Chroniques de Jérusalem
Titre : Chroniques de Jérusalem
Scénariste et Dessinateur : Guy Delisle
Éditeur : Delcourt (Shampooing)
Date de publication : 16 novembre 2011
Synopsis : Guy Delisle et sa famille s’installent pour une année à Jérusalem. Mais pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4 000 ans. Au détour d’une ruelle, à la sortie d’un lieu saint, à la terrasse d’un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l’a jamais vu.
Quand on voit le spectacle qu’offre la religion dans le coin, ça donne pas trop envie d’être croyant.
Ah, merci mon Dieu de m’avoir fait athée.
En connaisseur parfois lointain de certains genres de la bande dessinée, j’ai toujours vu ces Chroniques de Jérusalem comme un roman graphique intelligent puisant ses inspirations dans la forte actualité du conflit israélo-palestinien. Alors j’ai été ravi de l’offrir à quelqu’un, fan des récits contemporains qui semblait se remettre aux bandes dessinées et tout autant de lui emprunter quelques mois plus tard (merci à lui donc au passage !).
Difficile d’ajouter grand-chose de neuf aux nombreuses critiques élogieuses sur ces Chroniques de Guy Delisle. Que retenir vraiment de ce journal en fait ? Il est évident qu’ici est largement mis en valeur la montée sécuritaire en Israël (ce domaine est un des lobbyings dominants, c’est pour dire…), mais également la présence d’une opposition critique dans ce même État. Ce recul est intéressant, tout comme il l’est dans la volonté de faire ouvrir les yeux des gens sur le rôle bien souvent malsain des journalistes internationaux et des médias en général. C’est donc le témoignage qui est central ici, un témoignage d’un quasi anonyme (un père au foyer, auteur de bande dessinée, perdu dans une foule de considérations qu’il ne comprend pas ou peu) au sein d’un monde finalement hypermédiatisé, même si paradoxalement la pauvreté guette à chaque coin de rue. Car l’humanitaire, première raison pour l’auteur d’aller à Jérusalem pour suivre sa femme, reste là aussi primordial dans l’accès à des informations sur cet espace israélo-palestinien bien tourmenté.
On cultive donc les paradoxes dans ce roman graphique à l’apparence tout simple, mais qui soulève un nombre immense de considérations humanistes. Guy Delisle use encore de ses dessins improvisés et de son humour décalé pour nous rendre vivant et concret une situation tout de même aberrante pour une ville comme Jérusalem ! Ça donne en tout cas bien envie de découvrir l’avis de cet auteur, engagé à sa manière, sur Pyongyang, Shenzhen ou même la Birmanie.
Voir aussi : Chroniques birmanes
Autres critiques : K.bd (Le blog de k.bd)