Divers "transcatégoriques"

Festival Étonnants Voyageurs 2019 : L’heure du bilan !

Ce week-end avait lieu à Saint-Malo la 30e édition du festival des Étonnants Voyageurs auquel nous nous rendons depuis des années avec grand plaisir, tant pour la beauté du cadre que pour la qualité de la programmation. Petit changement cette année due à la rénovation du palais du grand large (qui accueille d’ordinaire une partie des rencontres et expositions du festival) : l’installation sur les quais des « Magic Mirrors », deux énormes chapiteaux bien connus des lecteurs fréquentant le festival des Imaginales d’Épinal et dans lesquels se sont déroulés tout au long du week-end les grands débats et le café littéraire. Les autres rencontres ont eu lieu dans les endroits habituels : l’école nationale supérieure maritime et sa chapelle (reconvertie pour l’occasion en « Maison de l’imaginaire »), le théâtre Chateaubriand, l’hôtel Le nouveau monde, le cinéma Vauban ou encore la médiathèque de la Grande Passerelle.

Les invités « imaginaire »

En ce qui concerne l’imaginaire, du beau monde était, comme chaque année, au rendez-vous. Côté SF, la présence d’Alain Damasio (« Les furtifs ») a évidemment fait sensation, mais on peut également mentionner celle de Jean-Claude Dunyach (venu présenter son tout nouveau « Trois hourras pour Lady Evangeline » chez L’Atlante), mais aussi de Christian Léourier, Victor Fleury ou encore Hervé Jubert. Côté fantasy, on a pu retrouver avec grand plaisir certains auteurs de chez Critic (Lionel Davoust, Estelle Faye, Julien Heylbroek ou encore Camille Leboulanger), ainsi que Patrick Dewdney, Silène Edgar et Sandrine Alexie. L’invité le plus attendu n’était toutefois pas un auteur mais un illustrateur : Alan Lee, à qui on doit la plupart des dessins illustrant les œuvres de Tolkien et qui fut, avec John Howe, directeur artistique sur les films de Peter Jackson se déroulant en Terre du Milieu.

Rencontre avec Alan Lee…

Comme chaque année il a fallu faire des choix difficiles entre plusieurs rencontres qui nous paraissaient intéressantes. La plus marquante restera sans aucun doute celle consacrée à Alain Lee, interviewé pour l’occasion par Pierre Krause du site internet Babelio. Pendant près d’une heure, l’artiste est revenu sur son parcours, sa rencontre avec les œuvres et l’univers de Tolkien et surtout son travail pour illustrer la Terre du Milieu. Outre la superbe édition réalisée à l’occasion du centenaire de la parution du « Seigneur des anneaux », on lui doit également les illustrations des trois grands contes réédités récemment par les éditions Christian Bourgois : « Les enfants de Hurin », « Beren et Luthien » et « La chute de Gondolin ». Alan Lee est évidemment revenu sur toutes ces oeuvres, tout en abordant également son travail sur les films de Peter Jackson, mais aussi ses influences (tant en terme d’artistes que de paysages) ou encore sa technique. Passionnant !

… et Alain Damasio

La seconde rencontre la plus marquante aura été celle d’Alain Damasio, animée par Jean-Claude Dunyach. Face à l’affluence de spectateurs qui n’ont pas tous pu rentrer dans la salle, celui-ci a eu la gentillesse de sortir au bout d’une demi-heure afin de poursuivre la rencontre dehors : l’occasion de partager un moment convivial avec l’auteur qui a répondu avec bonne humeur aux nombreuses questions des lecteurs présents. L’essentiel de la discussion a évidemment porté sur son dernier roman, « Les furtifs », dans lequel il imagine un futur proche où les dérives du libéralisme actuel ont été poussées encore plus loin et dans lequel un petit groupe de personnages tente de renouer avec un mode de vie et une manière de pensée détachés du capitalisme. L’auteur est aussi revenu sur une possible suite de « La horde du Contrevent », celle-ci ayant été pensée à l’origine comme un diptyque (ce deuxième tome n’est pas du tout prévu dans l’immédiat mais il est intéressant de savoir que l’essentiel de l’intrigue est déjà posé).

