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Un éclat de givre
Titre : Un éclat de givre
Auteur : Estelle Faye
Éditeur : Les Moutons Électriques
Date de publication : 2014 (mai)Synopsis : Paris devenue ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Ville-sortilège où des hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de canicule, résonne le chant des grillons morts. Là vit Chet, vingt-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles. Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru.
Personne ne peut plus prétendre, en toute honnêteté, que ma ville est la plus belle du monde. Pas « belle » au sens classique du terme, pas comme les Vénus du Néo-Louvre, ou les princesses endormies dans les contes. Je crois que je le la préfère ainsi. Même avec ses boursouflures, ses nécroses. Ses recoins morts, comme les anciens dédales du sous sol. Mais qui ne demandent qu’à reprendre vie.
Après « Porcelaine » récompensé en 2013 par le prix Elbakin et qui m’avait laissé un excellent souvenir, Estelle Faye revient cette année avec un tout nouveau roman paru chez Les Moutons électriques. Un bel ouvrage au charme duquel je me suis complètement laissée prendre. Après une histoire de fantasy inspirée de la culture et des légendes chinoises, l’auteur opte cette fois pour un roman post-apo dans lequel on découvre une ville de Paris méconnaissable et un monde profondément marqué par la disparition de nos modes de vie actuels.
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Etonnants Voyageurs 2014, Conférence #1 : Tolkien : des mots, des mondes
Comme tous les ans, la ville de Saint Malo a accueilli début juin le festival des Étonnants Voyageurs, l’occasion idéale de rencontrer des auteurs issus de tous les horizons et d’assister à des débats et conférences consacrés à tous les genres. La SFFF s’est notamment encore une fois vue accorder une place de choix dans les programmes. Il faut dire que le thème du festival, le réveil des grandes puissances mythologiques, s’y prêtait plutôt bien. A cette occasion environ trois cent amateurs du genre ont eu l’occasion de découvrir en avant première au théâtre Chateaubriand un documentaire consacré à J. R. R. Tolkien. Simon Backès, le réalisateur, a d’ailleurs témoigné de son étonnement et de son émotion de voir autant de personnes réunies pour assister à cette première diffusion publique, et en a profité pour remercier chaleureusement la chaine Arte à qui on doit le financement de ce documentaire. Le réalisateur a également tenu à rappeler qu’il était évidemment impossible de proposer un portrait exhaustif de la vie de l’écrivain, c’est pourquoi le film a été essentiellement construit autour de deux axes. Le premier consiste à brosser un portrait le plus fidèle possible de ce paisible professeur d’Oxford et ainsi tordre le cou aux nombreux clichés qui ont eu tendance à se développer au sein du grand public (notamment après le succès des films). Le second axe a pour ambition de révéler toute la complexité de l’univers élaboré par Tolkien.
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Photo de groupe au bord du fleuve
Titre : Photo de groupe au bord du fleuve
Auteur : Emmanuel Dongala
Éditeur : Actes Sud (Babel pour la collection poche)
Date de publication : Avril 2010
Récompenses : Prix Virilo 2010, Prix Littéraire des Genêts 2010, Prix Ahmadou Kourouma 2011Synopsis : Ce matin, quand Méréana se réveille, elle sait que la journée qui l’attend ne sera pas comme les autres. Elles sont une quinzaine à casser des blocs de pierre dans une carrière au bord d’un fleuve africain. Elles viennent d’apprendre que la construction d’un aéroport a fait considérablement augmenter le prix du gravier, et elles ont décidé ensemble que le sac qu’elles cèdent aux intermédiaires coûterait désormais plus cher, et que Méréana serait leur porte-parole dans cette négociation.
L’enjeu de ce qui devient rapidement une lutte n’est pas seulement l’argent et sa faculté de transformer les rêves en projets – recommencer des études, ouvrir un commerce, prendre soin de sa famille… Malgré des vies marquées par la pauvreté, la guerre, les violences sexuelles et domestiques, l’oppression au travail et dans la famille, les “casseuses de cailloux” découvrent la force collective et retrouvent l’espoir. Cette journée ne sera pas comme les autres, c’est sûr, et les suivantes pourraient bien bouleverser leur existence à toutes, à défaut de changer le monde.Tu te demandais, en te référant à ce que toi aussi avait vécu, s’il y avait pire endroit pour une femme sur cette planète que ce continent qu’on appelle Afrique.
Une quinzaine de femmes rentre en lutte contre l’injustice faite à leur travail , sous payés. Une lutte pour apporter à leurs enfants un minimum de nourriture et de décence. Mais ici bas, de surcroit en Afrique, vivre au jour le jour est un combat de chaque instant.
