Récit contemporain
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Zapping ciné mai 2017
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Un petit tour vers les salles obscures ce week-end ? Voici quelques idées de films à voir (ou pas…).
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Tout ce dont on rêvait

Titre : Tout ce dont on rêvait
Auteur : François Roux
Éditeur : Albin Michel
Date de publication : 28 décembre 2016Synopsis : 1993, Justine a 25 ans et rêve d’une grande histoire d’amour. Une nuit d’ivresse, elle rencontre deux frères, Alex et Nicolas, et tombe éperdument amoureuse d’Alex. Mais vingt ans plus tard, elle est mariée à Nicolas. Ils ont deux enfants et vivent un bonheur tranquille, jusqu’au jour où Nicolas est licencié et tout se détraque. Comment un couple peut-il résister à ladversité du temps ? Au chômage? À l’âpreté et à la matérialité de la vie ? Sans concession et sans cliché, François Roux nous parle de nous, de notre époque, de nos contradictions.

Je ne me fais aucune illusion, Marie-Ange, plus personne ne voudra d’un type comme moi. Même toi, tu ne veux plus de moi. Je suis une merde. Grâce à toi, je suis une merde rasée de frais, une merde emballée dans de jolis costumes bleu marine, une merde impeccablement coiffée et épilée, mais je suis une merde malgré tout.
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Zapping ciné avril 2017 (ter)

Si vous ne partez pas vous ressourcer entre ce deuxième tour présidentiel rude pour nos nerfs, évadez-vous au cinéma ! Voici quelques avis de votre serviteur.
Les initiés

Un sujet tabou, l’homosexualité en Afrique du Sud, est le fil conducteur de ce premier film. Une réflexion aussi sur la place de l’homme dans une société qui refuse toute autre sexualité que celle d’être hétéro. Trengove filme les rapports au plus près des corps avec une forme de brutalité comme si, malgré leur désir, l’acte se devait d’être viril, sans la moindre tendresse. Remarquablement dirigé, « Les initiés » propose une réflexion intéressante sur la place des homosexuels dans une société repliée sur la « normalité » hétéro. Jusqu’à une fin violente et radicale. Après « Moonlight » un nouveau film fort et prenant.

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Le silence de mon père

Titre : Le silence de mon père
Auteur : Doan Bui
Éditeur : L’Iconoclaste
Date de publication : 23 mars 2016
Récompenses : Prix Amerigo Vespucci – 2016Synopsis : C’est l’histoire d’un père enfermé dans le silence. De sa fille qui part à la recherche de l’homme qu’il fut. C’est une enquête intime menée comme un polar, un voyage dans les secrets de famille, les exils et la mémoire, de la banlieue du Mans aux ruelles de Hanoi. Un récit, un roman-quête en forme de puzzle.

Dès que mon père parlait sa langue, sa voix portait davantage. Dans la rue, les gens se retournaient parfois. Adolescente, j’avais honte. Aujourd’hui, j’ai honte d’avoir eu honte. Tous les adolescents rejettent leurs parents. Mais pour les enfants d’immigrés, le rejet est plus sournois : avoir honte de ses parents, c’est avoir honte de ses racines, avoir honte de ce que vous êtes, tout simplement.
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Zapping ciné avril 2017 (bis)

Trois propositions à découvrir au ciné, si le cœur vous en dit !
Orpheline

Orpheline est un film qui ne laisse pas indifférent. Il pourra irriter tant le réalisateur filme au plus près cette femme, comme un objet sexuel ou maternel, mais, Arnaud des Pallières s’appuie aussi sur un puissant scénario qu’il mène parfaitement grâce à un montage d’une grande efficacité. Et puis, il y a ces magnifiques actrices qui nous bouleversent tour à tour, Adèle Haenel, Solène Rigot et Adèle Exarchopoulos : elles portent le film avec un talent fou. Rien que pour elles (et pour la force de son récit), « Orpheline » est un très beau film.

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Les deux vies de Baudouin

Titre : Les deux vies de Baudouin
Auteur : Fabien Toulmé (scénario et illustration). Coloriste Valérie Sierro
Éditeur : Editions Delcourt (Mirages)
Date de publication : 15 février 2017Synopsis : Baudouin est un trentenaire solitaire, enfermé dans un quotidien monotone. Son frère, Luc, est à l’inverse un esprit libre, voyageur et séducteur. Un jour, Baudouin se découvre une tumeur qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. L’anti-héros décide alors de tout plaquer pour partir avec son frère. Un récit touchant sur les liens familiaux et sur le thème universel de la réalisation personnelle.

