• Des impatientes

    Des Impatientes

    Titre : Des impatientes
    Auteur : Sylvain Pattieu
    Éditeur : Actes Sud / Babel
    Date de publication : 19 aout 2015

    Synopsis : C’est un lycée de banlieue comme il y en a beaucoup autour de Paris, un lycée « difficile », selon le journal télévisé… Territoire républicain coincé entre la quatre-voies, le terrain de foot et le commissariat. Tous les jours ils sont plusieurs centaines à converger vers son portail trop petit. Milliers de pieds dans des baskets ou de ballerines identiques achetées chez le chinois. Des crêtes, des franges, des cheveux bouclés, crépus ou lissés. Des L, des S, des STG mercatique, des STI… c’est ici que commence l’histoire d’Alima-Nadine Sissoko et Bintou Masinka. La bonne élève et la grande gueule. L’une rêve d’intégrer Sciences po et l’autre est abonnée aux sanctions et aux boîtes de nuit. Chacune avec de l’énergie à revendre, à dépenser, à affirmer. Les impatiente, ce sont elles deux.

    Note 3.0

    Moi, ces gamins, je les aime… Mes élèves, je les prends comme ils sont, avec leurs conneries, leur langage, leur spontanéité.

  • Alone : Intégrale

    Titre : Alone : Intégrale
    Romans et nouvelles : A comme Alone ; « L’ère du Tambalacoque » ; Alone contre Alone ; « Le silence est d’or »
    Auteur : Thomas Geha
    Éditeur : Critic (Trésors de la Rivière Blanche) fiche officielle]
    Date de publication : 2014

    Synopsis : « Les Alones évitent les Rassemblés, rongés par le fanatisme, parce qu’ils sont trop… nombreux. C’est que, même balèze, un Alone a du mal à affronter une vingtaine de fous furieux. »
    Pépé est un Alone, un solitaire qui trace sa route dans une France dévastée. Son créneau : la survie. Son credo : le mouvement. Armé de ses couteaux, il va affronter tous les dangers pour retrouver un fantôme de son passé : Grise.
    Mais suffit-il de survivre ? Car un vent de renouveau souffle sur les débris de l’ancien monde, porteur de dangers autant que d’espoir.

    Note 3.5

    Je me suis fait surprendre comme la première bleusaille venue.
    La survie, pourtant, c’est mon créneau. Mais j’avais soif, et le soleil de plomb m’avait tanné le cuir toute la journée. La découverte inespérée d’un puits dans la cour d’une antique ferme m’avait fait perdre tout discernement. J’aurais dû me méfier : l’absence de végétation exubérante dans la cour était un signe. Et même si les bâtiments de la ferme s’étaient écroulés sous le poids des ans, mes sens auraient dû m’alerter. Le pompon : le pourtour du puits était dégagé. Il ne pouvait y avoir qu’une seule raison à cela : le coin était fréquenté. L’eau, c’est assez rare dans certaines régions, surtout potable. Pour tomber par hasard sur une source inconnue dans ce coin perdu, il fallait une chance de cocu.
    Je n’étais ni cocu ni veinard.
    Non, le Pépé, c’est plutôt le genre abruti !
    [incipit de A comme Alone]

    L’intégrale Alone est un beau travail des éditions Critic et de l’auteur pour refonder deux romans consécutifs, parus chez Rivière Blanche, en une belle intégrale avec l’ajout de deux courts récits qui vont bien, le tout sublimé par une couverture de François Baranger qui claque méchamment son Pépé !