Avec une forme narrative qui peut surprendre, Emmanuel Dongala nous offre un magnifique hommage à la femme africaine, réduite à baisser la tête, à supporter la violence des hommes, leur infidélité aussi, la corruption des politiques qui se gave pendant que le peuple se meurt de faim, de maladie, d’indifférence.
Méréana et ces compagnes non rien à perdre, leur abnégation face à un pouvoir manipulateur (conférence internationale des femmes oblige) est leur seule chance.
Elles sont bien décidées à aller au bout de leur revendications malgré les menaces et la violence. Dongala leur donne la parole, les faire vivre avec une empathie qui fait mouche. Il signe un roman plein d’espoir, pour nous rappeler que la misère n’est pas forcément une fatalité. Même si la route est encore bien longue.Qu’elles sont belles ces femmes africaines conté par Emmanuel Dongala.
Elles méritent bien cette photo au bord du fleuve. -
Black Coal
Titre : Black Coal
Réalisateur : Yi’nan Diao
Acteurs principaux : Fan Liao, Lun-mei Gwei, Xue-bing Wang
Date de sortie française : 11 juin 2014
Récompenses : Ours d’Or au Festival de Berlin 2014, Ours d’Argent pour Fan Liao, Prix de la Critique au Festival de Beaune 2014En 1999, un employé d’une carrière minière est assassiné et son corps dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects.
Cinq ans plus tard, deux nouveaux meurtres sont commis dans la région, tous deux liés à l’épouse de la première victime. Devenu agent de sécurité, Zhang décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme.Je me suis précipité sur « Black Coal » vu l’encensement de la presse pour ce film chinois, il est vrai reparti de Berlin avec l’Ours d’Or, rien que ça, au détriment du génial « The Grand Budapest Hôtel » de Wes Anderson.
Et bien, je dois avouer que, je ressort de la séance bien dubitatif.Car franchement ou les critiques professionnels y voit une critique sociale, stylisé, complexe et mystérieuse, moi je m’y suis surtout ennuyé, agacé par des scènes qui frôlent le ridicule par instant (à l’image de la tentative d’arrestation des premiers suspects aussi navrante que grotesque). Dommage car le mystère entourant la jeune femme, la seule à tirer son épingle du jeu, est plutôt intéressant. La réalisation oscille entre le plutôt bien et le grotesque, ce qui nuit complètement à assoir la crédibilité du récit. Comme l’histoire n’a rien de renversant n’ont plus, « Black Coal » est un film esthétiquement intéressant mais globalement bien fade. N’y allez pas quelque peu fatigué, car c’est la sieste assurée.
Une Chine glauque, plutôt verglaçante que glaçante d‘ailleurs, un polar minimaliste long et peu crédible qui ne m’a pas enthousiasmé pour tout vous dire.
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Vers les airs (nouvelle)
Titre : Vers les airs
Auteur : Camille Brissot
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 14 juin 2014 (à l’occasion de la Décade de l’Imaginaire 2014)Synopsis : Pour la deuxième édition de la Décade de l’Imaginaire, place aux plumes féminines. De la science-fiction, de la fantasy en passant par le fantastique ou des textes qui transcendent les genres, plongez dans ces univers proches ou lointains, dystopiques ou, au contraire, pleins d’espoir. Il y est beaucoup question de fins et de commencements : une découverte lors d’un voyage de noces sur un monde-musée, un premier contact d’un genre particulier, une fin du monde vécue dans une petite chambre d’une maison de retraite, celle programmée dans l’ADN de tous les organismes terrestres. Ce sont ces récits et bien d’autres histoires que nous vous proposons de découvrir à travers des textes tantôt drôles, tantôt au rythme haletant qui enflammeront votre imagination.
J’ai survécu à un tsunami, puis au choléra, au typhus, ainsi qu’à toutes les autres saloperies qui traînent ici. Et c’est finalement l’ennui qui me tue.
Nouvelle journée et nouvelle nouvelle au sein de la Décade de l’Imaginaire 2014 chez L’Atalante ! À son tour, Camille Brissot, auteur de livres jeunesse chez Rageot et d’un premier roman adulte chez L’Atalante, nous présente un court récit de science-fiction.
