• Silence on zappe !

    Zapping Ciné : La voie de l’ennemi – Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? – States of Grace

    Silence on zappe !

    Comme prévu il y a peu, certaines sorties ciné peu intéressantes ou en redites par rapport à d’autres critiques-ciné déjà formulées sur le site seront ainsi condensées en un Zapping Ciné d’un format évidemment plus court, mais collant forcément à l’actualité des salles obscures. Aujourd’hui, trois films visionnés en ce début de mois de mai, trois contextes contemporains et trois constats radicalement différents. Tentez ou zappez, à vous de choisir !

  • Night Moves

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    Titre : Night Moves
    Scénario :  Jon Raymond et Kelly Reichardt
    Réalisateur : Kelly Reichardt
    Acteurs principaux : Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard
    Date de sortie française : 23 avril 2014
    Récompenses : Grand Prix du Festival Américain de Deauville 2013

    Synopsis : Josh travaille dans une ferme biologique en Oregon. Au contact des activistes qu’il fréquente, ses convictions écologiques se radicalisent. Déterminé à agir, il s’associe à Dena, une jeune militante, et à Harmon, un homme au passé trouble. Ensemble, ils décident d’exécuter l’opération la plus spectaculaire de leur vie…

    Note 3.0

     
     

    Le cinéma de Kelly Reichardt n’est pas facile d’accès. Certains rejetteront tout en bloc certainement. Reichardt filme les lieux et ses personnages avec une lenteur volontaire, avec un parti pris esthétisant assumé. Peu de dialogues, juste le minimum, tout se joue dans les regards, les respirations, les silences. Dans « Night moves » c’est un thriller sur fond d’écologie qu’elle nous propose. Et là encore pas d’action ou presque. Et pourtant la tension est là palpable, anxiogène. La paranoïa gagne nos trois activistes, c’est sur ce seul élément que tient toute la seconde partie du film.

    Reichardt nous donne les codes par petites touches, à nous spectateur de nous débrouiller avec cela. On peut, toute proportion gardée, y voir une filiation avec le cinéma de Gus Van Sant. Jesse Eisenberg découvert dans « The social Network » est excellent, dans ce rôle à la limite de l’autisme.

    Du ciné indépendant (récompensé à Deauville) bien loin des gros blockbusters qui, moi, m’a beaucoup plu.

  • Libre et assoupi

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    Titre : Libre et assoupi
    D’après le roman de Romain Monnery
    Réalisateur : Benjamin Guedj
    Acteurs principaux : Baptiste Lecaplain, Charlotte Le Bon, Félix Moati, Denis Podalydès, Isabelle Candelier, Jean-Yves Berteloot, Suliane Brahim, Elisabeth Vitali, Bernard Menez
    Date de sortie française : 7 Mai 2014

    Sébastien n’a qu’une ambition dans la vie : ne rien faire. Son horizon, c’est son canapé. Sa vie il ne veut pas la vivre mais la contempler. Mais aujourd’hui, si tu ne fais rien… Tu n’es rien. Alors poussé par ses deux colocs, qui enchaînent stages et petits boulots, la décidée Anna et le pas tout à fait décidé Bruno, Sébastien va devoir faire … Un peu.

    Note 3.5

    Quelle agréable surprise, une comédie loufoque, poétique qui parle des vingt, trente ans, leurs difficultés à taffer, à joindre les deux bouts.

    Bon vous me direz, la préoccupation première de Sébastien, c’est pas de trouver du travail mais c’est de paresser, pas de temps en temps non, sa seule ambition c’est d’être un professionnel de la glande. Au grand dam de ses parents. Devant la tension au foyer familial, Sébastien se met en colocation avec une ancienne copine de fac et Bruno en galère professionnelle. Ce premier film foutraque, est une vraie bulle anti morosité, la philosophie de Sébastien est à bien des égards tentante (en tout cas pour moi). Loin des comédies franchouillardes qu’on voit fleurir sur nos écrans (notamment le désastreux « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu »), cette comédie décalée, drôle, burlesque, touchante même, se regarde avec le sourire aux lèvres. Tout d’abord grâce aux excellents Baptiste Lecaplain, Félix Moati (drôlissime en amoureux transi) et la talentueuse Charlotte Le Bon. Ils font souffler à eux trois un vent de fraicheur bien sympathique.

