-
La cité de soie et d’acier
Titre : La cité de soie et d’acier
Auteur/Autrice : Linda, Louise et Mike Carey
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 2023 (octobre)Synopsis : Il était une fois… Lorsque les trois-cent-soixante-cinq concubines d’un sultan assassiné se voient condamnées à l’exil, elles unissent leurs forces et visent bien plus que la simple survie. Elles trouvent dans l’immensité du désert et aux marges de la société des alliés inattendus, fondent une communauté et soulèvent une armée en vue de reconquérir leur foyer. Bessa. La Cité de soie et d’acier. La Cité des Femmes.
Quand Hakkim s’est emparé de Bessa, il a jeté ses rires et ses arts au bûcher. Il a tué la joie de la ville, qui n’est aujourd’hui plus qu’une coquille vide. Mais nous, il nous a exilé, et dans le désert, nous sommes devenues une cité à part entière. C’est donc ce que nous allons faire. Ramener la cité dans la cité, répandre ce qui devrait être dans les rues de ce qui était, et nous le réapproprier. Voilà ce que nous allons faire : reconquérir Bessa.
-
Écotopia
Titre : Écotopia
Auteur : Ernest Callenbach
Éditeur : Folio SF
Date de publication : 2021 (janvier)Synopsis : Trois États de la côte ouest des États-Unis — la Californie, l’Oregon et l’État de Washington — décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale, baptisée Écotopia. Vingt ans après, l’heure est à la reprise des liaisons diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain, William Weston. Au fil des articles envoyés au Times-Post, il décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l’autogestion, la décentralisation, les vingt heures de travail hebdomadaire et le recyclage systématique. D’abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d’amour intense avec une Écotopienne va le placer devant un dilemme crucial : choisir entre deux mondes.
Les commentaires proviennent de sources très diverses, qui vont du simple journaliste au contradicteur le plus véhément. Il n’y a aucune règle d’objectivité, contrairement à la déontologie de nos présentateurs télé : la majorité des Écotopiens méprisent cette idée comme relevant du « fétichisme bourgeois » et croient qu’on sert mieux la vérité en indiquant d’abord de quel point de vue l’on s’exprime.
-
A voté (nouvelle)
Titre : A voté (Franchise)
Auteur : Isaac Asimov
Éditeur : Le Passager clandestin (Dyschroniques) [site officiel]
Date de publication : novembre 2016 (1955 en VO)Synopsis :
En 1955, Isaac Asimov imagine le nec plus ultra de la démocratie sondagière.
En 2008, les États-Unis s’apprêtent à voter pour leur prochain président. Dans l’État de l’Indiana, dans le comté de Monroe, dans la petite ville de Bloomington, la rumeur enfle et semble se confirmer peu à peu… Et si c’était ici qu’allait se décider le résultat du scrutin ? Depuis que le pays s’est converti à la « démocratie électronique », le puissant ordinateur Multivac sélectionne LE citoyen qui décidera du nom du prochain leader du monde libre. L’omnisciente machine est en effet capable d’analyser ses réponses à un questionnaire qu’elle a elle-même savamment établi, les recoupant avec les tendances observées dans le reste de la société, pour déterminer le résultat de l’élection… qui, désormais, n’a plus de raison d’être.
À l’heure où les systèmes démocratiques de la planète vacillent sur leur base, il peut être intéressant de se rappeler le point de vue d’Isaac Asimov sur les dérives d’une société politique ivre de technologie, d’efficacité et de rendement.Je veux être libre de voter si ça me fait plaisir, ou de ne pas voter si je n’en ai pas envie.
Les éditions du Passager clandestin ravivent, avec leur collection Dyschroniques, des nouvelles de science-fiction d’auteurs devenus classiques pour éclairer les enjeux politiques d’aujourd’hui. Il en est ainsi de la nouvelle « A voté » (« Franchise » en anglais) d’Isaac Asimov, qui date de 1955.
-
Récidive 1938
Titre : Récidive 1938
Auteur : Michaël Foessel
Éditeur : PUF (Presses Universitaires de France) [site officiel]
Date de publication : 27 mars 2019Synopsis : Tombé presque par hasard sur l’année 1938, un philosophe inquiet du présent est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée «faiblesse des démocraties »), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles à ce que nous vivons aujourd’hui. L’abandon de la politique du Front populaire, une demande insatiable d’autorité, les appels de plus en plus incantatoires à la démocratie contre la montée des nationalismes, une immense fatigue à l’égard du droit et de la justice : l’auteur a trouvé dans ce passé une image de notre présent.
Récidive ne raconte pas l’histoire de l’avant-guerre. Il n’entonne pas non plus le couplet attendu du « retour des années 30 ». Les événements ne se répètent pas, mais il arrive que la manière de les interpréter traverse la différence des temps. En ce sens, les défaites anciennes de la démocratie peuvent nous renseigner sur les nôtres. Récidive est le récit d’un trouble : pourquoi 1938 nous éclaire-t-elle tant sur le présent ?Quand le vrai et le faux se confondent et que les faits les mieux établis semblent suspects, l’impossible devient crédible.
