Récit contemporain

  • Les garçons et Guillaume, à table !

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    Titre : Les garçons et Guillaume, à table !
    Réalisateur : Guillaume Gallienne
    Acteurs principaux : Guillaume Gallienne, Françoise Fabian, André Marcon, Diane Kruger, Reda Kateb, Nanou Garcia
    Date de sortie française : 20 novembre 2013

    Synopsis : Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : « Les garçons et Guillaume, à table ! » et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : « Je t’embrasse ma chérie » ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.

  • Le Bleu des abeilles

    Le bleu des abeilles

    Titre : Le Bleu des abeilles
    Auteur : Laura Alcoba
    Éditeur : Gallimard (Série blanche)
    Date de publication : 29 août 2013

    Synopsis : La narratrice a une dizaine d’années lorsqu’elle parvient à quitter l’Argentine pour rejoindre sa mère, opposante à la dictature réfugiée en France. Son père est en prison à La Plata. Elle s’attend à découvrir Paris, la tour Eiffel et les quais de Seine qui égayaient ses cours de français. Mais Le Blanc-Mesnil, où elle atterrit, ressemble assez peu à l’image qu’elle s’était faite de son pays d’accueil.
    Comme dans son premier livre, Manèges, Laura Alcoba décrit une réalité très dure avec le regard et la voix d’une enfant éblouie. La vie d’écolière, la découverte de la neige, la correspondance avec le père emprisonné, l’existence quotidienne dans la banlieue, l’apprentissage émerveillé de la langue française forment une chronique acidulée, joyeuse, profondément touchante.

    Note 3.5

    L’essentiel, avec le reblochon, c’est de ne pas se laisser impressionner. Il y a clairement une difficulté de départ, cette barrière que l’odeur du fromage dresse contre le monde extérieur. Mais il ne faut surtout pas se méprendre à son sujet. Ce n’est pas de l’agressivité de sa part, c’est juste la manière qu’a le fromage de dire : as-tu vraiment envie ? es-tu prêt ? Cette senteur, c’est qu’il a trouvé pour être là, pleinement – c’est qu’il ne veut pas être avalé sans qu’on s’en rende compte, être gobé comme si de rien n’était.

    Avec Le Bleu des abeilles, je renoue avec la littérature contemporaine, celle honnête et légère de Laure Alcoba.

  • Yves Saint Laurent

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    Titre : Yves Saint Laurent
    Réalisateur : Jalil Lespert
    Acteurs principaux : Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon, Laura Smet, Marianne Basler, Marie De Villepin, Nikolai Kinski, Anne Alvaro
    Date de sortie française : 8 janvier 2014
    Budget : 8 M€
    Livre original : Yves Saint Laurent de Laurence Benaïm

    Synopsis : Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.

    Note 4.5
     

    Excusez l’expression, je suis sur le cul. Le nouveau film de l’acteur Jalil Lespert (vu au cinéma dans Le petit Lieutenant de Xavier Beauvois ou dans l’excellente série Pigalle, la nuit) va vous faire adorer un jeune acteur de 23 ans Pierre Niney. Niney c’est pas un inconnu et sa bio est déjà impressionnante. Jugez plutôt : Sociétaire de la comédie française, vu au ciné dans J’aime regarder les filles, Les neiges du Kilimandjaro, Comme des frères ou encore dans 20 ans d’écart, il est aussi l’ auteur d’une pièce de théâtre, autant dire que sous sa frêle apparence se cache un sacré bosseur. Et puis arrive cette rencontre avec un personnage. Et là, le Pierrot, c’est l’écran qu’il éclabousse de son talent, de sa présence, de son incroyable charisme. Il ne joue pas Saint Laurent, il EST Saint Laurent. L’histoire d’une ascension fulgurante, exceptionnelle, un génie comme on en croise rarement. Le film de Lespert suit le parcours incroyable du jeune Yves Saint Laurent né à Oran, jusqu’à la consécration planétaire. Mais sous le génie, se cache un être torturé, maniaco-dépressif, fragile. Maintenu à flot par l’amour avec un grand A, celui de Pierre Bergé. Bergé, l’homme qui aime passionnément, mais aussi l’homme qui cadre, qui entoure Saint Laurent quand celui-ci est en proie à ses démons intérieurs. Si la prestation de Niney est aussi extraordinaire, elle est du aussi à celle du même acabit du grand Guillaume Gallienne. A eux deux, la palette des émotions est constamment en émoi. Toutes leurs scènes sont d’une incroyable vérité. Dans les regards, la gestuelle, tout est dit, pas besoin d’être médium pour voir que ces deux là, c’est jusqu’à la mort. Lespert réussit son film car il ne triche jamais, n’occulte aucune face de leur personnalité. Il est réussi car il montre aussi un monde de la mode sans complaisance, ou création et business ne font pas forcément bon ménage.

