Je, François Villon, tome 1 : Mais où sont les neiges d’antan ?
Titre : Mais où sont les neiges d’antan ?
Série : Je, François Villon, tome 1
Scénariste : Luigi Critone
Dessinateur : Luigi Critone
Éditeur : Delcourt
Date de publication : 2011
Synopsis : Son père pendu, sa mère enterrée vivante, François Villon connaît les pires atrocités de la vie dès son plus jeune âge. Recueilli par le chanoine de Saint-Benoît, il est envoyé dans le meilleur collège de Paris. Mais à ses études, il préfère la poésie, l’hypocras et la fornication. Poète et ribaud à la fois, il commet tous les actes possibles, des plus sublimes aux plus abominables.
Je reconnais l’arbre dont je vois couler la sève,
Je reconnais quand tout se ressemble,
Je reconnais qui travaille et qui chôme,
Je reconnais tout sauf moi-même.Je reconnais l’éveil et le sommeil
Je reconnais la faute des bohèmes,
Je reconnais la puissance de Rome,
Je reconnais tout sauf moi-même.
Célèbre poète français du XVe siècle, François Villon est passé à la postérité aussi bien pour la qualité de ses écrits que pour sa personnalité atypique. Passé maître en l’art de duper son prochain, grand buveur, habitué des maisons closes, le poète apparaît dans la légende comme la figure même de l’artiste maudit et a laissé le souvenir d’un bon vivant menant une vie dévergondée. De quoi inspirer bien des auteurs ! Adapté du roman de Jean Teulé consacré à l’écrivain, ce premier tome s’attarde essentiellement sur l’enfance de Villon ainsi que sur sa vie d’étudiant indiscipliné à la faculté des Arts de Paris. L’ouvrage a été réalisé en collaboration avec l’auteur et est donc très fidèle au roman d’origine dont on retrouve non seulement les principales scènes mais aussi et surtout le ton plein d’ironie et les dialogues savoureux et souvent crus de Jean Teulé. La bande dessinée séduit donc aussi bien par son scénario que ses graphismes, tous deux assurés par Luigi Critone, ce à quoi il faut ajouter les nombreux extraits tirés des œuvres les plus célèbres de François Villon qui sont très appréciables et permettent d’avoir un bon aperçu de la qualité de la prose du jeune homme, ici remise dans son contexte.
L’essentiel de ce premier volume est dédié aux farces élaborées par le poète qui ne manque décidément pas d’idée quant il est question d’asticoter son monde. Subtiliser toutes les enseignes de la ville et les replacer au mauvais endroit (« Le trou de Margot » à l’endroit du collège de Navarre, pour vous donner un exemple), adopter le costume de la mort munie de sa faux, voler une borne et la retailler afin de lui donner une forme bien peu conventionnelle…, bref, François Villon a de l’imagination à revendre et entend bien la mettre au service de son plaisir! A son tuteur, un chanoine désolé de voir son protégé tourner si mal, qui lui demande de devenir enfin sérieux, le jeune homme répond « Je n’en ai pas la moindre envie ! ». Toutefois, comme souvent chez Jean Teulé, derrière l’humour se cache également le drame, et le moins que l’on puisse dire c’est que le petit François Villon aura eu son lot de malheurs (on prétend d’ailleurs que le jour de sa naissance coïnciderait avec celui de la mort de Jeanne d’Arc, funeste présage…). Le sort réservé à la mère du poète sans parler de la brutalité avec laquelle les forces de l’ordre repousseront les étudiants facétieux et le sort réservé à certains sont autant de scènes qui contribuent elles-aussi à assombrir un peu le portrait du jeune insouciant.
Un premier album prometteur consacré à la jeunesse du poète et aux événements marquants qui l’inspirèrent et forgèrent sa personnalité. Des dialogues bien tournés, un personnage attachant, des graphismes agréables…, voilà une adaptation réussie !
Aucun commentaire
Chauncey
Une bande-dessinée qui sera certainement utiles à tous les étudiants de licence de lettres pour faire connaissance de manière sympa avec un auteur vraiment récurrent !
Boudicca
Tout à fait 🙂
belette2911
J’avais entendu parler de François Fillion, mais pas de Villon 😆
Boudicca
Le second vaut pourtant plus le coup que le premier ;-p
belette2911
Ce n’est pas difficile de valoir plus le coup qu’un politicien ! Même un chien galeux et boiteux vaut plus le coup… 😛
Boudicca
Ça, je ne peux pas te donner tort ! 😉
belette2911
Mais on ne leur dira pas, ils comprendraient pas !