Fantasy

Le Trône de fer, tome 14 : Les Dragons de Meereen

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Titre : Les Dragons de Meereen (2ème partie de « A Dance with Dragons »)
Cycle : Le Trône de fer, tome 14 (A Song of Ice and Fire)
Auteur : George R. R. Martin
Éditeur : Pygmalion, puis J’ai Lu
Date de publication : 5 septembre 2012, puis 2014 (12 juillet 2011 en VO)

Synopsis : A présent que Stannis Baratheon est parti reprendre Winterfell aux Bolton pour s’assurer la domination du Nord, Jon Snow est redevenu le seul maître du Mur. Cependant, le roi autoproclamé a laissé sur place Mélisandre, la prêtresse rouge, qui semble décidée à apporter son aide au bâtard. Les flammes lui révèlent l’avenir, mais quel avenir ?
À Meereen, la situation s’enlise : le blocus du port par les esclavagistes ne semble pas vouloir prendre fin, et Daenerys refuse d’envoyer ses dragons y mettre un terme flamboyant. L’enquête visant à démasquer les Fils de la Harpie, coupables des meurtres qui ensanglantent le pouvoir, piétine elle aussi. Seul un mariage pourrait dénouer la situation, mais les prétendants sont nombreux et les conséquences hasardeuses.
Quant aux Lannister, ils vont devoir attendre encore un peu avant de pouvoir décoller la tête de leur lutin de frère : le ravisseur de Tyrion a de tout autres projets pour ce dernier…

Note 4.0

Les hommes sont des hommes, les vœux, c’est des mots, et les mots, c’est du vent.

« Les Dragons de Meereen », si le titre est aussi simple qu’évident, il a au moins le mérite de mieux exposer le sujet que celui du tome précédent : en effet, ici tout tourne autour des enfants de Daenerys car tout le monde, ou presque, veut se les approprier de près ou de loin.

À la suite de « Le bûcher d’un roi », il est toujours question des « mots qui ne sont que du vent ». Le thème du mensonge est plus qu’au cœur des intrigues de Westeros et d’Essos : les faits rapportés se sont-ils vraiment déroulés ainsi ? On sait combien l’auteur peut nous faire tourner en bourrique et nous trimballer dans la mauvaise direction ; et l’auteur nous dit-il seulement la vérité quand il annonce une vérité ? Clairement non, il convient de toujours se méfier et c’est cette expérience qui nous permet d’éviter les écueils classiques. George R. R. Martin, lui-même, se joue de nous de plus en plus puisqu’il n’arrête pas multiplier les chapitres avec, non plus un prénom en guise de titres, mais plutôt une expression comme « Le chevalier en exil » ce qui fait toujours davantage planer doute et précautions d’usage.

Les « détraqueurs » du style de l’auteur trouveront bien sûr de l’eau pour alimenter leur moulin. Entre les intrigues à n’en plus finir dont les atermoiements semblent inextricables (mais moi, j’adore !) et certains personnages évoluant moins que d’autres, cela peut ennuyer quelquefois. Par exemple, Daenerys en fait toujours plus qu’à sa tête (en même temps, elle est en pleine crise d’adolescence…), mais cela est tellement bien amené que cela passe comme un dragon au-dessus de nos têtes.

Pour rester sur les personnages, car c’est bien là le cœur des intrigues (un choix, une intuition ou une lubie peuvent tout faire changer ou transformer un paradis en boucherie), le positionnement de chacun est extrêmement varié, et cela se remarque d’autant mieux qu’ils se positionnent par rapport aux armes en devenir que sont ces trois Dragons de Meereen. Cette caractéristique peut d’ailleurs être étendue aux personnages que nous pouvons considérer comme « en marge », vu leur situation : il en va ainsi de Tyrion en premier lieu, mais également d’Asha par sa position de femme ; George R. R. Martin n’est jamais aussi bon que quand il doit nous décrire un personnage en proie aux tourments de la société qui l’entoure. Un nain, une femme, puis un déshérité, un bâtard, une fillette solitaire… ne trouverez-vous donc pas de personnages vers qui orienter votre affection ?

Encore un tome conséquent (malgré le découpage commercial et affligeant de l’éditeur français) et qui nous mène en bateau, au propre comme au figuré (on découvre des contrées encore jamais abordées), et qui nous confirme que les mots sont toujours autant du vent. G. R. R. Martin nous prépare immanquablement à une mortelle « Danse avec les Dragons ».

Voir aussi : Intégrale I ; Intégrale II ; Intégrale III ; Intégrale IV ; Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 4 ; Tome 5 ; Tome 6 ; Tome 7 ; Tome 8 ; Tome 9 ; Tome 10 ; Tome 11 ; Tome 12 ; Tome 13 ; Tome 15

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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