Les prix du festival

Cette année, le Prix Ouest France des Étonnants Voyageurs a été attribué à Anaïs Llobet pour « Des hommes couleur de ciel », roman dans lequel la jeune autrice aborde le sujet des homosexuels en Tchétchénie. Le Grand Prix de l’Imaginaire a pour sa part été remporté par Patrick Dewdney pour « L’enfant de poussière », premier tome du « Cycle de Syffe » qui a déjà reçu plusieurs récompenses (dont le Prix imaginaire de la 25e Heure du livre du Mans auquel nous nous faisons un plaisir Dionysos et moi de participer). Côté littérature étrangère, c’est Ben Winters qui a remporté la palme avec « Underground airlines » paru chez ActuSF, tandis que Nicolas Fructus raflait celle du meilleur graphisme pour son travail sur « La quête onirique de Velitt Boe » de Kij Johnson paru chez Le Bélial’.

Les achats imaginaires…

En terme d’achat Dionysos et moi avons été plutôt raisonnables tandis que Carre beaucoup moins ! De mon côté, j’ai cédé pour le cinquième et dernier tome des aventures de Lasser, détective des dieux de Philippe Ward et Sylvie Miller (« Trahison en terres celtes »), puis, au retour du festival, par l’anthologie des Imaginales 2019 (« Natures ») ainsi que par « L’héritage de Richelieu » (reprise par Philippe Auribeau de l’univers des « Lames du cardinal » de Pierre Pevel). Dionysos s’est pour sa part laissé tenté par le troisième tome des « Dieux sauvages » de Lionel Davoust, ainsi que par le premier roman de Camille Leboulanger (« Enfin la nuit »). Belle petite surprise supplémentaire : l’intégrale du « Cycle de Mithra » de Rachel Tanner nous attendait dans la boîte aux lettres à notre retour (merci aux éditions Mnémos !).

… et littérature « blanche »

Côté littérature « blanche », Carre a fait une petit razzia avec un peu moins de dix livres au compteur (il faut dire aussi que c’était son anniversaire !) : « J’entends des regards que vous croyez muets » d’Arnaud Cathrine, « Les femmes de Heart Spring Moutain » de Robin MacArthur, « Une amie de la famille » de Jean-Marie Laclavetine, « La route de Lafayette » de James Kelman, « Les dieux de Howl Moutain » de Taylor Brown, « Le diable en personne » de Peter Faris, « Sans lendemain » de Hinkson, « Sauvage » de Jamey Bradbury, « Des hommes couleur de ciel » d’Anaïs Llobet.

Encore une belle édition qui s’achève pour le festival des Étonnants Voyageurs qui parvient, d’année en année, à séduire toujours autant de visiteurs aussi bien grâce à la qualité de ses invités et de ses expositions, qu’à la diversité de ses rencontres et projections. Sans oublier bien sûr le cadre inégalable de la ville de Saint-Malo !

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

7 commentaires

  • frey jean pierre

    bonjour
    je lis vos commentaires régulièrement a chaque fois que mon agrégateur me le signale
    a propos d’étonnants voyageurs de saint malo remarquable
    pourquoi classer en blanche des auteurs comme hinkson faris ou encore Bradbury pour vos achats c est
    quand meme du noir
    moi j étais au « goeland masqué » festival du polar au sud de la bretagne a penmarc’h
    tiens hinkson était présent
    amitiés
    jean pierre frey

    • Boudicca

      Vous avez raison, c’est vrai que j’aurais du titrer « blanche et polar » : je ne connais pas du tout ce type de littérature et j’ai donc généralisé à tort 🙂

  • Aelinel Ymladris

    J’ai visité la ville de St Malo, l’année dernière et j’ai adoré! Hâte d’avoir ton avis sur le Cycle de Mithra. J’ai vu l’auteur en conférence lors des Imaginales et je l’ai trouvée très intéressante.

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