Fiction historique

Gustave Eiffel : Le géant du fer

Gustave Eiffel le géant du fer

Titre : Gustave Eiffel : Le géant du fer
Scénariste : Eddy Simon et Philippe Coupérie Eiffel
Dessinateur : Joël Alessandra
Éditeur : 21g (collection Destins d’histoire)
Date de publication : 2015 (novembre)

Synopsis : Lorsque la France découvre sa Tour de 300 mètres pour l’exposition universelle de 1889, Gustave Eiffel pressent qu’elle est le couronnement de son génie. L’ingénieur, porte-drapeau de la révolution industrielle, devient l’icône d’une République à la recherche de son prestige perdu. Reconnu mondialement pour son audace et sa science, ce visionnaire repousse les limites du possible dans la création de ses aériennes constructions de fer : la Tour Eiffel, la Statue de la Liberté, la passerelle de Bordeaux, le viaduc de Garabit, le pont de Porto, et des centaines d’ouvrages d’art dans le monde entier. Le parcours de l’entrepreneur croise aussi les grandes polémiques de son époque comme le scandale de Panama. A l’aube du XXe siècle, l’homme aux multiples passions se consacre à la science. Enthousiasmé par l’aviation naissante, il devient le mécène des premiers fous volants !

Note 3.0

Du moment où j’ai commencé, par mes efforts et par mon travail à me faire un nom et une réputation, j’ai été sans cesse, à tous les moments de ma laborieuse carrière, l’objet de véritables persécutions, d’obsédantes et haineuses jalousies. On ne me pardonne pas d’avoir réussi.

 

La statue de la Liberté, la passerelle de Bordeaux, le viaduc de Garabit, le pont de Porto, sans oublier la fameuse tour devenue l’emblème de la ville de Paris : autant de monuments dont on doit l’élaboration et l’édification à Gustave Eiffel, cet industriel français spécialisé dans la construction métallique qui laissa à la postérité un imposant héritage architectural. Après Nelson Mandela, Martin Luther King ou encore Steve Jobs, c’est donc au tour de l’ingénieur de faire l’objet d’un album dans lequel Eddy Simon et Philippe Coupérie Eiffel (l’arrière petit-fils du constructeur) retracent le parcours et la carrière du « grand homme ». Chaque chapitre est ainsi consacré à un moment clé de la vie de Gustave Eiffel et permettent de chacun mettre en avant une facette différente de sa personnalité ou de son travail. La partie la plus conséquente de l’ouvrage concerne évidemment la plus célèbre création de l’ingénieur, celle qui porte son nom et qui suscita de très vives protestations de la part de nombreux hommes politiques et artistes de l’époque, convaincus que l’édifice était une folie et allait défigurer la ville de Paris. Les autres chapitres mettent ensuite l’accent sur l’enfance et la famille du personnage, ses premiers pas dans le métier (les premiers contrats à l’étranger, la participation à la construction de la statue de la liberté…), le fameux épisode du scandale de Panama au cours duquel Eiffel fut condamné pour fraude avant d’être blanchi, sans oublier les nombreux travaux qu’il a pu réaliser dans le domaine de l’aviation.

Gustave Eiffel le géant du fer planche 2

L’ouvrage est comme d’habitude très instructif, les auteurs ayant cherché à aborder de façon la plus complète possible la biographie du constructeur qu’on découvre non seulement dans son milieu professionnel mais aussi dans le privé (sa relation fusionnelle avec sa fille, les difficultés éprouvées par ses fils pour s’épanouir sous l’ombre envahissante de leur père…). L’album renseigne également le lecteur sur le caractère révolutionnaire des travaux de Gustave Eiffel qui sont les premiers à marquer aussi nettement l’ascendant de l’industrie sur l’art architectural. Malgré son côté édifiant, l’ouvrage est cela dit loin d’être exempt de tout défaut parmi lesquels on peut notamment citer un léger manque d’objectivité de la part du scénario qui en fait un peu trop en terme d’éloges à propos du « grand homme ». Je n’ai de plus pas vraiment été convaincue par les graphismes de Joël Alessandra et notamment par ses personnages, représentés avec des traits parfois peu harmonieux ou à peine discernables. D’une manière générale les dessins semblent de toute manière avoir été totalement relégués au second plan, la quasi totalité du récit n’étant pas véritablement mis en scène mais plutôt expliqué à renfort d’imposants bandeaux comportant de longues tirades narratives. Un déséquilibre plutôt gênant et qui ne m’avait pas autant marqué dans les quatre autres albums que compte aujourd’hui la collection « Destins d’histoire ».

Gustave Eiffel le géant du fer planche 1

Un ouvrage instructif qui permet d’en apprendre un peu plus sur le parcours de Gustave Eiffel dont on se rend bien compte ici que l’œuvre est loin de se limiter à la « simple » construction de la tour Eiffel. On pourrait toutefois regretter un parti pris trop visible de la part du scénario pour le constructeur ainsi que des graphismes que j’ai personnellement trouvé trop peu attrayants. Une lecture mitigée…

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

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