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Homéostasie (nouvelle)
Titre : Homéostasie
Auteur : Laurence Suhner
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 13 juin 2014 (à l’occasion de la Décade de l’Imaginaire 2014, déjà en 2010 dans Dimension Suisse)Synopsis : Pour la deuxième édition de la Décade de l’Imaginaire, place aux plumes féminines. De la science-fiction, de la fantasy en passant par le fantastique ou des textes qui transcendent les genres, plongez dans ces univers proches ou lointains, dystopiques ou, au contraire, pleins d’espoir. Il y est beaucoup question de fins et de commencements : une découverte lors d’un voyage de noces sur un monde-musée, un premier contact d’un genre particulier, une fin du monde vécue dans une petite chambre d’une maison de retraite, celle programmée dans l’ADN de tous les organismes terrestres. Ce sont ces récits et bien d’autres histoires que nous vous proposons de découvrir à travers des textes tantôt drôles, tantôt au rythme haletant qui enflammeront votre imagination.
Même le jeu le plus distrayant a une fin.
Au sein de la Décade de l’Imaginaire 2014, L’Atalante met en valeur cette année des œuvres de l’imaginaire francophone féminin. Parmi les quelques auteurs féminins de la sélection, s’est glissée une Suissesse, Laurence Suhner, scénariste et infographiste.
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Les nouveaux arrivages : les Étonnants Voyageurs-Acheteurs (2014.06.13)
Moins d’une semaine après le festival des Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, il est grand temps de présenter ce sur quoi nous nous sommes finalement laissés tenter.
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Bird People
Titre : Bird People
Scénario : Pascale Ferran et Guillaume Breaud
Réalisateur : Pascale Ferran
Acteurs principaux : Anaïs Demoustier, Josh Charles, Camélia Jordana, Roschdy Zem, Hippolyte Girardot, Anne Azoulay
Date de sortie française : 4 Juin 2014
Budget : 6 900 000 eurosSynopsis : En transit dans un hôtel international près de Roissy, un ingénieur en informatique américain, soumis à de très lourdes pressions professionnelles et affectives, décide de changer radicalement le cours de sa vie. Quelques heures plus tard, une jeune femme de chambre de l’hôtel, qui vit dans un entre-deux provisoire, voit son existence basculer à la suite d’un événement surnaturel.
Huit ans qu’on attendait le nouveau film de Pascale Ferran. A Roissy, des milliers de personnes se croisent. Dans ce ballet incessant, deux personnages attirent l’attention. Gary informaticien américain, venu à Paris pour signer un gros contrat, et la discrète Audrey, jeune étudiante qui pour payer ces études fait des ménages dans un grand hôtel. Ils vont chacun à leur manière lâcher prise dans un monde devenu égoïste, intolérant.
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Burgundia Remanence (nouvelle)
Titre : Burgundia Remanence
Auteur : Danielle Martinigol
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 12 juin 2014 (à l’occasion de la Décade de l’Imaginaire 2014)Synopsis : Pour la deuxième édition de la Décade de l’Imaginaire, place aux plumes féminines. De la science-fiction, de la fantasy en passant par le fantastique ou des textes qui transcendent les genres, plongez dans ces univers proches ou lointains, dystopiques ou, au contraire, pleins d’espoir. Il y est beaucoup question de fins et de commencements : une découverte lors d’un voyage de noces sur un monde-musée, un premier contact d’un genre particulier, une fin du monde vécue dans une petite chambre d’une maison de retraite, celle programmée dans l’ADN de tous les organismes terrestres. Ce sont ces récits et bien d’autres histoires que nous vous proposons de découvrir à travers des textes tantôt drôles, tantôt au rythme haletant qui enflammeront votre imagination.
En fait, mon nom devrait s’écrire Re-né. J’en suis à mes cinq cents dixièmes clonages. Je suis né dans une cuve, tel que vous me voyez aujourd’hui : avec ma vieille moustache et mes douleurs dans le dos. Ceci pour trente ans. L’échéance est pour bientôt, d’ailleurs. Il y a déjà vingt-neuf ans que j’existe. Ils vont bientôt prélever quelques-unes de mes cellules et mettre un cinq cent onzième Renay en cuve de croissance.
Même si elle s’est fait connaître notamment par des livres destinés à la jeunesse, le volet science-fictionesque est toujours présent dans l’écriture de Danielle Martinigol. C’est avec Burgundia Remanence qu’elle nous montre une partie de ce qu’elle sait faire à l’occasion de la Décade de l’Imaginaire 2014 proposée par L’Atalante.
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Critic dévoile son hit de la prochaine rentrée !
En exclusivité via le site Elbakin, les éditions Critic nous dévoilent ce qui constituera leur étendard de la prochaine rentrée littéraire : La Route de la conquête, de Lionel Davoust, qui sortira le 21 août 2014.