    Pas le film de l’année certes, mais un film qui fait du bien. C’est déjà pas si mal.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=ZlMJDAR_qEY ]
  • States of Grace

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    Titre : States of Grace
    Réalisateur/Scénariste : Destin Cretton
    Acteurs principaux : Brie Larson, John Gallagher Jr, Kaitlyn Dever, Rami Malek, Keith Stanfield, Kevin Hernandez
    Date de sortie française : 23 avril 2014
    Récompenses : Mention spécial du jury à Destin Cretton et Prix de la meilleure interprétation féminine à Brie Larson au Festival de Locarno 2013, Meilleur montage au Independent Spirit Awards 2014 pour Nat Sanders

    Synopsis : Sensible et déterminée, Grace est à la tête d’un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.

    Note 4.5
     

    Grace travaille dans un centre d’ados en difficulté avec notamment Mason son compagnon. Jeune femme déterminée et sensible, elle-même victime de violences à l’adolescence, dirige l’équipe pédagogique avec détermination. Un jour, une jeune fille en souffrance débarque au centre, son histoire ressemble à celle de Grace. Un torrent d’émotion submerge la jeune femme.

    Destin Cretton nous offre un premier film poignant avec une justesse de ton époustouflante. Grace lutte avec ses propres démons, mais découvre enfin l’apaisement et l’amour dans les bras de Mason. Mais l’arrivée de Jayden, la ramène à ses traumatismes, Pourra-t-elle envisager un avenir à deux ? On pourrait se croire dans un documentaire tant l’intensité des scènes est forte. D’un réalisme bluffant, à fleur de peau, , ces héros ordinaires sont continuellement sur le fil tendu de l’émotion. Tout y est juste, bouleversant, déchirant. Grand coup de cœur à la formidable Brie Larson et à l’ensemble de la distribution en tout point remarquable.

    Destin Cretton un nom à retenir. Préparez vos mouchoirs.

  • Le dernier diamant

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    Titre : Le dernier diamant
    Scénaristes : Eric Barbier, Tran-Minh Nam et Marie Eynard
    Réalisateur : Eric Barbier
    Acteurs principaux : Bérénice Béjo, Yvan Attal, Jean-François Stévenin, Antoine Basler, Jacques Spiesser
    Date de sortie française : 30 avril 2014

    Synopsis : Simon, un cambrioleur en liberté surveillée, accepte de monter sur le plus gros coup de sa vie: Le vol du « Florentin », un diamant mythique mis en vente aux enchères par ses propriétaires. Pour réussir, il devra approcher Julia, l’experte diamantaire, pour qui la vente constitue un enjeu personnel et familial considérable. Au-delà d’un casse particulièrement osé, Simon entrainera Julia vers un destin qu’elle n’aurait pas pu imaginer.

    Note 3.0
     

    On pourrait faire le rapprochement avec les « Océan’s » de Soderbergh. Il y a un peu de cela dans le nouveau film d’Eric Barbier. Une équipe d’experts près à tout pour récupérer un fameux diamant.

    Eric Barbier reprend un thème cher au cinéma français, le braquage. Celui qui semble le plus improbable, le plus fou, du projet à sa réalisation. Le réalisateur retrouve d’ailleurs Yvan Attal qu’il avait dirigé dans son précédent film « Le serpent ». Un scénario bien ficelé même si certaines ficelles sont parfois un peu grosses, un sens indéniable du rythme, des rebondissements, des comédiens bien dirigés, autant de d’atouts pour ne pas bouder notre plaisir. Bérénice Béjo prouve que ces choix sont toujours judicieux. Dans le rôle d’une héritière au tempérament bien trempé, elle est une nouvelle fois excellente. Yvan Attal, lui, se glisse avec crédibilité dans ce rôle de voyou charismatique. Jean-François Stévenin ou Jacques Spiesser sont toujours des seconds rôles crédibles.

