Journal d’un AssaSynth, tome 3 : Cheval de Troie
Titre : Cheval de Troie (Rogue Protocol)
Cycle/Série : Journal d’un AssaSynth, tome 3
Auteur : Martha Wells
Éditeur : L’Atalante (La Dentelle du Cygne) [site officiel]
Date de publication : 22 août 2019 (août 2018 en VO)
Synopsis : « Je n’ai vraiment pas de bol avec les transports autopilotés.
Le premier à me prendre en stop n’avait eu d’autre motivation que celle de profiter de ma collection de fichiers multimédias.
L’emmerdeur de vaisseau expéditionnaire, EVE, le temps de notre collaboration, avait menacé de me tuer, regardé mes émissions préférées, altéré ma configuration structurelle, fourni un excellent soutien tactique, argumenté jusqu’à me convaincre de jouer les consultants en sécurité, sauvé la vie de mes clients et nettoyé derrière moi quand j’avais dû assassiner des humains. (C’étaient des méchants.) EVE me manquait beaucoup.
Et il y avait ce transport-ci. Qui s’était mis en tête de me confier le maintien de l’ordre à bord et de m’envoyer des notifications à chaque querelle entre passagers. Imbécile que je suis, j’y avais répondu. Pourquoi ? Je ne le sais pas moi-même. »
Enfin parvenu sur la planète Milu, AssaSynth est contraint d’endosser de nouveau son rôle de SecUnit afin de protéger son identité et, au passage, des clients officieux, accompagnés d’un bot de compagnie, Miki.
Confronté à plus puissants que lui, mais aussi à l’innocence déstabilisante de Miki, notre androïde devra allier les deux parts de son être pour survivre : la puissance de feu du robot et le libre arbitre de l’humain.
On ne plaisante pas avec les SecUnits séditieuses ; elles sont dangereuses, croyez-moi sur parole.
Après les deux premiers tomes, Défaillances systèmes et Schémas artificiels, l’AssaSynth poursuit son Journal, écrit par Martha Wells et publié chez les éditions L’Atalante. Il s’agit toujours de poursuivre cette série de novellas détonantes où le protagoniste est un robot-mercenaire de combat qui a des états d’âme car il s’est rendu autonome de toute directive et qui est fan de séries mélodramatiques.
Nouveaux rebondissements
Nous retrouvons l’AssaSynth après ses deux aventures précédentes, à nouveau dans un transport cargo autopiloté et il repense à ses précédentes pérégrinations, aux humains qu’il a laissés sur la route. Avoir piraté son module superviseur lui permet d’être autonome dans ses prises de décision et dans sa réflexion quotidienne. Du coup, après s’être assez longuement interrogé (dans les novellas précédentes) sur le but qu’il devait se donner, AssaSynth cherche à remonter à ses troublantes « origines », ses débuts en tant que SecUnit légèrement dissidente… En chemin, il se fait temporairement embaucher pour accompagner une mission de reconnaissance sur une planète où la base de terraformation a été visiblement abandonnée. Arrivés sur place en navette, cela s’annonce plus ardu que prévu, évidemment. En l’occurrence, cela va s’avérer d’autant plus compliqué pour l’AssaSynth qu’il doit faire face à une opposition musclée, à des comparses pas toujours dégourdis et à une situation inextricable puisqu’obligé de mentir constamment sur ses véritables intentions : trouver des preuves accablants la corporation GrayCris.
Particularités de cette série
Dans ce troisième volet, l’AssaSynth est toujours multitâche, ce qui complique la narration voulue par l’auteur, car il faut bien transcrire la simultanéité des actions de ce robot. L’ensemble du récit à la première personne se veut alors dynamique et constamment sous tension, car le narrateur l’est. D’ailleurs, il est toujours angoissé à l’idée de côtoyer des humains, tant il les trouve étrange, tout robot de sécurité qu’il est. Il est toujours accro aux séries en ligne, mais n’a plus trop le temps de les regarder, car l’action est fournie en masse dans Cheval de Troie. Cette sensation d’incomplétude est mise à rude épreuve quand, à nouveau, notre AssaSynth rencontre un autre bot qui le chamboule quelque peu ; ce coup-ci, ce n’est pas que son intelligence artificielle est très développée, mais a plutôt un côté étonnant. Car Miki (oui, il s’appelle Miki, ce bot) est plutôt du genre dévoué… Un bon « chien-chien » en somme, envers des humains tout ce qu’il y a de plus commun pour du space opera. Toutefois, l’autrice réussit à nous surprendre quand même un peu grâce à des fils d’intrigue qui fonctionnent, mais ce récit ne termine pas pour autant la série, car des questions restent en suspens.
Cheval de Troie est donc une novella qui se lit tranquillement, avec un certaine sérénité : on se doute que cela ne va pas complètement chambouler l’ordre de marche de l’AssaSynth, mais les thèmes abordés prêtent à sourire et parfois à réfléchir.
Voir aussi :
Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 4
Autres critiques :
Cette critique est la 16e de ma participation au Projet Maki 2020.