Fantastique - Horreur

Légendes abyssales

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Titre : Légendes abyssales
Auteurs/Nouvelles : Céline Guillaume (« Je t’appartiens ») ; Régis Goddyn (« Un radeau sur le Styx ») ; Barbara Cordier (« Les naufragés de Calypso ») ; Benedict Taffin (« L’étreinte de la médulaire ») ; Estelle Faye (« Une robe couleur d’océan ») ; Anthony Boulanger (« Notre règne ») ; Jean-Luc Marcastel (« Délivrance ») ; Patrick Mc Spare (« Selanka ») ; Sébastien Péguin (« Le Whi N’gho Waa ») ; Fabien Clavel (« Quitter Charydbe ») ; David Bry (« Arche ») ; Patrick Eris (« Quelques grammes de chair ») ; Nathalie Dau (« La plongée »)
Éditeur : Mythologica
Date de publication : 2016
Récompenses : Prix Imaginales de la meilleure nouvelle pour Estelle Faye (« Une robe couleur d’océan »)

Synopsis : Les légendes abyssales ont de tout temps intrigué et inquiété les Hommes. Qu’ils s’agisse des abysses marines, spatiales, mentales, retrouvez à travers ces treize récits, chacune de ces abysses littéraires, tantôt étonnantes, tantôt inquiétantes.

Note 3.0

-Où suis-je ?
-Là où tu l’as mérité ; aux abords des Abysses.

 

Les profondeurs des océans ont depuis toujours fasciné les hommes. Tour à tour inaccessibles, accueillantes, terrifiantes ou merveilleuses, quel meilleur décor que ces abysses pour un récit de fantasy ou de science-fiction ? Les approches choisies par les treize auteurs inscrits au sommaire de cette anthologie sont assez diverses, la plupart faisant malgré tout la part belle aux créatures peuplant les fonds océaniques, qu’il s’agisse de personnages mythiques à l’image des envoûtantes sirènes (« Je t’appartiens » de Céline Guillaume ; « Une robe couleur d’océan » d’Estelle Faye ; « Délivrance » de Jean-Luc Marcastel…), ou bien d’animaux marins ayant subi une évolution naturelle ou technique (« Notre règne » d’Anthony Boulanger). D’autres s’attachent moins à la faune sous-marine qu’aux secrets tapis dans les profondeurs des océans qui abriteraient soit l’entrée des Enfers (« Les naufragés de Calypso » de Barbara Cordier), soit une cité engloutie (« Selanka » de Patrick Mc Spare), voire même un autre monde à part entière (« Un radeau sur le Styx » de Régis Goddyn). Certains optent aussi pour le post-apo, nous dépeignant un monde dans lequel le seul espoir de survie pour l’humanité résiderait dans les profondeurs (« Quitter Charydbe » de Fabien Clavel ; « Arche » de David Bry). Enfin, quelques uns choisissent de s’éloigner de la mer pour se focaliser sur d’autres abysses ou civilisations : c’est le cas de Sébastien Péguin et Patrick Eris qui se consacrent respectivement aux légendes amérindiennes et orientales (« Le Whi N’gho Waa » ; « Quelques grammes de chair »), ainsi que dans une certaine mesure de Nathalie Dau qui opte pour sa part pour les profondeurs de l’âme humaine.

Comme dans toute anthologie, la qualité varie d’une nouvelle à l’autre et j’avoue être pour ma part passée à côté de certains textes souvent trop brefs pour que le lecteur ait le temps de vraiment s’y immerger. On pourrait également regretter le placement les unes à la suite des autres des nouvelles traitant d’une même thématique car la répétition a pour fâcheuse conséquence d’en désavantager certaines. Parmi les textes les plus réussis, il faut d’abord mentionner celui de Jean-Luc Marcastel qui signe avec « Délivrance » un récit court mais effrayant dans lequel la belle et douce sirène laisse la place au monstre avide de chair fraîche. Récompensé cette année du Prix des Imaginales de la meilleure nouvelle, le texte d’Estelle Faye mérite lui aussi le détour. Dans « Une robe couleur d’océan », l’auteur propose une réinterprétation surprenante du célèbre conte d’Andersen tout en abordant un certain nombre de thèmes qu’elle avait déjà pu exploiter dans ses précédents romans. Avec « L’étreinte de la médulaire » Benedict Taffin nous entraîne pour sa part aux côtés d’une équipe de plongeurs confrontés à une effrayante créature des abysses. Un texte là encore assez bref mais dont l’ambiance travaillée et l’écriture gouailleuse parvient à capter sans mal l’attention du lecteur. Les deux nouvelles post-apo signées respectivement Fabien Clavel (« Quitter Charybde ») et David Bry (« Arche ») ne manquent pas non plus d’attraits, notamment dans leur construction. La contribution de Nathalie Dau, chargée de clore l’anthologie (« La plongée »), est également réussie, l’auteur misant comme souvent sur le registre de l’émotion.

 

Anthologie officielle du Salon fantastique, « Légendes abyssales » nous entraîne avec plus ou moins de succès selon les nouvelles des profondeurs de la mer à celles de la terre, de l’espace ou encore de notre propre esprit. A découvrir notamment pour les textes de Jean-Luc Marcastel, Estelle Faye ou encore Fabien Clavel.

Autres critiques : Célindanaé (Au pays des cave trolls)

Critique réalisée dans le cadre du Challenge Francofou 4

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Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

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