Voir du pays
Titre : Voir du pays
Scénario : Delphine Coulin d’après son roman éponyme paru chez Grasset en 2013
Réalisateur : Delphine et Muriel Coulin
Acteurs principaux : Ariane Labed, Soko, Ginger Roman, Karim Leklou, Jérémie Laheurte, Andrea Kontantinou, Alexis Manenti, Robin Barde, Sylvain Loreau
Date de sortie française : 7 septembre 2016
Récompenses : Prix du scénario à « Un certain regard » Cannes 2016
Synopsis : Deux jeunes militaires, Aurore et Marine, reviennent d’Afghanistan. Avec leur section, elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, au milieu des touristes en vacances, pour ce que l’armée appelle un sas de décompression, où on va les aider à « oublier la guerre ». Mais on ne se libère pas de la violence si facilement…
On a vu la guerre, on n’est pas comme tout le monde.
De retour d’Afghanistan, de jeunes militaires se retrouvent dans un hôtel luxueux de Chypre pour évacuer tout stress post traumatique. Parmi eux, deux jeunes femmes, Aurore et Marine. Les trois jours de debriefing suffiront-ils à atténuer peurs et tensions ?
Adaptation du roman de Delphine Coulin qui en assure la coréalisation avec sa sœur Muriel comme pour « 17 filles », leur précédent long métrage, le film a été récompensé du meilleur scénario à « Un certain regard » cette année à Cannes. Le sujet avait de quoi susciter l’intérêt, pourtant le film m’a quelque peu déçu : j’aurais vraiment aimé qu’il se focalise plus sur ce fameux stage dit « de décompression ». Or, il me semble qu’on l’effleure seulement. C’est d’ailleurs dans ces moments où la parole se libère que le film gagne en intensité. Dans un décor idyllique, artificiel, les deux sœurs Coulin privilégient des scènes conflictuelles (filles contre garçons, soldats contre autochtones, machos gros bras, grandes gueules contre leurs collègues féminines). Ariane Labed et Soko, toutes deux à fleur de peau, sont en revanche remarquables, avec l’excellent Karim Leklou (une nouvelle fois), elles participent grandement aux meilleurs moments du film.
Film en trompe l’œil, un peu comme ce décor paradisiaque pour cacher les horreurs de la guerre. A tenter malgré tout, rien que pour ses acteurs.