Fiction historique

La petite femelle

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Titre : La petite femelle
Auteur : Philippe Jaenada
Éditeur : Julliard
Date de publication : 20 août 2015

Synopsis : Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d’avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d’assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n’est-elle, au contraire, qu’une jeune fille libre qui revendique avant l’heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n’a jamais voulu écouter ce qu’elle avait à dire, elle que les soubresauts de l’Histoire ont pourtant broyée sans pitié.

Note 4.0

La première chose que lui inculque le colonel émotif, c’est que la vie est un combat. Même un enfant peut comprendre ça. Et même un enfant, à moins d’être complètement stupide, se doute bien que s’il y a combat, il est préférable de le gagner.

Après le remarquable « Sulak », Jaenada se lance dans un travail gigantesque, pour démontrer que Pauline Dubuisson (accusée du meurtre de Félix Bailly en 1951, son ex petit ami), a été victime non pas d’une erreur judiciaire mais d’un procès honteusement à charge. Car va s’abattre sur la jeune femme un flot de haine, de mensonges, de détournements de témoignages pour en faire une coupable calculatrice, froide et orgueilleuse. Du pain béni pour une société misogyne ou l’émancipation féminine était vue comme un terrible fléau. En plus de 700 pages (ne vous effrayez pas, ça se lit tout seul), Jaenada met en contradiction les accusateurs, s’appuyant sur l’énorme travail de recherche effectué. Pauline Dubuisson le paiera toute sa vie (bien courte, il est vrai), le trio de justice et la presse bien pensante se chargeant de la représenter de la pire des manières.

Avec le ton qu’on lui connait, Jaenada allège son récit d’évènements propres à sa propre vie, son humour toujours bienvenu en habille certains pour plusieurs hivers, même si parfois son empathie pour Pauline lui fait écrire des vacheries gratuites sur certains protagonistes. Mais « La petite femelle » est avant tout un remarquable travail du meilleur avocat qu’aurait aimé avoir Pauline. Sa vie n’aura été que tragédies et injustices. Philippe Jaenada ne la réhabilite pas, il montre simplement que son procès n’aura été qu’une vague fumisterie.

Et que «La petite femelle » méritait bien ce gros pavé. Passionnant.

Livrovore passionné de lecture, de cinéma, de théâtre et en règle générale par tout ce qui a trait à la culture, sans prétention.

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