Récit contemporain

J’veux du soleil

Titre : J’veux du soleil
Réalisateur : François Ruffin et Gilles Perret
Acteurs :
Date de sortie : 2019 (avril)


L’actualité du député apparenté à la France insoumise François Ruffin est particulièrement chargé en ce début de mois de mars. Outre la sortie de son roman « Ce pays que tu ne connais pas » adressé à notre cher président, le journaliste / écrivain / député reprend aussi sa casquette de réalisateur avec « J’veux du soleil ». La sortie en salle est prévu pour le mois d’avril, mais depuis quelques semaines, Ruffin parcourt la France afin de présenter son film lors d’avant-premières organisées par les cinémas qui le souhaitent. Après avoir filmé son combat pour la famille Klur et sa ruse pour gratter quelques milliers au milliardaire Bernard Arnault dans son documentaire « Merci patron » (césar du meilleur documentaire en 2017), le rédac-chef de Fakir s’est rendu à la rencontre des gilets jaunes aux côtés du réalisateur Gilles Perret (dont je vous conseille les autres documentaires, à commencer par « La Sociale », consacré à la création de la sécurité sociale après la Seconde Guerre mondiale et aux incalculables attaques qu’elle a subi depuis).

Le ton est différent que celui de « Merci patron », même si on y retrouve le même humour et la même émotion. Nous sommes début janvier, et Ruffin parcourt les ronds-points afin d’y filmer le quotidien des gilets-jaunes qui nous expliquent, portrait après portrait, les raisons de leur mobilisation. On y découvre des hommes et des femmes déterminés, qui ont réussi grâce au mouvement à relever enfin la tête et à sortir de leur solitude afin de tisser de nouvelles solidarités. Avec émotion, ils évoquent leurs difficultés financières : l’un multiplie les emplois précaires, un autre nous raconte qu’il n’a pas mangé depuis deux jours, une autre avoue sa honte de devoir fouiller dans les poubelles pour trouver de quoi nourrir sa famille… Et tout cela se passe en France, quatrième puissance économique mondiale… : tout va bien. Mais Ruffin n’a pas l’habitude de faire dans le pathos : si le film comprend plusieurs moments d’émotion, c’est avant tout la détermination et le courage de ces hommes et femmes qui est mis en avant et qui nous donne un coup de fouet.

Un film-documentaire qui révolte mais surtout qui donne la pêche. Loin des condamnations sans nuances des éditorialistes, hommes politiques et pseudo-philosophes et experts qui se succèdent à longueur de journée sur les chaînes d’info, le film de Ruffin ne propose aucune analyse : il se contente de donner la parole à ces hommes et ces femmes qui avaient pris l’habitude de courber la tête et de se taire. Édifiant.

Autres critiques :
Aurore in Paris

 

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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