Trois mousquetaires » ou du « Comte de Monte Cristo » de Dumas, la série enchaîne péripéties sur péripéties et se consacre à la fois au parcours mouvementé de son héros mais aussi aux bouleversements qui agitent le royaume, en proie à la guerre civile et menacé par l’un de ses puissants voisins. [Attention, si vous n’avez pas encore eu l’occasion de lire les quatre précédents volumes de la série, je vous incite à vous rendre directement au paragraphe suivant au risque de vous voir « divulgâcher » une partie de l’intrigue.] On retrouve Lorn aux côtés du prince Yrdel, héritier du royaume mais dont la légitimité a été contestée par son frère Aldéran, ancien ami d’enfance du héros. Rien d’autre que la haine n’unit pourtant désormais les deux hommes qui se retrouvent donc dans deux camps différents. Bien qu’ayant de meilleures prétentions sur le trône, Yrdel se retrouve affaibli et en manque d’alliés, au point d’avoir du se retrancher dans les montagnes avec ce qu’il reste de ses fidèles. Mais Lorn n’a pas dit son dernier mot et, avec l’aide de ses compagnons, il entend bien faire pencher la balance du côté de son protéger, et convaincre de vieilles connaissances de rejoindre son camp. Après un quatrième tome clairement transitionnel et visant à laisser le personnage panser ses blessures suite au terrible drame l’ayant frappé à la fin du troisième opus, l’intrigue repart ici sur les chapeaux de roue. Longtemps délaissée, la politique du royaume occupe à nouveau le coeur du récit, avec tout ce que cela implique en terme de rebondissements.
Un feuilleton prenant mais qui commence à lasser
Cela ne surprendra personne : Pierre Pevel fait du Pierre Pevel. L’intrigue est rythmée, les retournements de situation s’enchaînant à une vitesse folle et donnant à la série ce petit côté feuilletonnant qu’on apprécie tant. Seulement nous en sommes désormais à cinq tomes, et il faut bien admettre que l’on tourne un peu en rond. Les rebondissements, quoique toujours bienvenus, commencent à devenir répétitifs, l’auteur usant constamment des mêmes ressorts dramatiques : un combat visiblement perdu d’avance, des hommes courageux qui défient les pronostics, et l’arrivée in-extremis de secours qui viennent renverser la bataille. Cela fait déjà plusieurs fois que cette technique est utilisée dans la série, mais là elle est carrément utilisée plusieurs fois dans le même tome, ce qui commence franchement à devenir lassant. A cela s’ajoute le fait que, une poignée de fidèles du héros mis à part, les figurants tombent comme des mouches, ce qui entretient l’idée que le héros et ses compagnons sont de toute façon invincibles et qu’il ne pourra jamais rien leur arriver de grave. Lorn est pour sa part un personnage difficile à cerner et, si l’on pouvait mettre sur le compte du mal magique qui le rongeait sa froideur et son arrogance passées, l’excuse n’est désormais plus valable. On peut également reprocher à l’auteur le traitement de ses personnages féminins qui continuent à n’être caractérisées que par leur physique (toujours avenant, vous vous en doutez) et à se contenter le plus souvent d’un rôle très marginal. Cela fait beaucoup de bémols, et pourtant force est de reconnaître que la magie opère encore. Oui, certaines manies de l’auteur agacent. Oui, l’intrigue se montre répétitive et patine depuis plusieurs tomes. Mais on prend tout de même du plaisir à lire ces grands exploits menés par seulement une poignée d’individus là où une armée entière n’aurait pas réussi. On prend plaisir à suivre les retournements d’alliances et les complots que fomentent les personnages de l’un ou l’autre des deux camps. Et, surtout, on prend plaisir à lire des scènes de combats épiques qui nous donnent l’impression de faire partie d’une formidable aventure.
« L’émissaire » est le cinquième tome de la série « Haut-Royaume » et on y retrouve aussi bien ce qui fait le charme des romans de Pierre Pevel que ce qui peut agacer chez lui. Le roman est ainsi rythmé, bourré de rebondissements et de scènes d’action bien écrites. Mais on peut aussi lui reprocher son caractère répétitif, ainsi que le manque de sympathie que l’on éprouve à l’encontre du héros ou encore le traitement gênant réservé aux personnages féminins. Pour résumer, ce n’est clairement pas la meilleure œuvre de l’auteur, mais on est tout de même bien tenté de lire la suite.
Voir aussi : Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 4
Autres critiques : ?
Un commentaire
Célinedanaë
J’ai arrêté après le tome 3 je crois pour les raisons que tu donnes à la fin justement.
Pourtant j’avais beaucoup aimé les 2 premiers tomes et le personnage de Lorn. C’est dommage vraiment