-Pleure pas frérot ! Je sais que c’est pas évident mais faut pas avoir peur…
-J’ai plus peur… Mais je suis en train de me rendre compte à quel point j’ai perdu du temps à vouloir mener une vie qui n’était pas la mienne…
-Toi au moins tu t’en rends compte. Il y a des gens qui n’auront jamais cette chance… et comme ils disent ici « quand une antilope sort de la forêt, elle ne demande pas à boire chez la gazelle ».
-Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris ton proverbe…
-Moi non plus mais c’est le seul proverbe béninois que je connais.
-Toi, t’es balèze pour réconforter… -
Zapping ciné avril 2017

Un week-end de trois jours ! Voici trois propositions pour passer un bon moment au cinéma.
Corporate

La souffrance au travail qui mène au drame, le mépris de dirigeants qui usent de méthodes ignobles pour faire craquer des salariés… ; le film de Nicolas Silhol est un réquisitoire passionnant et implacable contre ces stratégies d’entreprises qui harcèlent sournoisement les éléments à éliminer. Il n’essaie pas de rendre sympathique son héroïne qui doit se battre pour ne pas payer seule le suicide d’un homme poussé à bout. Céline Sallette est remarquable (comme toujours) dans ce rôle ambigu, entourée d’excellents partenaires (Lambert Wilson, Stéphane De Groodt ou Violaine Fumeau). Un premier film aussi passionnant que terrifiant.

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Gérard, cinq années dans les pattes de Depardieu
Titre : Gérard, cinq années dans les pattes de Depardieu
Auteur : Mathieu Sapin
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 17 mars 2017Synopsis : Mathieu Sapin rencontre Gérard Depardieu en 2012. Il l’accompagne en Azerbaïdjan à l’occasion du tournage, pour Arte, d’un documentaire sur les traces d’Alexandre Dumas. Une relation unique se noue entre les deux artistes. Dès lors, Gérard Depardieu va inviter Mathieu Sapin à partager son univers, ses pensées (philosophiques ou triviales), ses coups de gueule, que ce soit lors de tournages, au Portugal ou aux quatre coins de l’Europe, d’un voyage exceptionnel en Russie ou, tout simplement, d’un repas dans la cuisine de son hôtel particulier parisien.

-Tiens, mange, toi ! T’es trop maigre.
-Dans les campagnes françaises on n’aime pas les gens maigres. -
Nous rêvions juste de liberté
Titre : Nous rêvions juste de liberté
Auteur : Henri Loevenbruck
Éditeur : Flammarion / J’ai lu
Date de publication : 2015 / 2017Synopsis : « Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté. » Ce rêve, la bande d’Hugo va l’exaucer en fuyant la petite ville de Providence pour traverser le pays à moto. Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et l’amitié règnent en maîtres. Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paie cher. Nous rêvions juste de liberté réussit le tour de force d’être à la fois un roman initiatique, une fable sur l’amitié en même temps que le récit d’une aventure.

Dans la vie, je crois qu’il vaut mieux montrer ses vrais défauts que ses fausses qualités. Vaut mieux surprendre que décevoir.
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L'Adoption, tome 1 : Qinaya

Titre : Qinaya
Série : L’Adoption, tome 1
Auteur : Zidrou
Dessinateur: Monin
Éditeur : Grand Angle
Date de publication : 4 mai 2016Synopsis : Lorsque Qinaya, une orpheline péruvienne de 4 ans, est adoptée par une famille française, c’est la vie de tous qui est chamboulée. Mais pour Gabriel, ce sera encore plus compliqué : il lui faudra apprendre à devenir grand-père, lui qui n’a jamais pris le temps d’être père. Des premiers contacts un rien distants aux moments partagés, Gabriel et Qinaya vont peu à peu nouer des liens que même le vieux bourru était loin d’imaginer.

-Tu aurais pu au moins lui donner un bisou !
-Un baiser de plus et elle nous faisait une overdose la petite.
-Tu avoueras quand même qu’elle est mignonne comme un coeur.
-On voit bien que tu n’as jamais vu de coeur de près ma chérie ! Parole de boucher !Avec pas moins d’une demi-douzaine de BD publiées ces derniers mois, Zidrou fait sans conteste partie des scénaristes les plus prolifiques du moment. Devant une telle intensité de publication, on ne peut que légitimement se demander s’il est possible d’allier qualité et quantité. L’Adoption étant le premier ouvrage de Zidrou sur lequel je pose mes yeux, je ne peux juger de l’ensemble de son œuvre, mais cette découverte est de bon augure.