Chronique de Tramorée, tome 4 : Agarta, le coeur de Tramorée 1
Titre : Agarta, le cœur de Tramorée 1
Cycle : Chronique de Tramorée, tome 4
Auteur : Javier Negrete
Éditeur : L’Atalante
Date de publication : 2012
Synopsis : Dans quelques jours, les trois lunes s’aligneront et le dieu Tubilok ouvrira les portes de l’infernal Pratès. LaTramorée sera anéantie. Et c’est une coalition hétéroclite qui court contre la montre pour y faire obstacle. Kratos et Derguin font route séparément vers la mystérieuse Tartara, la cité interdite au-dessus de l’abîme, avec l’assistance des mages Kalagorinôr. Mille ans après Zémal, le dieu Tariman s’est remis à forger une épée de pouvoir. Hélas Mikhon Tiq, sachant le terrible secret de son origine, semble avoir rallié le camp de Tubilok. Les pièces sont en position sur l’échiquier pour l’affrontement décisif. Certains veulent sauver la Tramorée ou y étendre leur pouvoir, d’autres briguent la domination de la Réalité dans son ensemble.La bataille finale, qui aura lieu sous les flammes rouges du Pratès, au cœur de Tramorée, décidera du sort de plusieurs mondes.
Comprends-tu ? Avec cette seule brane je pourrais fabriquer une infinité de variantes. Imagine un univers où le rebelle Lucifer est victorieux de Yahvé, où les Titans continuent de gouverner l’Olympe, où Loki emprisonne et martyrise Thor, où le dragon Vritra assassine le dieu Indra, où Alexandre conquiert Rome et Cléopâtre fait tuer Octave tandis qu’Hamlet écrit une œuvre intitulée Shakespeare et que Don Quichotte livre combat à d’authentiques Hécatonchires.
Si vous fouinez un peu du côté des littératures de l’imaginaire espagnoles, le premier nom sur lequel vous tomberez est certainement celui de Javier Negrete, prolifique auteur que vous apprécierez si vous êtes friands du mélange histoire/fantasy/science-fiction. La pentalogie « Chronique de Tramorée » s’inscrit clairement dans cette catégorie puisque l’on bascule au fil du récit d’un univers relevant uniquement de la fantasy à de la science-fiction pure et dure. Le glissement de l’un à l’autre ayant fort heureusement été astucieusement préparé, le lecteur ne se retrouvera pas complètement chamboulé par ce revirement qui se fait ici plus marqué. Quelques indices laissaient en effet déjà entendre depuis un moment que la Tramorée était probablement née après la destruction de notre bonne vieille Terre par la volonté d’êtres maîtrisant une forme de technologie si avancée qu’ils s’apparenteraient à des dieux. Pour logique et attendu qu’il soit, le tournant pris par le récit risque d’en décevoir plus d’un, et je dois malheureusement me compter parmi ceux-là. L’auteur fait en effet appel à plusieurs reprises à des concepts si complexes qu’ils peuvent à mon sens difficilement être abordés et assimilés sans un certain bagage scientifique qui, en ce qui me concerne, m’a fait défaut. On en arrive au point où certains échanges entre les personnages en deviennent tout bonnement incompréhensibles pour le néophyte qui décrochera certainement à plus d’une reprise.
N’allez cependant pas croire que la lecture est pour autant déplaisante car c’est loin d’être le cas. En effet, si tout le côté technique/scientifique m’a profondément barbé, la plupart des chapitres mettent à nouveau en scène la Tramorée et ses habitants. On retrouve donc avec un plaisir intact au bout de quatre tomes Derguin, Kratos, Linar, le Gourdin ainsi que le reste des personnages emblématiques de la série, tous suffisamment complexes et nuancés pour être convaincants tout en restant pour la plupart imprévisibles. On pourrait cela dit regretter la discrétion si ce n’est carrément l’absence de presque toutes les figures féminines majeures qui occupaient certes le devant de la scène dans le précédent opus et qui réapparaîtront certainement pour le grand final. La série n’a cela dit plus grand chose à voir désormais avec les deux premiers volumes qui s’étaient révélés bluffants car portés par un souffle épique d’une rare intensité. Ce quatrième tome se révèle ainsi plus avare en scènes d’action en général, et en scène de bataille en particulier, la plupart des personnages se contentant d’avancer vers leur destination sans vraiment rencontrer d’obstacles majeurs sur leur chemin. L’auteur limite également ici les interactions entre les différents personnages qui ne communiquent que très peu les uns avec les autres et s’enfoncent au contraire dans leurs réflexions intimes ce qui, sans être déplaisant, n’est pas toujours passionnant pour le lecteur.
La convergence des personnages vers la même énigmatique destination nous indique clairement que la fin est proche et, si je reste impatiente de connaître la conclusion de la série, je dois avouer que mon intérêt a considérablement diminué avec ce quatrième tome qui se détache complètement de la fantasy pour lorgner davantage du côté de la science-fiction. Mais peut-être Javier Negrete parviendra-t-il à me réconcilier avec son œuvre dans son tout dernier opus… ?
6 commentaires
Belette2911
Clairement pas pour moi ! 😉
Boudicca
J’ai peur que la fin de la série ne soit pas pour moi non plus ^^ (ce qui est dommage car le début était vraiment formidable)
lutin82
Le tome 1 étant sur ma PAL, je n’ai lu qu’en diagonale la critique car je ne veux pas que trop d’élément soient dévoilès. J’ai vu que tu n’avais mis que 3 étoiles pour cette suite… La qualité n’est pas constante alors?
faudra que je m’arrête avant alors ?
Merci
Boudicca
Les deux premiers tomes sont géniaux et rentrent clairement dans la catégorie fantasy. A partir du tome 3, le récit bascule très nettement dans la SF pure et dure et là j’avoue que j’ai un peu décroché. Ce qui est dommage parce que, si l’histoire est certainement moins épique qu’au début, elle reste malgré tout de très bonne qualité. A toi de voir si tu es réfractaire au mélange SF/fantasy ou pas 🙂
lutin82
Merci pour cette précision. A vrai dire, je ne sais pas si j’y suis réfractaire ou pas. Ce sera l’occasion de le découvrir.
Boudicca
Tout à fait 🙂 Bonne lecture à toi !