Super-Héros

Green Arrow Rebirth, tome 1 : Vie et mort d’Oliver Queen

Titre : Vie et Mort d’Oliver Queen
Cycle/Série : Green Arrow Rebirth, tome 1
Auteur : Benjamin Percy
Dessinateurs : Otto Schmidt, Juan Ferreyra
Éditeur : Urban Comics
Date de publication : 13 octobre 2017

Synopsis : Trahi par l’un de ses proches, Green Arrow voit son identité secrète mise en péril. Avec l’aide d’une nouvelle coéquipière, Black Canary, Oliver Queen doit surmonter les multiples épreuves sur son chemin, parmi lesquelles les contradictions qui ont fait de lui ce qu’il est devenu aujourd’hui.

Toujours en train de la ramener sur ce qui heurte tes principes, à te plaindre de l’élitisme, du racisme, du favoritisme, du conservatisme, et de tout ce qui finit en -isme. Tu te fais appeler le justicier social… Mais regarde-moi cet appartement, regarde-moi cette vie. […] Comment se battre contre le pouvoir quand on est le pouvoir ?

    Green Arrow, de la corde à son arc et des flèches dans son carquois, il en a plein, et c’est avec ce bel équipement flambant neuf qu’il se jette à son tour dans le bain de DC Comics Rebirth. Le Robin des Bois de Seattle fait un peu figure de parent pauvre du super héros chez DC (c’est mon sentiment), au point d’ailleurs que la Justice League n’en veut même pas dans ses rangs. Pourtant, Urban comics, qui décide de publier les nouvelles aventures de l’Archer vert, doit bien être convaincu du potentiel de celui-ci. Le scénariste de ce premier volume n’est d’ailleurs pas lui-même complètement nouveau puisque Benjamin Percy est déjà en charge du personnage depuis plusieurs mois déjà. La vague Rebirth est déjà bien entamée, et pas toujours avec succès, mais que valent les nouvelles péripéties d’Oliver Queen ?

    Oliver Queen est ce qu’il a toujours été, un riche héritier. Du haut de son penthouse il est à la tête de Queen Industries et domine d’une tête la vie de Seattle. Mais les affaires en réalité ne l’intéressent guère. Il y a à cela une raison bien précise que tout le monde connaît. Depuis son retour à la civilisation après avoir été échoué longuement sur une île sur laquelle il a maîtrisé l’archerie, Oliver Queen n’est plus le playboy flambeur qu’il était, son égocentrisme n’est plus. Il consacre sa fortune à aider les autres et précisément ceux qui sont dans le besoin par la création de fondations diverses et variées. Lui-même se qualifie de justicier social. Quelle n’est donc pas sa surprise quand ses pérégrinations nocturnes, tout de vert attifé, le mènent à un conteneur au nom de sa société rempli à ras-bord de SDF et autres orphelins portés disparus Rapidement, une sordide affaire de trafic humain se fait jour…

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    Pour un héros que je n’apprécie pas tellement, Green Arrow se pare bien vite d’atours qui vont le rendre séduisant. Après une sans doute dispensable présentation des personnages clés du récit pour les lecteurs néophytes (le retour de Dinah Lance alias Black Canary), Benjamin Percy nous plonge rapidement dans la une ville de Seattle marquée par de profondes inégalités. L’archer n’hésite pas, dans ce volume initial, à dresser le portrait d’une métropole étasunienne qui ne respire pas la santé, et par conséquent d’une Amérique plus fragile qu’il n’y paraît où les plus fragiles sont ceux qui souffrent le plus. Le système carcéral se ramasse aussi quelques petites piques au passage, de même la finance débridée de toute règle. Ces quelques thèmes ne sont qu’abordés encore superficiellement dans ce volume, mais je ne doute pas et j’espère que cet ancrage dans la réalité se perpétuera dans les volumes à venir, d’autant plus qu’Oliver Queen connaît dans ce premier volume des aventures qui le mènent tout droit vers une situation similaire. Tout cela sans mentionner évidemment le trafic d’êtres humains, au coeur de ce récit. Au-delà de ce melting-pot thématique, Vie et Mort d’Oliver Queen est un récit d’aventure fort bien construit et rythmé, avec quelques petits twists qui ne surprennent certes guère, voire pas, mais qui sont agréables et ont le mérite d’exister. Ce premier tome penche aussi quelque peu vers l’horrifique de par les ambiances et les personnages que l’archer rencontre. En fin de compte, le récit se révèle assez classique dans sa structure et dans sa progression, les personnages également, en dehors d’Oliver Queen qui sait se montrer véritablement intéressant, les seconds-couteaux demeurant, pour le moment, encore assez archétypaux. Rien de très nouveau, mais c’est tout de même très agréable à lire. Même une deuxième fois.

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    Green Arrow, Vie et mort d’Oliver Queen pourra séduire par son histoire sans vous chambouler. Le grand attrait, en revanche, qu’a su appliquer sur moi cette version de l’archer vert il y a de cela quelques mois en VO, c’est sa partie graphique. Deux dessinateurs ont oeuvré ici, Otto Schmidt et Juan Ferreyra. Le premier s’est chargé des couvertures (première de couverture des chapitres) et de la première moitié de cet album. Et quel travail ! Pas tant sur le réalisme ou le niveau de détail, mais par le simple fait, déjà, que cela change complètement de ce que l’on a trop l’habitude de voir dans les comics de super héros. Le trait est plus épais qu’à l’accoutumée, avec un aspect proche du crayonné parfois. Les couleurs sont douces et font par exemple merveille sur les environnements, nocturnes surtout, au point d’en faire des personnages à part entière. Le travail de Schmidt contribue largement à la dimension horrifique que j’ai évoqué plus haut, par les ambiances sombres et malsaines ou bien encore par l’aspect des sbires des villains de cet album. Le découpage a fait l’objet d’un soin particulier avec une fluidité exemplaire et des scènes d’action dont le dynamisme, à travers le mouvement des traits de Green Arrow, font merveille. L’entrée en scène du héros est d’ailleurs particulièrement réussie. Dans la seconde partie du récit, Schmidt a prêté ses crayons à Ferreyra pour un style beaucoup plus réaliste, mais pas moins original et séduisant même si sur certaines planches, certaines couleurs sont un peu trop criardes à mon goût. Dans les deux cas, un travail rafraîchissant de très grande qualité.

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    Avec son identité visuelle unique dans le paysage Rebirth jusque là et un récit sombre et bien mené, Green Arrow s’affiche clairement comme l’une des bonnes pioches du reboot de DC Comics. Si vous ne saviez pas par quel héros commencer, voilà qui est peut-être fait !

Autres critiques : ?

 

 

Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

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