Opexx
Titre : Opexx
Auteur : Laurent Genefort
Éditeur : Le Bélial’ (Une Heure-Lumière) [site officiel]
Date de publication : 26 mai 2022
Synopsis : Le Blend : une communauté de millions d’espèces sentientes vivant en paix dans ce qui ressemble au meilleur des mondes, un concert des nations à l’échelle galactique auquel vient de se joindre la Terre. Depuis l’arrivée de la délégation extraterrestre au siège des Nations Unies, l’humanité bénéficie de nombreux cadeaux destinés à lui faciliter la vie. Mais cela n’est pas sans contreparties. Ce qui intéresse le Blend, c’est une activité que cette société d’outre-espace patchwork ne sait plus pratiquer : la guerre. Un contrat a donc été conclu entre l’ONU et le Blend. Les premiers prêtent des soldats pour des opérations d’encadrement et de maintien de l’ordre. Les seconds se chargent d’équiper ces derniers, de les emmener sur zone puis de les rapatrier.
Lui, c’est un soldat de la force Opexx. Atteint du syndrome de Restorff, un déficit empathique, son efficacité en mission s’en trouve renforcée. Une qualité qui n’exclut pas les questions au fil des déploiements sur les théâtres d’opérations extrasolaires. « Répondez à l’appel de l’ailleurs ! » Tel est le slogan d’Opexx. Un ailleurs qui pourrait bien être avant tout un autrement…
Éviter le moindre mort peut avoir des conséquences désastreuses, ben voyons.
Opexx est un nouvel opus de la belle collection Une Heure-Lumière. Après Thomas Day, Christian Léourier ou Laurent Kloetzer par exemple, Laurent Genefort y fait à son tour son apparition pour représenter la SF française au sein d’autrices et auteurs étrangers de prestige (Nancy Kress, Greg Egan, Tade Thompson, Ken Liu, Claire North et bien d’autres).
SF militaire
Dans les classiques du genre, Opexx nous met en scène une bonne dose de science-fiction militaire. Nous suivons un soldat interstellaire terrien appelé à participer aux Opexx, des opérations militaires extérieures mais pas à un pays, mais extérieures à la planète. En effet, l’ONU a conclu un accord avec un consortium nommé le Blend, qui réunit une quantité innombrable de mondes différents, pour leur louer des combattants. Ceux-ci n’ont pas besoin d’autres qualifications terriennes que le fait de savoir faire la guerre. Et ils sont envoyés, via un terminal interstellaire, à l’autre bout de l’univers le temps d’assurer une bataille, contre quelques menus avantages technologiques et la reconfiguration des cerveaux des partants pour ne pas se souvenir de tout ce qu’ils viennent de vivre…
Protagoniste tourmenté
Non nommé, il me semble, le narrateur porte l’intrigue à lui tout seul alternant entre moments passés sur d’autres planètes et retours sur Terre. L’écriture décrit un protagoniste tourmenté, puisqu’il a la particularité d’avoir le syndrome de Restorff : le personnage, avec sa relation particulière aux autres, est intéressant à suivre, puisque ses émotions et ses souvenirs sont distincts, ce qui a tendance à lui faire garder plus de souvenirs que les autres de ces missions à haut risque. Sa vie avec sa femme et sa fille s’en ressent, au point qu’ils s’interrogent de plus en plus sur ce qu’il doit penser de ces rencontres guerrières avec d’autres civilisations qui ne veulent, au fond, pas vraiment entendre parler des Terriens, juste de leurs qualifications au combat. Comme souvent, Laurent Genefort trouve une belle idée, ici ces Opexx dirigées par le Blend, ainsi qu’un personnage original, et décrit en seize petits chapitres un univers qui vaut encore une fois bien le détour.
Opexx est une bonne petite porte d’entrée vers la SF militaire avec un récit court, mais qui se révèle presque contemplatif et très humain.
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