Haut-Royaume, tome 2 : L’héritier
Titre : L’héritier
Cycle : Haut-Royaume, tome 2
Auteur : Pierre Pevel
Éditeur : Bragelonne
Date de publication : 2014 (décembre)
Synopsis : Après les derniers événements qui ont déchiré le Haut-Royaume, le prince Alan a pris le commandement de la garde d Onyx, garante de l’autorité du souverain. Mais la reine, aussi ambitieuse qu’impitoyable, est bien décidée à gouverner à la place de son époux mourant. Menacé par la guerre civile et les luttes de pouvoir, le royaume se trouve plus divisé que jamais. Les desseins du Dragon du Destin sont obscurs, mais ils finissent toujours par s’accomplir
Il comprit qu’il assistait à la véritable naissance de la Garde d’Onyx. Ses hommes et lui avaient combattu et souffert sous une même bannière, et pouvaient désormais rendre hommage à leurs morts. Les loyautés des vrais soldats ne se forgent pas dans le sang qu’ils font couler mais dans celui qu’ils versent ensemble.
Le Haut-Royaume a rarement été aussi mal en point. Incertitude quant à qui succédera au roi à la santé et la popularité déclinantes, multiplication des rivalités entre les différents duchés, complots fomentés par des courtisans ambitieux et sans scrupules : rien ne va plus, et voilà que l’on apprend que le seul homme capable de changer la donne, le capitaine des célèbres Gardes d’Onyx, n’est malheureusement plus de ce monde. Ce second tome s’inscrit dans la droite lignée du premier, aussi si vous avez déjà été séduits par les aventures de Lorn Askarian, nul doute que vous tomberez à nouveau sous le charme de la plume de Pierre Pevel qui nous en dévoile ici un peu plus sur l’univers qu’il a bâti. On a donc affaire à un monde qui s’étoffe et qui gagne en densité à mesure que nous sont dévoilés de nouveaux territoires : la belle et fière cité d’Arcante, la région d’Ansgarn, très attachée aux traditions chevaleresques… On peut regretter à ce propos l’absence de carte, d’autant plus que les personnages sont amenés à voyager souvent et que de nombreuses intrigues se déroulent sur différents fronts.
En même temps que l’histoire du Haut-Royaume on découvre également bien sûr celle de la Garde d’Onyx, unité d’élite constituant le premier soutien du pouvoir royal et dont le lecteur a assisté à la progressive renaissance dans le premier tome. Si on en est pas encore à des hauts faits dignes de rester dans la légende, les prémices sont néanmoins bel et bien là. Le roman fait beaucoup penser de ce point de vue à l’une des précédentes trilogies de l’auteur, « Les lames du cardinal », elle-même fortement inspiré des « Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas. La plume de l’auteur sait d’ailleurs se faire toujours aussi inspirée lorsqu’il est question de mettre en scène des instants épiques soulignant le courage et la camaraderie unissant les différents membres de ce corps d’élite auquel on en vient à s’attacher. Les nombreux rebondissements liés à la nature même de cette Garde d’Onyx et à son commandement figurent d’ailleurs parmi les plus intéressants du roman.
Pour ce qui est du reste, l’intrigue suit son cours et, si l’auteur a parfois un peu trop tendance à s’éparpiller, c’est malgré tout avec plaisir et sans ennui aucun que l’on découvre le sort qui attend le Haut-Royaume. Davantage que dans le premier tome, on retrouve certains clichés propres au genre « fantasy » (une prophétie, un ancien artefact retrouvé, un roi et un royaume déclinants à la merci de toute une horde de comploteurs…) mais Pevel se fait assez malin pour éviter les gros écueils et ne commet pas l’erreur de tomber dans une lutte manichéenne des plus basiques. Le personnage de Lorn en est d’ailleurs la preuve. Pas de répit pour le premier chevalier du royaume que l’on découvre ici encore plus sombre et torturé que dans le premier volume. Il faut dire que les épreuves qui lui sont imposées, tant à l’échelle du royaume que sur un plan plus personnel, sont particulièrement éprouvantes et c’est avec tristesse que le lecteur assiste à la lutte désespérée de ce leader charismatique qui ne parvient pas à échapper à son destin.
Un second tome qui tient toutes ses promesses et lève un peu plus le voile sur la richesse de l’univers créé par Pierre Pevel. Comme toujours avec l’auteur, le roman se termine par différents coups de théâtre qui ne vous donneront qu’une envie : vous jeter dès que possible sur la suite. J’attends donc, moi aussi, avec impatience la suite des aventures de Lorn et des Gardes d’Onyx.
Voir aussi : Tome 1 ; Tome 3; Tome 4
Autres critiques : C’est pour ma culture ; Yann Blanchard (ActuSF)
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