Historien de formation, j’ai peu l’habitude (voire jamais, en fait) de lire des ouvrages écrits par des philosophes. Exceptionnellement, j’ai été très fortement attiré par la récente sortie de Récidive 1938, où le philosophe Michaël Foessel plonge dans la presse de 1938 et s’interroge, en philosophe et citoyen, sur le degré de démocratie que proposait la fin de la IIIe République en France.
-
Récidive 1938
Titre : Récidive 1938
Auteur : Michaël Foessel
Éditeur : PUF
Date de publication : 2019 (mars)Synopsis : « Populisme », « néolibéralisme », « nationalisme » : les mots se bousculent et pourtant l’insatisfaction demeure. Pour décrire ce qui nous arrive, nous ne manquons pas de savoirs. La crise de la démocratie fait l’objet de diagnostics récurrents. Mais c’est la stupeur qui domine, comme si la nouveauté du présent contribuait encore à accroître l’inquiétude. Et si cette nouveauté tant de fois mise en avant était un obstacle à la compréhension ? Ce livre décrit la rencontre entre un philosophe inquiet du présent politique et l’année 1938. Tombé presque par hasard sur la presse française de 1938, l’auteur est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée « faiblesse des démocraties »), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles à ce que nous vivons.
L’analogie est une manière de mettre en garde contre la récidive, tout en gardant raison.
C’est à un petit voyage dans la France de 1938 que nous invite Michaël Foessel avec ce livre paru aux Presses universitaires de France en mars dernier. Philosophe de formation, l’auteur ne prétend aucunement proposer une analyse historique de cette époque. Il s’agit plutôt de nous raconter sa propre découverte de l’année 1938, dont il a été frappé par le grand nombre de similitudes qu’elle partage avec ce que nous vivons actuellement en France. L’auteur met les choses au clair dès le début : il ne s’agit pas d’affirmer ou de démontrer que nous sommes actuellement en train de revivre les années 1930, ni que ce qui s’est passé à l’époque nous pend au nez. Le but est plutôt de tenter de comprendre les phénomènes qui rendent possible que, à quatre-vingt ans d’intervalle, ces deux situations aient autant en commun. Bref, si pour l’auteur 1938 n’équivaut pas à 2018, l’analogie entre les deux époques est frappante.
-
Appel d'air
Titre : Appel d’air
Auteurs/Nouvelles : Fabrice Colin (« Interruption momentanée des programmes ») ; Claude Mamier (« Nulle part ») ; Stéphane Beauverger (« Sécurité / Impunité (scène vécue à venir) » ; Roland C. Wagner (« « La gratuité c’est le vol » déclare le Ministre des Finances » ; Francis Mizio (« S’en sortir en 2010 : facile ») ; Thomas Day (« Miin ») ; Sylvie Denis (« 1er mai 2010 – 20h12 ») ; Patrick Eris (« 21 mars 201… ») ; Olivier Tomasini (« Le Temps de… Cerise ») ; Markus Leicht (« Chroniques des années matinales ») ; Claude Ecken (« Les Nouvelles béatitudes ») ; Jean-Marc Ligny (« Pour une démocratie plus nette, des élections modernes ! ») ; Li-Cam (« Qui sommes-nous ? ») ; Charlotte Bousquet (« Ballade des idées du temps jadis ») ; Johan Héliot (« Appel urgent ») ; Jean-Pierre Fontana (« Science-Friction ») ; Serge Lehman (« Un ancien dissident à nouveau autorisé à publier ») ; Joëlle Wintrebert (« Slam party débusquée par la brigade anti-criminalité ») ; Sylvie Lainé (« Chômeurs et fils ») ; Vincent Wahl (« Machine à s’indigner ») ; Alain Damasio (« Définitivement ») ; Jean-Pierre Andrevon (« Un certain 6 mai 2007 ») ; Laurent Whale (« Nicoland ») ; Francis Berthelot (« Le Questeur ») ; Simon Sanahujas (« Comment fut-ce possible ? ») ; Lucie Chenu (« Traitement de textes ») ; Ugo Bellagamaba (« Le Suicide de la démocratie ») ; Lisa N. (« Souches rabougries sur la pente droite de la scène ») ; Alain Damasio (« Disparitions ») ; Catherine Dufour (« Mentions légales »)
Éditeur : ActuSF
Date de publication : 2007Synopsis : 30 écrivains de science-fiction, 30 short stories pour s’interroger au lendemain des présidentielles, sur notre future… et notre présent.
Fraternité, brillante reine
Qui chantait les dignes valeurs
De la République, souveraine
Solidarité née du cœur
Citoyen, Création, Culture,
Et vous, peintures et romans,
Où se cachent vos sépultures ?
Mais où sont les rêves d’antan.
