Les Seigneurs de Bagdad
Titre : Les Seigneurs de bagdad (Pride of Baghdad)
Scénariste : Brian K. Vaughan
Dessinateur : Niko Henrichon
Éditeur : Urban Comics (Vertigo Deluxe)
Date de publication : 23 mars 2012 (2006 en VO chez DC Comics et son label Vertigo)
Synopsis : Bagdad, 2003 : quatre lions emprisonnés dans le zoo, sont libérés suite à un raid aérien de l’armée américaine. Un jeune mâle dominant, deux femelles de deux âges différents et un petit lionceau vont découvrir, en errant dans la ville dévastée, que cette liberté soudaine s’avère plus dangereuse que leur ancienne prison dorée.
– La liberté ne se donne pas. Elle se gagne.
– Oui, mais on dit autre chose. Le gibier qui t’es offert, tu le manges.
C’est l’histoiiiiiiiiiiiire de la vie ! Le cycle éterneeeeeeeel !… Et non ! Ce n’est pas Le Roi Lion, mais bien Les Seigneurs de Bagdad ici (Pride of Baghdad, en version originale) : une belle aventure léonine sur fond de guerre américaine en Irak.
J’ai sauté sur ce roman graphique dans la possible perspective de rencontrer Brian K. Vaughan au Salon du Livre de Paris et par une envie irrépressible de lire de nouveaux comics, et si possible en sortant un peu du monde des super-héros. L’auteur de Y, Le dernier homme et de Saga (phénomène de l’année 2012) s’inspire ici d’un fait réel : la courte errance de quatre lions libérés du zoo de Bagdad par les bombardements de 2003 par l’armée américaine. Le scénario est intéressant dans le sens où on nous sert une histoire en marge d’événements bien lourds au niveau actualité. Et pourtant, et pourtant… il y a sûrement plus à tirer de ce scénario simple au premier abord. En effet, attaque américaine sur Bagdad oblige, le rapport à l’américanisme est ici bien trouble et bien malin celui qui saura voir de quel côté se trouve vraiment Brian K. Vaughan. En forme de pamphlet libertaire, Les Seigneurs de Bagdad me semble assez confus au niveau de l’interprétation, mais l’enchaînement des actions, des rebondissements et des découvertes est captivant. Des dessins magnifiques accompagnent en plus le récit : Niko Henrichon alternent des teintes chaudes et réconfortantes avec des teintes sombres et choquantes pour peindre comme il convient une situation dantesque et violente.
Une bien belle découverte donc que ces Seigneurs de Bagdad qui inspire (au moins au premier abord) de beaux idéaux, même si l’américanisme est toujours tendancieux. Toutefois, ici au moins, la Nature est belle c’est certain (animaux, forêts, horizon), mais quand l’Homme passe, elle trépasse (chaque nouveau rebondissement est sur cette dynamique et la fin est le sommet de ce principe).
Pour tous les novices des comics, cette bande dessinée pourra servir d’introduction honnête aux techniques et références en vigueur dans ce genre de littérature. Le bon cadeau à faire donc !
Voir aussi : La critique de YvanTilleul (Sin City)