Thanos : La révélation de l’Infini
Titre : Thanos : La révélation de l’Infini (Thanos : The Infinity Revelation)
Scénariste et Dessinateur : Jim Starlin
Éditeur : Panini Comics (Graphic Novel) (fiche officielle)
Date de publication : 29 avril 2015 (2014 en VO chez Marvel Comics)
Synopsis : Depuis son retour, Thanos perçoit un déséquilibre dans l’univers. Le titan fou va alors se lancer dans une nouvelle quête aux côtés d’un de ses ennemis jurés : Adam Warlock. Sur sa route, il est confronté au Silver Surfer et aux plus grands héros de la galaxie. Une odyssée cosmique par le créateur du personnage, Jim Starlin.
Le mystique et le cosmique ont pour détestable habitude de communiquer dans un langage sibyllin qui leur est propre… et n’apportent aux chercheurs de vérité que des puzzles aux pièces manquantes et des tomes aux dernières pages arrachées. Quoi qu’il en soit, c’est un passe-temps ésotérique auquel je ne résiste pas.
Jim Starlin revient une énième fois à Thanos, un de ses personnages fétiches au sein de l’industrie des comics Marvel. Il est accompagné d’Andy Smith à l’encrage, mais se permet malgré tout d’à la fois scénariser et dessiner ce roman graphique que Marvel d’abord, mais Panini ensuite en version française, ont tenu à mettre en valeur dans un format volontairement plus classieux qu’un opus classique.
Que pouvait bien inventer Jim Starlin sur le personnage de Thanos après toutes les aventures dites « de l’Infini » ? Le Gant de l’Infini, La Guerre de l’Infini, La Croisade de l’Infini composaient une trilogie cohérente après la fameuse Quête de Thanos. Depuis quelques temps, la tentation de revenir sur ce personnage est grande et c’est dans ce contexte que ce roman graphique débarque, alors que le fameux Titan fou refait beaucoup parler de lui (notamment par l’Univers Cinématographique Marvel, évidemment).
Dès le départ, Thanos semble avoir d’ores et déjà tout vu dans l’Univers, et surtout tout vécu. Il a courtisé la Mort (l’entité) et il a réussi à la rejoindre un temps ; ressuscité, il a maintes fois asservi et détruit des mondes entiers, avec ou sans ses habituels gemmes de l’Infini ; conscient de ces pouvoirs infinis, il a tant et tant joué au chat et à la souris avec ses adversaires de toujours qu’il finit par les côtoyer presque comme de vieux amis. Or, il ressent un étrange déséquilibre dans l’univers ; entité surpuissante oblige, il se place, à juste titre, au-dessus du commun et peut percevoir des altérations de la réalité. C’est l’occasion pour lui de se lancer dans un road-trip et de revoir quelques têtes connues : sa bien-aimée la Mort, les habituels Gardiens de la Galaxie, le Surfeur d’Argent (le Silver Surfer) et même sa némésis Warlock, tout aussi perturbé que lui.
Jim Starlin connaît à n’en pas douter le personnage par cœur, et ce n’est pas forcément simple de débarquer sur ses pas sans tellement de repères auxquels s’accrocher. En effet, cette nouvelle quête de sens de la part du Titan fou nous emmène bien loin dans l’espace et dans sa tête ; nous sommes bien là dans une odyssée cosmique. Toutefois, nous sommes en droit de nous interroger sur le sens à donner à cette odyssée. Les indices sont nombreux sur les questions posées par Jim Starlin à son personnage. Ainsi, certains personnages sont volontairement dessinés différemment d’une case à l’autre ; on peut y voir une raison en fin de récit, mais c’est tout de même très ténu. De plus, la vision des personnages rencontrés s’altère suivant que nous voyons à travers les yeux de Thanos ou non. Enfin, le scénario et le dessin s’associent pour tenter de construire d’encore plus grandiose que ce que Jim Starlin avait déjà tenté : il redéfinit la réalité à grands coups de justifications omnipotentes ! C’est très perturbant, car cela débarque souvent de très très loin pour créer une nouvelle réalité en un rien de temps.
Bref, Thanos : La Révélation de l’Infini est un roman graphique qui se veut grandiose, mais qui est difficilement appréciable comme tel quand nous ne sommes pas conscients de tout ce qui tourne ou a pu tourner autour du personnage de Thanos depuis un temps certain.
Voir aussi :
Autres critiques : Vance (UMAC – Comics & Pop culture)