(Charlotte Bousquet, Ballades des idées du temps jadis) -
Cher pays de notre enfance
Titre : Cher pays de notre enfance
Scénaristes : Étienne Davodeau et Benoît Collombat
Dessinateur : Étienne Davodeau
Éditeur : Futuropolis (fiche officielle)
Date de publication : octobre 2015Synopsis : C’est la mort du juge Renaud, à Lyon, le 3 juillet 1975, premier haut magistrat assassiné depuis la Libération. Ce sont des braquages de banques, notamment par le fameux gang des Lyonnais, pour financer les campagnes électorales du parti gaulliste au pouvoir. Ce sont les nombreuses exactions impunies du SAC (le Service d’Action Civique), la milice du parti gaulliste, dont la plus sanglante fut la tuerie du chef du SAC marseillais et de toute sa famille à Auriol en 1981 (ce massacre aura bouleversé la France entière, et aura entraîné la dissolution du SAC par le parlement en août 1982). C’est l’assassinat de Robert Boulin, ministre du Travail du gouvernement de Raymond Barre, maquillé en suicide grossier dès la découverte du corps dans cinquante centimètres d’eau, le 30 octobre 1979, dans un étang de la forêt de Rambouillet. Ce sont 47 assassinats politiques* en France sous les présidences de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing ! Avec, en arrière plan, le rôle actif joué par le SAC, la milice gaulliste engagée alors dans une dérive sanglante. C’est une page noire de notre histoire soigneusement occultée, aujourd’hui encore. En nous faisant visiter les archives sur le SAC, enfin ouvertes, en partant à la rencontre des témoins directs des événements de cette époque – députés, journalistes, syndicalistes, magistrats, policiers, ou encore malfrats repentis –, en menant une enquête approfondie et palpitante, Étienne Davodeau et Benoît Collombat nous font pénétrer de plain-pied dans les coulisses sanglantes de ces années troubles et nous convient à un voyage étonnant, instructif et passionnant à travers les heures sombres de la Ve République.
Alors ? C’était quoi, le SAC ? Les silences et les hésitations de certains de nos interlocuteurs nous en apprennent peut-être autant que leurs réponses. Le SAC, c’était cette zone grise de la Ve République dont on n’aime pas vraiment se souvenir.
♫ Douce France. Cher pays de notre enfance. Bercé de tendres insouciances. ♫
Et, en effet, que nous sommes bercés de tendres insouciances concernant notre chère Ve République qui ne veut pas mourir. Elle dure, elle dure, sans jamais s’arranger, et cela ne date pas d’hier que le pouvoir politique républicain de nos représentants phagocyte le pouvoir de ceux qu’ils sont censés représentés. -
La bataille de Pylos
Titre : La bataille de Pylos
Auteur : Philippe Lafargue
Éditeur : Alma (Essai/Histoire) (fiche officielle)
Date de publication : 12 novembre 2015Synopsis : Le long affrontement d’Athènes et de Sparte est la toile de fond sur laquelle se déroule le Ve siècle, devenu pour nous le sommet de la Grèce classique, avec les figures de Périclès et de Socrate. En 425 avant J.-C., Athènes, contre toute attente, emporte à Pylos (Péloponnèse) une victoire décisive sur Sparte. Cette bataille devient, chez les Athéniens, l’enjeu d’un débat sur la démocratie et l’impérialisme. Au bénéfice d’un personnage perturbateur de la politique athénienne : le démagogue Cléon.
C’est cette bataille que Philippe Lafargue fait d’abord revivre : débarquement naval, armements lourds, armements légers, tactiques, usages du relief… Chacun de ces détails renvoie aussi à des réalités politiques et à des affrontements idéologiques. On comprend alors mieux ce qui se joue chez tous ceux qui ont vécu et commenté l’exceptionnel événement, à commencer par l’Athénien Thucydide. Acteur malheureux des affrontements sans cesse repris entre les deux cités, et finalement remportés par Sparte en 404, il s’en fera l’historien avec La guerre du Péloponnèse, livre fondateur de la science historique.
La personnalité de Cléon hante non seulement les écrits de Thucydide mais aussi ceux de Platon, d’Aristote, d’Aristophane et de bien d’autres. Plus largement, La bataille de Pylos montre comment aujourd’hui encore l’écriture de l’histoire est indissociable de la politique et de la réflexion sur la démocratie.On connaît le fameux apophtegme, rapporté par Plutarque, que prononçaient les femmes spartiates au moment où leurs fils partaient à la guerre : « reviens avec ton bouclier ou reviens dessus », c’est-à-dire mort ! Sans doute s’agissait-il d’un aphorisme largement idéalisé car Hanson a montré qu’il n’était pas rare que les combattants perdent ou abandonnent une partie de leur équipement dans le feu de l’action.
Outre des romans, les éditions Alma tentent aussi de temps en temps l’aventure des essais historiques. C’est ainsi que nous pouvons trouver dans leur catalogue La bataille de Pylos par Philippe Lafargue.