    Et puis ce mot de Saint Laurent qui revient plusieurs fois dans le film : « c’est beau, non ? » Oui c’est beau, et c’est à vous qu’on le doit. Merci à vous, messieurs.

  • Keith me

    Keith me

    Titre : Keith me
    Auteur : Amanda Sthers
    Éditeur : Stock (La Bleue)
    Date de publication : 13 mars 2008

    Synopsis : Keith. Keith. Keith Richards. Oui, je suis ce visage étouffé de rides, criblé des chemins qu’il n’a pas choisis, des vies qu’il a prises dans le ventre. Oui, je suis cet homme comme je suis les femmes qu’il a aimées. Oui, je sens son chagrin et j’aime son sourire. Mille fois Mick m’a serrée dans ses bras. Mais c’est Keith que je regardais par-dessus son épaule. Keith penché sur sa guitare. Les Rolling Stones à fond dans ma voiture, la main d’un garçon qui remonte sur ma cuisse. Les Stones dans le salon, je cours derrière mon frère et ma soeur. Le disque saute un peu. Papa chante par-dessus. Les Stones sur la guitare de mon frère. Le poster des Stones dans ma chambre. La langue rose que je tire devant le miroir. Angie qui couvre mon chagrin. Pourquoi on se penche sur un être ? Pourquoi on tombe amoureux ? Comme ça… Pour toutes les raisons du monde, à cause de nos putains de cerveaux malades. Mais on tombe. On se relève parfois, les genoux écorchés. Keith ne m’a jamais fait mal. On a eu du chagrin tous les deux. Il m’a fait faire des choses que je n’aurais pas osé faire seule.

    Note 1.5

    J’ai bientôt trente ans. Ce soir, j’ai mes règles. Je prends le risque que du sang me coule entre les cuisses. Je suis Keith Richards. J’ai dépucelé des filles. Je connais la chaleur du sang entre les cuisses. Je pense que j’ai une grande queue. J’ai une gueule à avoir une grande queue fatiguée.

    ♫ Keith me, as you love me, prenez un coca et asseyez-vous là.
    Keith me, as you love me, fermez les yeux, écoutez-moi. ♫
    Avec Keith me, Amanda Sthers semble voguer entre deux eaux dans lesquelles elle aime naviguer : le récit autobiographique et la biographie plus ou moins romancée de stars de la musique (encore Johnny Hallyday, dernièrement).

  • Quai d’Orsay

    Quai d'Orsay Tavernier

    Titre : Quai d’Orsay
    Réalisateur : Bertrand Tavernier
    Acteurs principaux : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Bruno Rafaelli, Julie Gayet, Anaïs Demoustier, Thomas Chabrol, Thierry Frémont
    Livre original : Quai d’Orsay, bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac (Antonin Baudry)
    Date de sortie française : 6 novembre 2013

    Synopsis : Alexandre Taillard de Worms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plait aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tribune des Nations Unies à New-York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Alexandre Taillard de Vorms est un esprit puissant, guerroyant avec l’appui de la Sainte Trinité des concepts diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il y pourfend les néoconservateurs américains, les russes corrompus et les chinois cupides. Le monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la France, son art se sent à l’étroit enfermé dans l’hexagone. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares… Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates.

    Note 2.5

    Je vous confie ce qu’il y a de plus important : le langage !

    Décidément, adapter une bande dessinée au cinéma semble vraiment difficile à faire, la liste des adaptations très moyennes ces derniers temps est déjà bien longue : le Adèle Blanc-Sec par Luc Besson, le Marsupilami par Alain Chabat, sans compter les irregardables Boule et Bill, Les Profs, L’élève Ducobu, etc. La liste est malheureusement longue.

  • Lennon

    Lennon Foenkinos

    Titre : Lennon
    Auteur : David Foenkinos
    Éditeur : Plon (Miroir)
    Date de publication : 21 octobre 2010

    Synopsis : Après une enfance terrible, une plongée précoce dans l’immense célébrité, sa rencontre décisive avec Yoko Ono, des années d’errance et de drogue, John Lennon a décidé d’interrompre sa carrière en 1975, à l’âge de 35 ans, pour s’occuper de son fils Sean. Pendant cinq années, à New York, il s’est retiré de la vie médiatique et n’a pas sorti d’album. C’est durant cette période qu’il a pris le temps de réfléchir à la folie de son parcours. Jusqu’à ce que le fil de son existence soit brutalement interrompu, le 8 décembre 1980, jour de son assassinat par un déséquilibré.
    Imaginant les confessions du créateur des Beatles et s’emparant d’une période méconnue de sa vie, David Foenkinos dresse un portrait intime et inédit de John Lennon.

