Fantasy

Sangre, tome 1 : Sangre, la survivante

Titre : Sangre, La Survivante
Série : Sangre, tome 1
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur: Adrien Floch
Coloriste: Claude Guth
Éditeur : Soleil
Date de publication : 19 octobre 2016

Synopsis : Sangre, petite fille, voit sa famille massacrée et sa mère enlevée par la compagnie des Sombres Écumeurs. Seule survivante, elle grandit dans une institution où on lui apprend à maîtriser un pouvoir qui lui permet de figer le temps quelques secondes, avant de poursuivre son éducation à l’école de la rue.

Trempe la lame dans le sang rouge, lèche les flammes, plus rien ne bouge.
Egorge, étrangle, étripe!
Saigne les âmes, écoute les cris, les gorges brâment, et toi tu ris…

Christophe Arleston, papa des mondes de Troy et d’Ithaq compte parmi les trop rares auteurs contemporains qui ont parfaitement réussi sur le long terme dans la bande-dessinée aujourd’hui. Depuis 1994, les divers univers imaginés par cet auteur ont été déclinés sous de multiples formes. La fin de l’année 2016 voit s’ouvrir une nouvelle saga de fantasy, Sangre, du nom de l’héroïne. Comme le nom du personnage peut le laisser penser, Sangre nous emporte dans une histoire plus sombre qu’à l’accoutumée.

La vengeance est en effet ici le maître mot. Alors que les beaux jours reviennent sur les campagnes de Gouspagne, une caravane défile vers la commerçante cité d’Ovraches. En son sein, la famille de Sangre, la petite jeunette blonde (allez savoir pourquoi, elle me fait penser à une des filles des Totally Spies), entend vendre son vin aux plus hautes castes de la cité. C’est sans compter sur l’attaque des Ecumeurs, huit pillards et assassins, qui, du haut de leurs drapaces, fondent sur la caravane et la massacre en fredonnant une sinistre rengaine. Sa famille devant ses yeux massacrée, Sangre en sort à jamais marquée par un handicapant bégaiement, mais surtout, assoiffée de vengeance. Cela n’est pas sans me rappeler les aventures d’Arya et de sa propresoif de vengeance dans Le Trône de Fer. S’en suivront huit tomes, consacrés chacun à l’élimination de l’un des tueurs. Recueillie dans un lieu dont l’ambiance rappelle légèrement Poudlard, la jeune Sangre se découvre un talent rare (pas d’Arleston sans magie) mais doit finalement prendre la fuite.

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Voilà en quelques lignes l’essentiel de ce premier tome pour vous décider ou non à tenter l’aventure. Cela peut semble être une masse d’informations conséquentes, certes. C’est ma foi parce que ce premier tome est justement très dense. Arleston doit en effet dans les mêmes pages souligner la cohérence de son nouvel univers (ce qu’il fait parfaitement), mais également introduire son personnage et le faire grandir de plusieurs années en quelques pages. Une partie de l’album se déroulant sous forme de retour en arrière, une ellipse conséquente permet de passer sous silence un long passage dans la maturation du personnage. La fluidité des dialogues en pâtit parfois, mais au moins le cadre est bien installé et la plongée dans l’action immédiate. Quelques clichés souvent propres à la fantasy (dans la BD au moins) sont à regretter néanmoins : sans trop d’intérêt par exemple la page où Sangre observe dans un miroir ses fesses cachées par un triangle de tissu minimaliste (autrement dit un string. Que fait-il là ?). Du voyeurisme un peu gratuit. Des moments qui, pour certains, ne sont pas non plus sans rappeler Cendrillon. Au bout de ces 54 premières pages, le constat s’impose. La trame est très classique mais accrocheuse, l’écriture des personnages un peu rapide pour le moment. Le lecteur se voit imposer un rythme très soutenu, qui se traduit d’ailleurs à l’image en une multitudes de petites cases. Ce qui n’empêche pas de belles choses.

Sangre n’est pas la première collaboration entre le « faiseur de mondes » (c’est ainsi qu’un immense panneau qualifiait Arleston à Angoulême) et Adrien Floch. Je suis assez partagé néanmoins quant à la mise en images de cet album. Pas sur la qualité du travail de dessin et de colorisation (l’oeuvre de Guth, à l’oeuvre sur Trolls deTroy) toutefois. Les cases les plus grandes donnent lieu à de très beaux paysages extérieurs qui bénéficient de somptueux éclairages. Les décors en intérieur, détaillés, ne sont pas sans rappeler, comme mentionnés plus haut, des lieux comme Poudlard dans leur ambiance. Les créatures croisées dans ce premier volume sont elles aussi très réussies… quand elles ont la chance de s’étendre sur des cases de belles dimensions. Le dessin donne en effet l’impression d’être parfois étouffé par le découpage de l’album. La cité par exemple, qui pourtant se voit attribuer une presque demi page au mieux, dont l’allure et les environnements sont superbes, auraient tant mérités une pleine page !

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La nouvelle saga de Christophe Arleston trouvera sans nul doute le succès qui en est attendu. Si ce premier tome fait le travail efficacement (introduire un univers, des personnages, une quête), cela se fait à mon sens au détriment du dessin et la fluidité de l’histoire. Il faut dire que l’univers qui se dessine ici promet de réserver encore de nombreuses richesses qui ne sont qu’à peine esquissées jusqu’ici.

Voir aussi : Tome 2

Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

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