    « Le dernier diamant » n’a pas d’autre but que de nous distraire avec une scénario bien ficelé. Il y réussit largement.

  • La voie de l’ennemi

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    Titre : La voie de l’ennemi
    Œuvre originale : D’après le film Deux hommes dans la ville de José Giovanni
    Réalisateur : Rachid Bouchareb
    Acteurs principaux : Forrest Whitaker, Brenda Blethyn, Harvey Keitel, Luis Guizman, Ellen Burstyn, Dolorès Hérédia
    Date de sortie française : 7 mai 2014

    Note 3.5

    Synopsis : Garnett, ancien membre d’un gang du Nouveau Mexique vient de passer 18 ans en prison pour meurtre. Avec l’aide d’Emily Smith, agent de probation chargée de sa mise à l’épreuve, il tente de se réinsérer et de reprendre une vie normale. Mais Garnett est vite rattrapé par son passé. Le Sherif Bill Agati veut lui faire payer très cher la mort de son adjoint.

    Il est toujours délicat pour un réalisateur étranger de faire ses débuts en Amérique. Rachid Bouchareb passe l’épreuve avec une belle audace. Son film raconte la difficile réinsertion d’un taulard qui vient de purger 18 ans derrière les barreaux pour le meurtre d’un officier de police. Aidé de son agent de probation (formidable Brenda Blethyn), William aspire à retrouver une vie simple et ordinaire. En prison, il a étudié et s’est converti à l’Islam. Mais son ex-complice et le shérif du coin, pour différentes raisons, s’attachent à lui rendre la vie impossible.
    En réadaptant un film de José Giovanni « Deux hommes dans la ville » avec notamment l’aide de l’écrivain Yasmina Khadra, il nous offre un polar de belle facture.

    Son principal propos est bien sûr la rédemption et le pardon. Mais, en arrière plan, on trouve aussi le drame de l’immigration clandestine à la frontière mexicano-américaine. Bouchareb installe son histoire avec précision, plans très lents, répétitions de gestes anodins, omniprésence des grands espaces désertiques (impression de liberté). Forrest Whitaker lutte pour canaliser sa violence devant la bêtise humaine, il est une nouvelle fois excellent. Tout en retenue, il sait que le moindre faux pas lui coutera cher alors que le piège se resserre. Sa conversion à un Islam respectueux et tolérant offre aussi un regard intéressant. Plusieurs scènes nous offrent de beaux moments d’émotion (les retrouvailles avec sa mère adoptive notamment).

    « La voie de l’ennemi » est un polar original, élégant et stylisé. A voir assurément.

  • Joe

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    Titre : Joe
    Réalisateur : David Gordon Green
    Acteurs principaux : Nicolas Cage, Tie Sheridan, Gary Poulter, Adriene Mishler, Aaron Spivey-Sorrells
    Date de sortie française : 30 avril 2014
    Livre original : Joe de l’écrivain américain Larry Brown (1991)

    Note 1.5
     

    Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…

    Bon par ou commencer. Un film encensé par la critique, le retour en grâce de Nicolas Cage (si, si c‘est possible), un sujet fort. Autant de voyants au vert.

    Et bien, ce film m’a laissé bien amer, déçu, mis mal à l’aise. On est ici dans affreux, sales et méchants, on peut même y rajouter violents et décérébrés. Pas un personnage pour racheter l’autre. Pourquoi pas me direz-vous ? Oui mais alors pourquoi cette complaisance, alors que ce sont tous de beaux salopards ? David Gordon Green filme (assez mal d’ailleurs) ça avec une bienveillance qui m’a écœuré.
    Quand au personnage de Cage, ancien taulard qui voit remonter sa violence et sa haine sous le prétexte qu’il prend sous aile un ado, il est à la limite du grotesque.

