Fantasy

Les cités des anciens, tome 2 : Les eaux acides

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Titre : Les eaux acides
Cycle : Les cités des anciens, tome 2
Auteur : Robin Hobb
Éditeur : Pygmalion / J’ai lu
Date de publication : 2010 / 2011

Synopsis : Le grand jour se profile : Alise comme Thymara vont enfin se trouver face aux dragons, l’une pour assouvir sa soif de connaissances, l’autre pour les conduire, avec un groupe de jeunes gens comme elle, jusqu’à la légendaire cité des Anciens, Kelsingra. Ce qu’elles ignorent, c’est que cette rencontre changera leur existence. Alise, passagère à bord du Mataf dont le rugueux capitaine, Leftrin, ne la laisse pas insensible, va faire un choix qui met en péril sa réputation et son mariage, et détourne son ami et chaperon, Sédric, d’autres plans, bien arrêtés et beaucoup plus profitables. Thymara, elle, par sa fréquentation des autres jeunes gardiens, porteurs des stigmates du désert des Pluies, devra peu à peu remettre en cause les règles qui régissent sa vie depuis sa naissance. Tous affrontent un trajet long et pénible avec les dragons, où ils découvrent leur vraie nature et apprennent à se connaître face à des adversaires qui habitent parfois au fond d’eux-mêmes.

Note 4.0

J’ai pas mal bossé comme chasseur, et voilà comment ça se passe : tu pars avec un groupe de collègues, et, au bout de trois jours, ce sont tous tes copains. Après cinq jours, ça commence à devenir tendu, et, la semaine passée, le groupe se décompose lentement.

 

Après « L’assassin royal » et « Les aventuriers de la mer », Robin Hobb marquait avec « Dragons et serpents » le début d’une toute nouvelle série se déroulant une fois encore dans l’univers du Désert des Pluies. Les dragons sont enfin sortis de leur long sommeil et, après nous avoir narré leur éclosion, ce second volume se concentre sur la rencontre entre les dragons et leur gardien respectif chargés de les guider et les assister tout au long de l’expédition vers l’antique cité de Kelsingra. L’occasion pour l’auteur de nous en dévoiler un peu plus sur ces créatures légendaires qui ont, de façon plus ou moins appuyée, hanté ses précédentes sagas prenant place dans le monde des Six Duchés ou du Désert des Pluies. Seulement les sauriens ici présents ne sont pas vraiment à la hauteur de leur légende. Au-delà de leurs difformités physiques, c’est surtout leur caractère qui s’avère décevant. Mesquins, geignards, égoïstes, belliqueux, odieux avec les humains qu’ils considèrent comme indignes de leur temps et de leur présence… : loin des magnifiques créatures pleines de sagesse et de majesté auxquelles on aurait pu s’attendre, les dragons de Robin Hobb possèdent un caractère certes bien trempé mais essentiellement dominé par une impatience et une arrogance qu’il est difficile de ne pas trouver insupportable. Et si l’auteur possède un talent certain pour rendre attachant ses héros, elle excelle également à créer des personnages extrêmement horripilants !

Le principal attrait de cette suite réside surtout dans le développement de la personnalité des gardiens qui découvrent en même temps que le lecteur leur nouveau quotidien. Autant dire que le tempérament du dragon qui leur a été attribué et son mépris à leur égard en déçoit plus d’un ! On assiste également à l’évolution des relations entre les différents adolescents : la franche camaraderie qui régnait initialement ne tarde pas à céder la place à une méfiance réciproque tandis qu’émergent des tensions dues à la compétition lancée par certains pour prendre la tête du petit groupe. Toutes ces interactions entre les différents personnages participent à les rendre encore plus consistants, l’auteur réussissant encore une fois à nous faire part de leurs doutes et de leurs conflits intérieurs sans que l’intrigue ait pour autant à pâtir d’une trop grande lenteur. On peut notamment saluer la qualité des personnages féminins qui occupent ici une place de premier plan et se révèlent toutes aussi attachantes en dépit de leur caractère totalement opposés. Alise, femme dédaignée par son époux et érudite frustrée par sa condition de femme, promet notamment de se révéler intéressante. Bref, bien que l’intrigue générale n’avance finalement que très peu, la magie de la plume de Robin Hobb fonctionne avec la même efficacité que d’habitude et ne nous lasse à aucun moment.

 

Un second tome (ou plutôt une seconde partie puisque, Pygmalion oblige, il s’agit en fait de la fin du premier tome) aussi réussi que le précédent et qui se lit avec une déconcertante rapidité. Un univers toujours plus riche, de nouveaux personnages bien construits et un talent de conteur exceptionnel : il n’en fallait pas plus pour rendre cette série aussi addictive que ses célèbres prédécesseurs.

Voir aussi : Tome 1 ; Tome 3 ; Tome 4 ; Tome 5 ; Tome 6 ; Tome 7 ; Tome 8

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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