    Note 4.0

    J’ai pensé que j’allais devenir un monstre de foire enfermé à jamais dans le costume Beatles. Qui sait ? C’est peut-être ce qui se passera. On se retrouvera là-bas, tous les quatre avec des cheveux blancs. Ou chauves. On sera quatre vieux dans le vent.

    Comme son idole en 1971, David Foenkinos « imagine ». Il imagine un témoignage poignant de John Lennon sous forme de séances chez le psy au cours des cinq années où celui-ci s’est retiré de la vie médiatique et où il n’a produit aucun nouvel album.

  • Le Loup de Wall Street

    Le Loup de Wall Street

    Titre : Le Loup de Wall Street
    Réalisateur : Martin Scorsese
    Acteurs principaux : Leonardo Di Caprio, Jonah Hill, Margot Robbie, Matthew McConaughey, Joanna Lumley, Jean Dujardin
    Date de sortie française : 25 décembre 2013
    Livre original : Le Loup de Wall Street de Jordan Belfort (2005)

    Synopsis : L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…

    Note 5.0
     

    Une plongée effarante dans le milieu de la finance, au pays où tout est possible. Dans cette course frénétique et perpétuelle au Dieu dollar, Jordan Belfort est bien décidé à en devenir l’un des rois. Et très vite, il accède au sommet. Mais chaque médaille a son revers. Accro aux drogues en tous genres, au sexe tarifé ou non, Jordan ne se refuse aucune exubérance avec ces potes. Même franchir la ligne jaune. Ce que n’a pas prévu notre businessman, c’est que le FBI s’intéresse à ses affaires.

  • Faut-il aller voir… Le Loup de Wall Street ?

    Le Loup de Wall Street

    Le Loup de Wall Street s’annonce le jour de Noël avec une intrigue des plus tapageuses : drogue, sexe et pognon au programme dans nos cinémas !

    Synopsis : L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…

  • Faut-il aller voir… Belle et Sébastien ?

    Belle et Sébastien

    Le 18 décembre 2013, nous pourrons redécouvrir un duo qui a bercé l’enfance de certains : Belle et Sébastien, d’après la série et les romans de Cécile Aubry.

    Synopsis : Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu’à l’arrivée des Allemands. C’est la rencontre d’un enfant solitaire et d’un chien sauvage. C’est l’histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C’est l’aventure d’une amitié indéfectible. C’est le récit extraordinaire d’un enfant débrouillard et attendrissant au cœur de la Seconde Guerre mondiale. C’est l’odyssée d’un petit garçon à la recherche de sa mère, d’un vieil homme à la recherche de son passé, d’un résistant à la recherche de l’amour, d’une jeune femme en quête d’aventures, d’un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C’est la vie de Belle et Sébastien…

  • Où on va, papa ?

    Où on va, papa

    Titre : Où on va, papa ?
    Auteur : Jean-Louis Fournier
    Éditeur : Stock (La Bleue)
    Date de publication : 20 août 2008 (puis 2010 au Livre de Poche)
    Récompenses : Prix Femina 2008

    Synopsis : « Cher Mathieu, cher Thomas,
    Quand vous étiez petits, j’ai eu quelquefois la tentation, à Noël, de vous offrir un livre, un Tintin par exemple. On aurait pu en parler ensemble après. Je connais bien Tintin, je les ai lus tous plusieurs fois.
    Je ne l’ai jamais fait. Ce n’était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire. Jusqu’à la fin, vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures… »
    Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi ? J’avais honte ? Peur qu’on me plaigne ?
    Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c’était pour échapper à la question terrible : « Qu’est-ce qu’ils font ? »
    Aujourd’hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j’ai décidé de leur écrire un livre.
    Pour qu’on ne les oublie pas, qu’il ne reste pas d’eux seulement une photo sur une carte d’invalidité. Peut-être pour dire mes remords. Je n’ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d’ange, et je ne suis pas un ange.
    Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d’une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler d’eux avec le sourire. Ils m’ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement.
    Grâce à eux, j’ai eu des avantages sur les parents d’enfants normaux. Je n’ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n’avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu’ils feraient plus tard, on a su rapidement ce que ce serait : rien.
    Et surtout, pendant de nombreuses années, j’ai bénéficié d’une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j’ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.

    Note 3.0

    « Il n’y a rien de plus difficile que de faire quelque chose qui ne ressemble à rien. »
    Mes enfants ne ressemblent à personne. Moi qui voulais toujours ne pas faire comme les autres, je devrais être content.

    Mais c’est vrai, où va-t-on, au fond ? Comment envisager l’avenir, le bout du chemin, quand on débute sa paternité par deux enfants lourdement handicapés ? C’est, en substance, ce questionne Jean-Louis Fournier.