Quai d’Orsay
Titre : Quai d’Orsay
Réalisateur : Bertrand Tavernier
Acteurs principaux : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Bruno Rafaelli, Julie Gayet, Anaïs Demoustier, Thomas Chabrol, Thierry Frémont
Livre original : Quai d’Orsay, bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac (Antonin Baudry)
Date de sortie française : 6 novembre 2013
Synopsis : Alexandre Taillard de Worms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plait aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tribune des Nations Unies à New-York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Alexandre Taillard de Vorms est un esprit puissant, guerroyant avec l’appui de la Sainte Trinité des concepts diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il y pourfend les néoconservateurs américains, les russes corrompus et les chinois cupides. Le monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la France, son art se sent à l’étroit enfermé dans l’hexagone. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares… Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates.
Je vous confie ce qu’il y a de plus important : le langage !
Décidément, adapter une bande dessinée au cinéma semble vraiment difficile à faire, la liste des adaptations très moyennes ces derniers temps est déjà bien longue : le Adèle Blanc-Sec par Luc Besson, le Marsupilami par Alain Chabat, sans compter les irregardables Boule et Bill, Les Profs, L’élève Ducobu, etc. La liste est malheureusement longue.
Avec Bertrand Tavernier aux manettes, on pouvait espérer enfin une adaptation à la hauteur. Eh bien, rien de tel. Tavernier fait le boulot, sans y apporter une quelconque nouveauté. Bien sûr, le film nous fait rire, mais sur mode alternatif ; les personnages, volontairement stéréotypés dans la BD, semblent une fois encore bien mal passer au grand écran. Alors bien sûr, le numéro de Thierry Lhermitte est fort réjouissant, sa composition savoureuse de ce ministre complètement déconnecté du réel donne les meilleurs moments du film et Niels Arestrup dans le rôle du conseiller ajoute une plus-value rien que par sa présence. Mais malheureusement, l’historie ne décolle jamais, la faute à une succession de scénettes montrant un fameux foutoir, mais qui, ajoutées l’une à l’autre, ne font pas un film. Tavernier et ses acteurs se sont sûrement beaucoup amusés, nous un peu moins.
Finalement, le Grand Tavernier réussit un film trop sage bien en-deçà de son talent.
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belette2911
Je sais pas pourquoi, mais ça me botte moyen…