Le Tour en caravane : Seconde étape
Titre : Seconde étape
Série : La Tour en caravane
Scénariste et Dessinateur : Germain Boudier
Éditeur : Futuropolis (fiche officielle)
Date de publication : 9 avril 2010
Synopsis : Pour son premier album aux éditions Futuropolis, Germain Boudier s’inscrit dans la lignée des œuvres de Pascal Rabaté (Les petits ruisseaux…), du cinéma français des années 70 et de René Fallet (Les vieux de la vieille, La soupe au chou…). France profonde et dernier petit verre pour la route sont au rendez-vous de ce sympathique premier tome d’Un tour en caravane.
– Jean, leur vélo.
– On le garde. Ça leur fera les pieds.
– T’as jamais été jeune, Pierre.
– Si, justement. S’ils commencent comme ça à leur âge, ils finiront comme nous à notre âge. C’est pour leur bien et le mien aussi. Ils prennent pour Henri, ça me défoule.
Seconde étape de notre Tour en caravane, guidés par Germain Boudier et sur les traces du char Surseines, et en effet, ce deuxième volume est le dernier de ce diptyque dépaysant et vient conclure le périple de Jean, Pierre et Henri sur les routes du Tour.
Histoire de mettre un peu d’enjeu dans l’intrigue liée véritablement à la poursuite du Tour de France, se construit peu à peu l’importance pour le char de Surseines d’être élu « meilleur caravane du Tour ». Dans cette optique, la compétition avec ceux du PMU fait rage et les mauvais coups mènent la danse. La nature humaine n’est pas reluisante quand des enjeux publicitaires, financiers et surtout personnels viennent se mêler d’une manifestation théoriquement festive, voire ludique (qui n’a pas envie de s’amuser pendant trois semaines sur les chars de la caravane publicitaire de la plus grande manifestation du sport cycliste ?).
Pour autant, Germain Boudier nous garde toujours les pieds sur terre. On croise le mythique El Diablo, figure emblématique des bas-côtés du Tour de France ; on boit toujours autant de verres de vin, le picrate local de Suresnes ; on s’accroche toujours avec nos voisins, soit par amour, soit par ambition. Ce deuxième tome du diptyque permet surtout d’élaborer davantage de réflexions sur les personnages, après avoir posé le contexte général. Quels sont leurs projets de vie ? Comment utiliser cette expérience pour reprendre leur vie en main ? Chacun a ses problèmes et chacun envisage désormais une autre prote de sortie que de se la couler douce.
Avec simplicité et souci de sincérité, Germain Boudier réussit à nous dépeindre dans ce Tour en caravane une France concrète et abordable, loin du tumulte de la capitale, des hauts milieux et de la réussite toute faite. Il faut voir cette évocation comme une incitation à s’accrocher, à s’amuser autant qu’à se concentrer sur les choses importantes de la vie : en bref, vivre.
Voir aussi : Première étape