Kushiel, tome 1 : La Marque
Titre : La Marque
Cycle : Kushiel, tome 1
Auteur : Jacqueline Carey
Éditeur : Bragelonne
Date de publication : 2008 (2001 pour la version originale)
Récompenses : Prix Locus 2002 (catégorie premier roman)
Synopsis : Phèdre nó Delaunay a été vendue par sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant. Habitant désormais la demeure d’un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l’histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout… les arts du plaisir. Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d’elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes. Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque. Or, lorsqu’elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d’Ange, elle n’a d’autre choix que de passer à l’action. Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d’embûches, qu’il lui faudra mener jusqu’au bout pour sauver son peuple.
Qui se soumet n’est pas toujours faible. Choisis tes victoires avec sagesse.
Voilà bien le contre-exemple parfait pour montrer que de la fantasy érotique est à valoriser quand c’est bien fait et qu’une couverture ne donne pas toujours l’ambiance du roman qu’elle illustre ! Avec le premier tome de Kushiel, il faut s’attendre à une aventure au long cours, mais de qualité.
La jeune et belle Phèdre vit dans une France et une Europe de l’ouest revisitées à base d’uchronies historiques et géographiques diverses ; celles-ci servent surtout à poser un contexte et à exploiter efficacement de bons moments historiques des grandes régions d’Europe de l’Ouest en partant du principe que le christianisme n’existe pas mais plutôt la religion d’Elua le Béni qui se fonde sur des principes relativement proches. Dans ce contexte, la jeune Phèdre a été achetée par un noble du nom de Delaunay qui va à la fois la former à l’art de l’espionnage et la révéler dans son rôle de servante du culte de Kushiel, c’est-à-dire qu’elle éprouve du plaisir dans la souffrance. Ce premier tome suit ainsi sa jeunesse, sa formation et l’élaboration laborieuse de sa « marque », signe progressif tatoué dans son dos qui signifie la progression de sa prostitution de luxe.
Malgré l’usage de scènes particulièrement suggestives voire décrites dans les moindres détails, Jacqueline Carey utilise un style très travaillé avec force métaphores filées si besoin et nombre d’images chatoyantes. Ce style est bien mis en valeur par une traduction particulièrement soignée (vocabulaire très riche, très précis et un art affirmé de la concordance des temps) : merci donc à Frédéric Le Berre. L’autrice appuie, qui plus est, son propos sur une évocation historique très intéressante ce qui permet une immersion progressive et captivante dans un monde qui se dévoile juste ce qu’il faut pour donner envie d’aller bien plus loin.
Déjà dans ce premier tome, la jeune Phèdre doit s’employer pour défendre le royaume où elle habite, car par l’intermédiaire de son « mentor-pygmalion », elle a eu accès à certaines informations sensibles sur des guerres et des trahisons à venir. Le cœur de cet opus réside alors dans l’aventure épique que l’héroïne subit et surmonte au prix de lourds sacrifices et d’importantes stratégies.
Même si la présentation de l’éditeur est très grandiloquente, il faut surtout accorder au premier tome de Kushiel un soin particulier apporté à ses personnages principaux et à l’univers qu’ils arpentent, une belle lecture en somme, en faisant fi des a-priori.
Autres critiques : Blogueuse Livresse (Livresse) ; Boudicca (Le Bibliocosme) ; DabYo (If is Dead), Gillossen (Elbakin) ; Jean-Philippe Brun (L’ours inculte) ; Vil Faquin (La Faquinade)
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Knit Ael
Une trilogie qui fait partie de mes chouchous. L’histoire époque est si captivante que le prétexte de la prostitution est mis de côté. J’ai plus qu’aimé cette histoire d’espionnage, de trahison, d’aventures teintée d’amour et de passion. Un must que je recommande vivement ! Et lire votre article me fait chaud au coeur car bien souvent ce roman est mis de côté à cause de la description de l’éditeur. Et pourtant il vaut vraiment le détour.
Dionysos
Bien résumé !
J’ai été guidé par ma chère et tendre pour passer le cap de la couverture, j’avoue^^
Lupa
Bel hommage à ce roman qui effectivement mérite davantage que ne laissent présager sa couverture et sa présentation ^^ Il faut vraiment aller au-delà car finalement les scènes érotiques ne sont pas du tout redondantes, et les émotions suscitées et remémorées sont plutôt de l’ordre de l’aventure épique ! Un très bon souvenir livresque en somme 😉
Dionysos
Oui, certains en font des tonnes sur les scènes de sexe de d’autres romans mièvres (qui a dit Cinquante Nuances… ? ^^), mais là au moins, c’est bien plus cru et surtout c’est utile à l’histoire.
belette2911
Son don, c’est le même que celui de Cartapus (Chantal Lauby) : « On me voit. On m’voit plus. On me voit. On m’voit plus. On m’voit plus. On m’voit un peu. On m’voit plus. » Je sors, mais avant, je note tout de même ce titre sur un coin de papier 😉
Dionysos
Son don serait plutôt : « On me frappe, je jouis. On ne me frappe plus, je ne jouis plus. » 😉
Lutin82
Ben comme quoi… je n’avais pas accroché à l’époque de sa sortie, et je n’en garde pas grand chose comme souvenir. Si je ne m’abuse, sa formation m’avait un peu soulée, mais à ce moment j’avais trop lu de livres similaires. Alors…
Dionysos
Ce n’est pas mon cas, j’avoue. 🙂
Lutin82
J’ai vu!
D’ailleurs, comme j’ai le tome 1, suite à ta critique je me demande si je ne vais pas le relire. Je ne devais pas être dans les bonnes dispositions d’esprit…
Dionysos
Il faut avouer qu’il est long alors si on décroche un peu, le volume peut décourager.