    Cage éructe, tousse comme un tuberculeux, picole comme un trou mais surtout cabotine un max. Moi qui croyait au retour du bon acteur qu’il a été (si, si c‘est possible) , un peu à la Travolta quand has been, il croisa la route de Tarantino pour le génial Pulp fiction, c’est raté. Quand aux femmes, seul le rôle de putain semble être droit de citer dans cet univers. Grande classe. Seul le jeu du jeune Tye Sheridan déjà remarqué dans l’excellent Mud arrive à nous arracher un semblant de compassion. On voit arriver la fin sans surprise mais avec soulagement tant ces deux heures sont nauséabondes.

    Au final, l’addition est bien lourde et le plaisir évanoui depuis belle lurette.

     

    Autres critiques : Cachou (Les Lectures de Cachou)

  • Last days of Summer

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    Titre : Last days of Summer
    Livre original : Un long week-end, de Joyce Maynard
    Réalisateur : Jason Reitman
    Acteurs principaux : Kate Winslet, Josh Brolin, Gattlin Griffith
    Date de sortie française : 30 avril 2014

    Note 2.5
     

    Synopsis : Lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux. Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer…

  • Pas son genre

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    Titre : Pas son genre
    Réalisateur : Lucas Belvaux
    Acteurs principaux : Emilie Dequenne, Loic Corbery, Anne Coesens, Sandra Nkake, Didier Sandre, Martine Chevallier
    Date de sortie française : 30 avril 2014
    Livre original : Pas son genre de Philippe Vilain (Grasset, 2011)

    Note 4.0
     

    Clément, jeune professeur de philosophie parisien est affecté à Arras pour un an. Loin de Paris et ses lumières, Clément ne sait pas à quoi occuper son temps libre. C’est alors qu’il rencontre Jennifer, jolie coiffeuse, qui devient sa maîtresse. Si la vie de Clément est régie par Kant ou Proust, celle de Jennifer est rythmée par la lecture de romans populaires, de magazines « people » et de soirées karaoké avec ses copines. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ?

  • Dans l’ombre de Mary – La promesse de Walt Disney

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    Titre : Dans l’ombre de Mary – La promesse de Walt Disney
    Histoire originale : D’après l’histoire entre l’auteur Pamela Travers et Walt Disney
    Réalisateur : John Lee Hancock
    Acteurs principaux : Emma Thompson, Tom Hanks, Colin Farrell, Paul Giamatti, Jason Schwartzman
    Date de sortie française : 5 mars 2014
    Budget : 35 M$

    Synopsis : Lorsque les filles de Walt Disney le supplient d’adapter au cinéma leur livre préféré, “Mary Poppins”, celui-ci leur fait une promesse… qu’il mettra vingt ans à tenir ! Dans sa quête pour obtenir les droits d’adaptation du roman, Walt Disney va se heurter à l’auteure, Pamela Lyndon Travers, femme têtue et inflexible qui n’a aucunement l’intention de laisser son héroïne bien aimée se faire malmener par la machine hollywoodienne. Mais quand les ventes du livre commencent à se raréfier et que l’argent vient à manquer, elle accepte à contrecœur de se rendre à Los Angeles pour entendre ce que Disney a imaginé… Au cours de deux semaines intenses en 1961, Walt Disney va se démener pour convaincre la romancière. Armé de ses story-boards bourrés d’imagination et des chansons pleines d’entrain composées par les talentueux frères Sherman, il jette toutes ses forces dans l’offensive, mais l’ombrageuse auteure ne cède pas. Impuissant, il voit peu à peu le projet lui échapper… Ce n’est qu’en cherchant dans le passé de P.L. Travers, et plus particulièrement dans son enfance, qu’il va découvrir la vérité sur les fantômes qui la hantent. Ensemble, ils finiront par créer l’un des films les plus inoubliables de l’histoire du 7ème art…

    Note 3.0