Le Livre des fantômes
Titre : Le Livre des fantômes
Auteur : Jean Ray
Éditeur : Alma [site officiel]
Date de publication : 22 mars 2018 (1947 pour la 1re édition)
Synopsis : « Les histoires de fantômes, qu’on imagine avoir inventées d’un bout à l’autre, peuvent enclore une réalité » confie Jean Ray à ses lecteurs. Ajoutant : « Ceux qui les écrivent peuvent être en quelque sorte des chargés de mission d’un monde caché qui essaie de se révéler à nous, nous obligeant à réfléchir… »
En témoigne ce Livre des fantômes paru en 1947 que ses éditeurs successifs ont parfois malmené faute de respecter la profonde cohérence des textes où Jean Ray traite d’une façon à nouveau très personnelle ces « univers intercalaires » que peuplent les fantômes. Dans ce monde où vivants et morts s’entrecroisent, c’est apparemment la réalité qui s’impose : cet univers bourgeois, provincial et volontiers casanier que Jean Ray décrit avec un humour tout flamand. Ici, les fantômes peuvent se glisser dans une fabuleuse choucroute, dans une excellente liqueur digestive ou dans le décor cossu d’une maison. Certes, la Mort elle-même entre dans la danse mais avec une bonne vieille faux et une jovialité de bon aloi. Le narrateur nous a prévenus : « Non seulement ceci n’est pas un conte, mais c’est un document »…
L’idée de notre heure suprême n’est pénible que parce qu’elle fait cesser toutes les fonctions qui nous mettent en rapport avec ce qui nous entoure. C’est la privation de ces fonctions qui sème l’épouvante et l’effroi sur le bord de notre tombe.
Publié en 1947, Le Livre des fantômes est un recueil de nouvelles de Jean Ray, le fameux écrivain belge d’histoires fantastiques à tendance horrifique.
Il est bien difficile de résumer un recueil avec autant de nouvelles, de taille et de qualité très variées. Jean Ray multiplie les rencontres fortuites avec des revenants le plus souvent animés d’intention pas forcément mauvaise, mais nécessitant de foutre la frousse à un certain nombre de personnes. Le plus souvent, cela est mérité, car l’auteur part souvent d’un fait divers qui a mené à une disparition ou une mort fortuite. Or, le fantôme, contrairement à la « populace » n’oublie rien et jamais.
Clairement, ce Livre des fantômes est le volume le plus faible parmi ceux réédités par Alma. En même temps (comme dirait l’autre), il est difficile de s’éloigner de la thématique du recueil : les revenants sont parmi nous et chaque récit nous relate une histoire de fantômes venant hanter le protagoniste. Cela passe le plus souvent par une narration extérieure : un témoin raconte ce qui est arrivé au malheureux, ou à la malheureuse (cas bien plus rare). Les ambiances ont franchement tendance à se répéter encore et encore, sentiment qui n’apparaissait pas dans d’autres recueils comme Les Contes du whisky.
Un recueil lu bien vite, pour une déception qu’il faut espérer pouvoir oublier aussi rapidement. Il n’empêche que la collection Jean Ray chez Alma est à découvrir, notamment par Malpertuis ou La Cité de l’indicible peur.
Autres critiques :
2 commentaires
The Cannibal Lecteur
Les contes du whisky, je les ai, mais je ne m’en souviens plus 😳 Ici, je pense que je vais suivre ton conseil avisé et passer mon tour 🙂
Dionysos
Ok mais relis les contes du Whisky alors (avec un bon breuvage du même type dans la main) ^^