  • Le Prince du néant, tome 1 : Autrefois les ténèbres

    Titre : Autrefois les ténèbres
    Cycle : Le prince du néant, tome 1
    Auteur : R. Scott Bakker
    Éditeur : Fleuve noir / Pocket
    Date de publication : 2005 / 2009

    Synopsis : Une Guerre sainte est en marche dans un monde divisé entre magie et religion. Trois hommes que tout sépare devront inverser le cours des choses pour éviter une nouvelle Apocalypse : Achamian, un sorcier-espion, enquête sur le chef suprême des Mil Temples, un ordre religieux puissant, opposé depuis des siècles aux castes des sorciers ; Cnaiür, chef des barbares Scylvendi, d’une violence et d’une brutalité hors du commun, voit son passé sinistre resurgir ; et enfin Anasûrimbor Kellhus, un moine mystérieux, descendant des anciens rois, qui lui, est la recherche de son père. Face à eux : la Consulte, une étrange créature légendaire œuvrant avec les sorciers au cœur même de la Guerre qui s’annonce.

    Ne vous méprenez pas Inrithis. En cela Conphas a raison. Vous êtes tous des ivrognes titubants à mes yeux. Vous ne savez rien de la guerre. La guerre est noire. Noire comme la poix. Elle n’est pas un dieu. Elle ne rit ni ne pleure. Elle ne réclame ni talent ni audace. Elle ne mesure ni les âmes ni les volontés. Elle est simplement l’endroit où les os de fer de la terre croisent les os fragiles des hommes et les brisent.

  • A comme Alone

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    Titre : A comme Alone
    Auteur : Thomas Geha
    Éditeur : Rivière Blanche (Blanche n°2015) [fiche officielle]
    Date de publication : 2005

    Synopsis : Pépé est un Alone, l’un de ceux qui errent sur les autoroutes sauvages d’une France post-cataclysmique, en proie aux hordes de pelerinceurs, aux monstrueuses voitortues, aux mutants diaboliques et aux fanatiques de tous bords. Il cherche Grise, la femme qui l’a élevé et qu’il aime encore. Mais y a-t-il encore de la place pour ce sentiment dans un monde sans pitié ? Qui triomphera ? A comme Amour ou A comme Anarchie ? A comme Apocalypse ou A COMME ALONE…

    Note 4.0
     
    Coup de coeur

    « Prends le temps d’observer et d’être à l’écoute, et tu vivras vieux ! » me racontait une personne chère.

    Si vous avez aimé l’un ou l’autre (ou bien les deux) des tomes du Sabre de Sang, il serait de bon aloi de s’intéresser au cycle Alone de Thomas Geha. Ce premier opus, A comme Alone, commence à dater (2005), mais il est pourtant diablement intéressant et d’actualité.

  • senechal

    Sénéchal

    senechal

    Titre : Sénéchal
    Cycle/Série : Sénéchal, tome 1
    Auteur : Grégory Da Rosa
    Éditeur : Mnémos
    Date de publication : 2017 (février)

    Synopsis : Lysimaque, la Ville aux Fleurs, fière capitale du royaume de Méronne, est encerclée et menacée par une mystérieuse armée. Et pour le sénéchal Philippe Gardeval, ce n’est que le début des ennuis. Suite à l’empoisonnement d’un dignitaire de la cité, il découvre que l’ennemi est déjà infiltré au sein de la cour, dans leurs propres rangs ! Sous quels traits se cache le félon ? Parmi les puissants, les ambitieux et les adversaires politiques ne manquent pas ; le sénéchal devra alors faire preuve d’ingéniosité pour défendre la ville et sa vie dans ce contexte étouffant d’intrigues de palais.

    La lâcheté est au caractère ce que la trahison est à la guerre. Les héros n’y survivent pas.

  • Les Rhéteurs, tome 1 : Anasterry

    anasterry

    Titre : Anasterry
    Cycle : Les Rhéteurs, tome 1
    Auteur : Isabelle Bauthian
    Éditeur : ActuSF (collection Bad Wolf)
    Date de publication : 2016 (août)

