Une aventure de Rouletabille (BD), tome 1 : Le mystère de la chambre jaune
Titre : Le mystère de la chambre jaune
Cycle/Série : Une aventure de Rouletabille, tome 1
Scénariste : Jean-Charles Gaudin
Dessinateur : Sibin Slavkovic
Coloriste : Joël Odone
Éditeur : Soleil (Policier/Thriller) [site officiel]
Date de publication : 7 mars 2018
Synopsis : Une adaptation fidèle du célèbre roman écrit par Gaston Leroux dans lequel le jeune reporter, Joseph Rouletabille, mène sa première enquête. Un grand classique du roman policier.
Le professeur Stangerson et sa fille Mathilde vivent au château du Glandier où ils poursuivent des recherches scientifiques.
Une nuit, Mathilde échappe de justesse à une tentative d’assassinat dans sa chambre jaune, pourtant fermée de l’intérieur. Rouletabille et son ami Sainclair se rendent sur les lieux, ils vont, au terme d’une enquête périlleuse, élucider « Le mystère de la chambre jaune ».
– Oui la chambre jaune! Qu’est-ce que vous en pensez?
– J’en pense que c’est le diable ou la bête du bon dieu qui a commis le crime!
– Soyez sérieux!
– Je ne crois pas beaucoup aux assassins qui s’enfuient à travers les murs. Le père Jacques n’a pas été très prudent pour laisser l’arme du crime derrière lui […]
– Je ne doute pas de vos talents d’avocat. Mais si vous êtes un jour magistrat instructeur, j’ai bien peur que vous ne fassiez condamner des innocents…
Sorti de la plume de Gaston Leroux et paru en 1907, Le Mystère de la chambre jaune est la première aventure du célèbre Rouletabille. Déjà adapté au cinéma et plusieurs fois en bande dessinée, les éditions Soleil récidivent après un premier coup d’essai en 2001. Cette fois-ci, Jean-Charles Gaudin est à l’écriture, avec à ses côtés Sibin Slavkovic et Joël Odone respectivement au dessin et à la couleur. Nul doute que la principale difficulté, c’est de faire un peu de neuf avec du « vieux », parce que la première affaire de Rouletabille a été résolue depuis bien longtemps déjà.
Un classique du huis-clos
Un étrange mystère secoue la vie paisible de la famille Stangerson. Scientifiques renommés, les Stangerson père et fille mènent leur travaux au château du Glandier. Une énième soirée de labeur se termine et Mathilde rejoint sa chambre, adjacente au laboratoire. Fermée de l’intérieur, les cris de la jeune fille alertent les occupants du château. Une fois la porte enfoncée, la jeune fille est retrouvée inconsciente et une empreinte de main ensanglantée orne le mur. Nul n’a vu le tueur sortir de la pièce close. Intrigué par l’affaire, le reporter débutant Rouletabille entend bien résoudre l’affaire.
Une adaptation littérale
Adapter un roman n’est certainement jamais une mince affaire, d’autant plus quand celui-ci a plus de cent ans au compteur et qu’il est bien connu du grand public. L’adaptation signée par Jean-Charles Gaudin est plutôt bonne et le scénariste a su efficacement refondre le pavé de quatre-cent pages original sur une soixantaine de planches. Malgré les rebondissements, le récit semble manquer d’impact et on ne se laisse pas facilement embarquer dans les aventures de Rouletabille. L’apparition des protagonistes donne encore quelques soubresauts supplémentaires au tempo du récit. Les personnages sont réussis et le duo Rouletabille-Sinclair n’est évidemment pas sans rappeler un autre duo majeur du roman policier: Sherlock Holmes et le Docteur Watson. Rouletabille apparaît d’emblée comme le seul à pouvoir résoudre l’affaire malgré la concurrence du policier Frédéric Larsan, tout de noir vêtu. Le déroulement du récit reprend bien sûr tous classiques de l’intrigue policière classique avec son lot d’arrestations et d’interrogatoires. Rien ne fait véritablement défaut au récit, si ce n’est son grand classicisme.
Des graphismes cohérents
Sur sa partie graphique, Le mystère de la chambre jaune laisse un peu sur sa faim. Le style classique et un peu rétro colle à l’ambiance de l’enquête, mais le dessin manque un peu de personnalité et le découpage très classique lui aussi fait que le tout manque un peu de surprise. Décors comme personnages sont visuellement réussis sans être très fins ou séduisants pour autant.
Un roman policier français majeur adapté en bande dessinée manque forcément d’une petite touche de surprise, c’est ce qui pêche un peu dans cette première aventure de Rouletabille.
Voir aussi :
Tome 2 ; Tome 3
Autres critiques :