La Saga d’Oap Täo
Titre : La Saga d’Oap Täo
Cycle : La Saga d’Oap Täo : Intégrale (Rasalgethi, Apex (M57) et Bérénice) au sein des Chroniques des Nouveaux Mondes
Auteur : Jean-Marc Ligny
Éditeur : ActuSF
Date de publication : août 2014 (1990 pour les premières éditions chez Fleuve Noir)
Synopsis : Oap Täo, baroudeur de l’espace, va de mission en mission avec son vaisseau spatial, transportant des cargaisons pas toujours légales, se frottant aux autorités et se mettant dans des situations périlleuses. Personnage haut en couleur, plein d’un bagout délicieux, il revient entre deux voyages se poser quelques jours dans un bar de sa connaissance, perdu au fin fond de l’espace. Là l’attendent à sa grande surprise deux étudiants qui veulent faire un mémoire sur lui. L’âge avançant, il accepte de leur raconter son histoire.
Faire la cour à une femme, s’efforcer de la séduire, lutter pour la conquérir, c’est ça l’épice de l’amour, pas vrai ? Dur à saisir, difficile à conserver, c’est sa rareté qui le rend si précieux…
ActuSF republie pour la rentrée littéraire 2014 La Saga d’Oap Täo de Jean-Marc Ligny sortie pour la première fois en 1990 (Rasalgethi, Apex (M57) et Bérénice constituaient les trois tomes originaux, alors publiés chez Fleuve Noir et ici réunis dans une version revue et corrigée par l’auteur).
Avec cette saga, Jean-Marc Ligny lance un personnage qu’il mènera très loin : Oap Täo. Mercenaire aguerri, baroudeur de l’espace et habitué des endroits louches, il nous apparaît déjà vieux, client d’un bar miteux. Et c’est l’arrivée de deux étudiants cherchant à faire sa biographie qui va déclencher notre plongée dans ses souvenirs et plus exactement dans une de ses premières aventures d’envergure. Jean-Marc Ligny choisit d’entrée un apriori que je n’aime pas tellement côtoyer : commencer l’intrigue alors que nous savons déjà la fin et voir le narrateur raconter sa propre histoire (avec quelques arrêts de rigueur). Le lecteur est même tenté de se dire que ce « héros » mène sa barque bien malgré lui car chaque étape n’est pas de son fait, mais du ressort d’une entité supérieure qui le guide ou le mène par le bout du nez.
Autant dire que je ne prends pas ce roman par le bon bout, c’est certain, car finalement je l’ai lu rapidement et pris un grand plaisir au fur et à mesure. Là encore, c’est l’ambiance qui fonctionne. Ce space opera nous fait vraiment voyager : nous ne sommes pas là-bas pour visiter deux planètes histoire de dire qu’on a pris un vaisseau ; non, ici, on s’attache à un lieu et on est transportés illico dans une décharge spatiale à la périphérie de la galaxie ; on se rassure à voir la rencontre avec un mystérieux mercenaire se dérouler à peu près convenablement pour subir quelques pages plus loin les assauts de son commanditaire. Oap Täo n’est clairement pas dans le moment le plus paisible de sa (alors) courte existence et on subit avec lui les affres d’une mafia galactique volontairement mal définie.
Est-ce important de vous détailler que notre cher Oap Täo va affronter les effluves de la Fleur, drogue aussi captivante que destructrice, mais aussi les inspirations trop intimes d’une fantôme décidée à lui faire remplir sa mission, ainsi que des planètes hostiles dont la Terre elle-même devenue un vaste pénitencier à ciel ouvert soumis à un virus extraterrestre ? Je ne pense pas, car finalement, comme on le dit souvent, c’est le voyage qui importe et qui captive, puisque le personnage principal nous le raconte pendant plus de quatre cents pages et qu’il compte en laisser une trace grâce à ceux qui l’écoutent attentivement. C’est plutôt la fin qui pourrait laisser un goût amer en ne nous donnant qu’une ouverture légère sur l’univers qui s’offre à nous sans vraiment justifier ce qui a lancé cette Saga pourtant bien enivrante.
À terminer La Saga d’Oap Täo ainsi, Jean-Marc Ligny devait forcément avoir envie de nous embarquer pour de nombreuses aventures. J’espère donc que les éditions ActuSF vont rééditer d’autres œuvres de cet auteur, notamment parmi ses Chroniques des Nouveaux Mondes, afin que j’aborde davantage son style alerte et son approche très sociale de la science-fiction. Il va déjà falloir que je trouve les recueils de nouvelles qu’ils ont déjà publiés de lui, par exemple Les Chants de Glaces qui approfondit le même univers.
Autres critiques : JmbSF (Le Voyage du Phénix) ; Xapur (Les Lectures de Xapur / BiblioSFFF)
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Xapur
Une lecture distrayante en effet.