    Synopsis : Rien ne saurait ébranler Anasterry, la plus riche, intellectuelle et libertaire baronnie de Civilisation, qui place la maîtrise de soi au rang de vertu suprême. Rien? sauf peut-être un défi de gamins. Quand Renaldo, fils du baron de Montès, et son meilleur ami Thélban Acremont, entreprennent, pour séduire une jeune fille, de trouver la faille de cette utopie, ils ignorent qu’ils vont déterrer de sombres secrets. Et les secrets des puissants ne leur appartiennent pas. Quels sont ces monstres découverts dans les marais ? En quoi sont-ils liés à la tolérance d’Anasterry pour ces mi-hommes que, partout ailleurs, on opprime jusqu’à les réduire en esclavage ? Après trente ans de paix, Civilisation risque-t-elle d’être si facilement bouleversée ? Pour réparer ses erreurs, Renaldo va devoir choisir entre son patriotisme, sa fidélité amicale, ses idéaux héroïques et ses simples responsabilités d’homme libre.

    Note 3.0

    -Tu as vu ça ? L’étang des Dracs ! Une créature magique !
    -A Capitale il y a une auberge appelée « Le repère des fées »… je n’y ai jamais rencontré que des putes.

  • Kushiel, tome 1 : La Marque

    Kushiel tome 1

    Titre : La Marque
    Cycle : Kushiel, tome 1
    Auteur : Jacqueline Carey
    Éditeur : Bragelonne
    Date de publication : 2008 (2001 pour la version originale)
    Récompenses : Prix Locus 2002 (catégorie premier roman)

    Synopsis : Phèdre nó Delaunay a été vendue par sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant. Habitant désormais la demeure d’un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l’histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout… les arts du plaisir. Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d’elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes. Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque. Or, lorsqu’elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d’Ange, elle n’a d’autre choix que de passer à l’action. Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d’embûches, qu’il lui faudra mener jusqu’au bout pour sauver son peuple.

    Note 4.0

    Qui se soumet n’est pas toujours faible. Choisis tes victoires avec sagesse.

    Voilà bien le contre-exemple parfait pour montrer que de la fantasy érotique est à valoriser quand c’est bien fait et qu’une couverture ne donne pas toujours l’ambiance du roman qu’elle illustre ! Avec le premier tome de Kushiel, il faut s’attendre à une aventure au long cours, mais de qualité.

  • Le Silence de la Cité

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    Titre : Le Silence de la Cité
    Auteur : Élisabeth Vonarburg
    Éditeur : Denoël (Présence du Futur), puis Alire (Romans) [fiche officielle]
    Date de publication : 1981, puis 1998
    Récompenses : Prix Boréal 1982 ; Prix Rosny-Aîné 1982 ; Grand Prix de la science-fiction française 1982

    Synopsis : Plus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques.
    Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle.
    Mais Élisa saura-t-elle se libérer du passé qui l’a littéralement modelée et, du même souffle, en libérer ses nombreux enfants ?
    Et qu’en sera-t-il des hommes – et surtout des femmes – qui, hors les Cités, ont survécu à la barbarie et aux mutations de toutes sortes ?

    Note 3.5

    Elle ne savait pas qu’il pouvait mourir.
    Il avait une peau brune toute ridée, une masse de cheveux blancs toujours en désordre, des yeux bruns qui souriaient au fond de leur réseau de rides ; ou bien c’étaient les rides qui souriaient. De toute façon, on ne pouvait pas dire s’il souriait en regardant sa bouche : il avait trop de moustache. Grand-Père. Elle l’appelait Grand-Père.
    Elle ne savait pas que c’était un homme-machine.
    Elle n’avait presque jamais besoin d’utiliser son bracelet de communication. Elle avait perdu sa poupée, elle était tombée, Gil ou Marianne lui avaient fait mal en jouant, ou elle s’était disputée avec eux, et il surgissait avant même qu’elle ait vraiment eu le temps de se mettre à pleurer. Il parlait, ou il ne disait pas grand-chose, mais il était toujours là quand il le fallait vraiment. Elle ne savait pas bien pourquoi, mais quand il sentait le tabac, ou l’herbe coupée, et que sa moustache était jaunie, il était davantage… là. Elle sentait très bien, alors, s’il était gai, ou sérieux, ou préoccupé – mais toujours comme il l’aimait. C’était Grand-Père.

