Mickey et l’océan perdu
Titre : Mickey et l’océan perdu
Scénariste : Denis-Pierre Filippi
Dessinateur : Silvio Camboni
Éditeur : Glénat
Date de publication : 3 janvier 2018
Synopsis : Le monde est enfin en paix après des années de conflit. Mickey, Minnie et Dingo sont récupérateurs. Leur mission : explorer les épaves de l’ancienne guerre en quête de ressources technologiques. Activité dans laquelle ils peuvent compter sur Pat Hibulaire pour leur mener la vie dure ! Un jour, répondant à une annonce, nos trois comparses mettent la main sur un cube étrange situé dans les profondeurs de l’océan. Ils n’imaginent pas les véritables motivations de leur commanditaire ni l’étendue des pouvoirs de cet artefact, à première vue inoffensif…
[…] – Et puis avec tous ces moyens, non seulement notre équipement va être amélioré, mais notre domaine d’application va devenir quasi sans limite !
– Il a raison, et puis c’était le rêve de ta vie, d’entrer dans ce genre de laboratoire de recherche ! Enigmus a toujours été un modèle pour toi, presque un mentor. […]
– Tu n’as pas peur qu’on perde notre indépendance ?
– Si on en a l’impression, nous n’aurons qu’à partir, voilà tout !
Après Cosey, Tebo, Loisel, Trondheim et Keramidas, les éditions Glénat continuent d’agrandir leur collection Mickey une nouvelle aventure originale de la plus célèbre et loquace des souris. Cette fois-ci, c’est Silvio Camboni, qui a par ailleurs déjà travaillé pour Walt Disney au tout début de sa carrière, qui se frotte au personnage avec L’Océan perdu. Comme à l’accoutumée, Camboni est accompagné du scénariste Denis-Pierre Filippi (Le voyage extraordinaire) pour une aventure haute en couleurs, à l’image de la couverture de cet album, belle à pleurer.
Devenus chasseurs de récupérateurs au terme d’un long conflit, Mickey, Minnie et Dingo gagnent leur pain en sondant les abîmes océaniques à la recherche d’épaves et de restes de coralite, un précieux minerais qui fait figure de carburant. Équipe d’un scaphandre de toute nouvelle génération, c’est en fin de compte sur un étrange cube que Mickey parvient à mettre la main. Recruté par le commanditaire de cette opération, le trio voit bien vite le contrôle de la situation lui échapper. Le savant, davantage fou que sain, ne cherchait qu’un moyen de faire perdre sa pesanteur à l’eau pour pouvoir extraire à son gré le précieux carburant. Veillé pendant cinq longues années, Mickey se réveille enfin, son équipe a bien changé, et surtout, le monde qu’il connaissait semble bien étrange. L’océan a bel et bien disparu.
Nous ne sommes qu’en janvier 2018, l’année commence à peine, et déjà dans mes petites mains se trouve ce qui sera sans doute l’une des plus belles bandes dessinées de cette année. Il est impossible de rester de marbre face au travail fourni par Camboni. Mignon, fouillé, précis, enchanteur, beau tout simplement, on pourrait passer plus de temps à admirer L’Océan Perdu qu’à le lire. Des étendues glacées du début de l’album à la jungle suspendue, en passant par les fonds marins et la ville façon steampunk, Silvio Camboni emporte le lecteur dans un univers sublime. Pour notre plus grand plaisir, les illustrations en pleines pages sont nombreuses, ce qui permet de contempler la folie du détail dans les divers environnements parcourus. Les personnages n’en sont pas moins réussis (quelques visages parfois légèrement en deçà, peut-être, pour être tatillon), mais les expressions des protagonistes sont toujours parfaites et nous replongent en enfance. Un pur régal pour les yeux. Saluons aussi le travail de Gaspard Yvan et Jessica Bodart, qui font des merveilles à la couleur.
Coté histoire, l’ensemble est certainement un peu convenu et aurait gagné à être développé sur plus d’un album. Cette aventure avance en effet à pas de géants . Le scénario n’est pas naïf pour autant et séduira autant les petits que les grands avec son aventure sans temps mort et son petit discours attentif aux dérives de la technologie et au pillage des ressources. On aurait aimé s’attarder un peu plus encore dans cet univers. Les personnages sont eux-mêmes loin d’être naïfs (y compris Dingo !) et plus que Mickey, c’est bien le trio de héros Mickey-Minnie-Dingo (voire un quatuor), que Filippi a mis sur pied ici. C’est une excellente idée et cela contribue à donner de l’épaisseur au récit, qui ne repose pas sur un personnage principal et son antagoniste. L’humour est bien présent lui aussi par petites touches bienvenues, souvent par la bouche de Dingo qui ne démord pas de son thé ou de Minnie. Un gros bémol toutefois à tout cela et à charge de l’éditeur: que de fautes et autres coquilles dans cet album. C’est simplement inacceptable, même si j’ai jugé inutile d’en tenir compte dans la notation.
Quelle plaisir que d’entamer une nouvelle année en ne sachant plus où donner des yeux tant il y a avoir dans cette nouvelle aventure de Mickey. Indéniablement l’une de mes deux préférées dans cette nouvelle collection !
Voir aussi : Mickey Café Zombo
3 commentaires
Kara
Je trouve les illustrations magnifiques !
Casper
L’album est absolument sublime 😊
Dionysos
Y a pas à dire… c’est beau !
Tout en rondeurs. 🙂