2 Guns [comics]
Titre : 2 Guns
Scénariste : Steven Grant
Dessinateur : Mateus Santolouco
Éditeur : Delcourt Comics (Contrebande)
Date de publication : 28 août 2013 (2007 en VO chez Boom Studios)
Synopsis : Deux flics sont missionnés par leurs patrons pour braquer une banque afin de récupérer de l’argent sale. Sauf qu’aucun des deux ne sait que l’autre est aussi un homme de loi. En effet, Trench est un agent de la DEA et Steadman un officier des renseignements de Marines. Et pour couronner le tout, ni l’un ni l’autre ne se doute qu’en fait, ils ne s’apprêtent pas à voler la mafia, mais la CIA…
Je t’aurais bien visé en pleine tête, mais je suis pas assez bon tireur.
2 Guns, minisérie de Steven Grant et Mateus Santolouco chez Boom Studios datant de 2007, met en scène deux flics sous couverture mettant main basse sur un magot appartenant à la C.I.A.
Steven Grant, par amour des films de mafia et de braquage, envisageait depuis longtemps une vaste histoire où chaque membre d’un gang du grand banditisme chercherait à faire tomber ses compères. Devant son incapacité à organiser un tel projet en une minisérie viable en comics, il ressert son propos autour de deux flics, un agent de la D.E.A. (équivalent des Stups) et un officier des Marines (branche de l’armée). L’un comme l’autre ne se doutent de la mission de son équipier du moment, mais surtout le braquage de banque qu’ils organisent ne se fait pas aux dépens de la mafia comme ils le pensent, mais à ceux de la C.I.A. Steven Grant mise sur un propos de départ déjà très gros, mais c’est ce qui en fait la force de son récit. Les malentendus jouent à fond et cela caricature, très gentiment, la grande indépendance des différentes branches au service de n’importe quel État (armée, renseignements, agences institutionnelles, etc.).
Pour raconter l’histoire casse-gueule de Trench et Steadman, que nous sert-on ? Un polar noir ? Pas vraiment, car le dessin de Mateus Santolouco (présent sur American Vampire, tome 2) est à mi-chemin entre réaliste et cartoony ; s’il peut paraître simpliste, il retranscrit surtout une ambiance cool et déjantée malgré la gravité des péripéties meurtrières. Nous avons surtout ici une caricature rocambolesque du banditisme ultraviolent où les différentes institutions d’un État de droit sont gangrénées par les ripoux de toutes sortes. Ce n’est pas pour rien si ce comics a été adapté en 2013 avec Denzel Washington et Mark Wahlberg (obligation bien-pensante de faire un couple blanc-noir qui ne correspond au matériau d’origine, en passant) : nous avons là un récit profondément distrayant et écrit dans ce seul but sous forme d’hommage aux films de braquage et aux séries proches du style de « Deux flics à Miami ».
Cette aventure où tout le monde traque tout le monde est donc avant tout un défouloir divertissant ; nous pouvons bien sûr ne pas adhérer, nous pouvons trouver cela très limité et/ou bas du front, mais nous ne pouvons retirer à cette minisérie son aspect efficace. Steven Grant en a d’ores et déjà proposé la suite évidemment intitulée 3 Guns.