    Rencontrée aux Utopiales de Nantes 2014, Elisabeth Vonarburg a une pêche et un tonus qui font plaisir à voir. Dans Le Silence de la Cité, elle nous narre le récit initiatique d’une jeune fille bien seule dans un monde post-apocalyptique hostile. Première conclusion, même des décennies après son écriture, ce roman est particulièrement frais, pas d’un très grand fun certes car angoissant et glauque, mais sûrement aussi prenant qu’il a dû l’être à sa sortie.

  • Gagner la guerre

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    Titre : Gagner la guerre
    Cycle : Récits du Vieux Royaume, tome 2
    Auteur : Jean-Philippe Jaworski
    Éditeur : Les Moutons électriques (La Bibliothèque voltaïque) (fiche officielle), puis Folio SF
    Date de publication : 17 mars 2009
    Récompenses : Prix du Premier Roman de la Région Rhône-Alpes 2009, Prix Imaginales 2009 du meilleur roman francophone

    Synopsis : Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier ». Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…
    Jean-Philippe Jaworski, né en 1969, est l’auteur de deux jeux de rôle : Tiers Âge et Te Deum pour un massacre. La fureur des batailles, la fougue épique et l’humour noir sont au rendez-vous de cette deuxième plongée tumultueuse et captivante dans les « Récits du vieux royaume » : après Janua Vera (prix Cafard cosmique 2008), le retour très attendu de Don Benvenuto !

    Note 4.5
     
    Coup de coeur

    J’ai une connaissance intime de la République. Je sais tout de ses faiblesses : la vanité, la coquetterie artistique, l’affairisme, le clientélisme, la corruption, le populisme, le chauvinisme, la calomnie… Sans oublier le mépris, bien sûr. Autant de petits travers qu’il suffit de flatter pour circonvenir les élites, pour faire brailler la plèbe dans la rue, pour faire crier la République toute entière comme une courtisane. Je baise la République, et je la baise bien. J’ai cerné l’essence même de Ciudalia, et c’est la raison pour laquelle Ciudalia m’aime.

    J’ai mis du temps à attaquer Gagner la guerre après avoir dévoré Janua Vera, mais ce fut lors d’un épique voyage en Italie (je l’ai lu uniquement durant les quelques moments en bus) qui seyait parfaitement à l’ambiance de ce premier roman de Jean-Philippe Jaworski.

  • Le cycle de Mithra, tome 1 : L'Empreinte des dieux

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    Titre : L’Empreinte des dieux
    Cycle : Le cycle de Mithra, tome 1
    Auteur : Rachel Tanner
    Éditeur : Oriflam (Terres anciennes) / Imaginaires sans Frontières / Points (Fantasy) [fiche officielle]
    Date de publication : 2000, 2002, puis 2007

    Synopsis : Huitième siècle après Jésus-Christ : dans un Empire romain qui refuse de mourir, le culte de Mithra est devenu la religion dominante. Mais les anciens dieux ne se rendront pas sans combattre… Et Rome, en proie à la corruption et aux complots, cherche à retrouver sa splendeur passée. Entre Frédérique Braffort, grande prêtresse de Mithra, et sa cousine Judith, élève de la terrible magicienne Ygrene, la confrontation paraît inévitable. Magie, batailles contre les légions romaines, prophéties et interventions divines : au cœur d’une Antiquité réinventée, voici le premier volet d’un brillant diptyque chaleureusement salué par la critique française.

    Note 4.0
     
    Coup de coeur

    – L’Église ne spécule pas. Elle sait.
    – La foi est une chose merveilleuse.

    Insidieusement, je tente vainement de rattraper l’énorme retard que j’ai vis-à-vis de Boudicca sur quantité de séries, cycles et bibliographies de grands auteurs, notamment de fantasy. Rachel Tanner en fait partie et L’empreinte des dieux constitue le premier tome de son diptyque uchronique intitulé Le Cycle de Mithra.