Les porteurs d’eau
Titre : Les porteurs d’eau
Scénariste : Fred Duval
Dessinateur : Nicolas Sure
Coloriste : Nicolas Sure
Éditeur : Delcourt (Mirages) [site officiel]
Date de publication : 30 mai 2018
Synopsis : En cavale après un deal d’EPO qui a mal tourné, deux jeunes cyclistes amateurs s’offrent un tour de France inattendu, de la France qui perd aux sommets mythiques de la grande boucle.
Jérôme et Florian sont sur le point d’acheter des produits dopants lorsque la douane débarque, obligeant les deux jeunes espoirs du cyclisme à prendre la fuite, le coffre plein d’argent et de marchandise. Leur cavale va les mener de Dieppe jusqu’au Mont Ventoux. Une poursuite tragi-comique durant laquelle le petit Pignon devra également affronter le fantôme de son père, coureur professionnel mort à 37 ans d’une embolie pulmonaire.
Les années quatre-vingt-dix, on sait comment ça s’est terminé : il y avait plus de cyclistes dans les tribunaux et les commissariats que de kilomètres de pavés sur le Paris-Roubaix !
Je vais vous faire une confidence, Cyril : c’est à cette époque que j’ai commencé à pratiquer ce sport, pour essayer de comprendre…
À force de traquer les trafiquants et de perquisitionner des hôtels, des caravanes et des centres d’entraînement, on finit par s’attacher à ce petit monde.
Les fictions, et notamment les bandes dessinées, mettent rarement en scène le monde du cyclisme ; Les Porteurs d’eau en est pourtant une, de Fred Duval et Nicolas Sure chez Delcourt dans la toujours inventive collection Mirages.
Deux cyclos en galère
Deux jeunes coureurs de la région lyonnaise, le prometteur Jérôme Pignon et le mineur Florian Cornu, sont à Maubeuge pour se fournir en médicaments interdits dans la pratique sportive, des produits dopants donc. Leur rendez-vous avec la mafia wallo-russe, qui leur sert de fournisseur, tourne au fiasco. Désormais, la police les poursuit pour coincer ce réseau de dopage et la mafia les poursuit pour récupérer son argent et les faire taire. Autant dire qu’avec leur profil, leur maigre débrouillardise et leurs désavantages, ils ne vont pas faire long feu s’ils ne sont pas aidés !
Un thriller classique
La quatrième de couverture promet une « poursuite tragi-comique ». La poursuite est belle et bien là, mettant en scène des étapes dignes du Tour de France, même si cela se fait en voiture, mais finissant tout de même au fameux mont Chauve, le mont Ventoux. Par contre, on est clairement dans le tragique tout du long, avec un sens du comique bien absent – ce n’est pas grave pour l’histoire, mais il faut savoir à quoi s’attendre. Les affres du sport professionnel sont rappelés de nombreuses fois, ce qui n’est pas un mal, rien que pour rappeler que derrière les cyclistes professionnels, il y a des humains et des familles qui les soutiennent, voire qui doivent les supporter tant bien que mal.
Un décor relativement absent
Ce mal-être peut se ressentir dans les péripéties rencontrées, mais aussi dans le graphisme choisi. Clairement, nous ne sommes pas dans du dessin flamboyant avec des couleurs vives et chatoyantes. Nicolas Sure se concentre sur les expressions – souvent dépitées – des personnages, au point parfois de négliger le décor (alors que quand on pense cyclisme, on pense aussi aux décors parcourus), sauf un peu le mont Ventoux à la toute fin. En somme, la partie graphique fait le job, mais on ne rentre pas dans l’histoire par cet aspect-là.
Les porteurs d’eau n’est donc pas la bande dessinée qui marque, malgré un sujet intéressant ; nous avons davantage là un thriller sympathique sur les routes françaises avec une fin bon enfant.
Autres critiques :
2 commentaires
Baroona
Ah, zut. Je m’étais dit « cool, une nouvelle bonne BD sur le cyclisme »… raté.
J’aime bien le dessin cela dit, mais c’est vrai que ça fait un peu vide. =/
Dionysos
Voilà. Après, c’est à feuilleter voire à tenter. 🙂